Une crise sociale et économique qui ne cesse pas, une inflation proche des 8 %, et un chômage persistant au-dessus des 15 %, des hausses d’impôt de 2018 dans un pays où 30 % des jeunes sont sans emploi.
L’instabilité sociale et la menace terroriste ont frappé de plein fouet les secteurs du tourisme et de l’industrie extractive, découragé les investissements tandis que l’économie parallèle – donc non soumise à l’impôt – a explosé.
Avec le renversement de la dictature de Ben Ali, les travailleurs n’acceptent plus les conditions qui leur sont faites. Les grèves se multiplient mais le FMI exige des baisses de salaires et l’augmentation des prix de l’énergie domestique. Et les partis au pouvoir capitulent devant ses exigences.
À cela s’ajoutent des combines entre politiciens et des « arrangements » entre partis, au premier rang desquels l’alliance entre le parti libéral Nidaa Tounès du président Béji Caïd Essebsi et les islamistes du parti Ennahda, saupoudré « d’irrégularités » électorales dénoncées par les partis de gauche coalisés (Front Populaire).
Voilà qui explique la véritable désertion des urnes par les citoyens tunisiens : 33,7 % de participation. Ce dimanche, environ 1,8 million de Tunisiens ont ainsi voté sur les plus de 5,3 millions d’électeurs. Un tiers des électeurs est allé aux urnes.
Ce fiasco démocratique a évidemment une signification politique. Le peuple tunisien et les travailleurs ont voulu ainsi exprimer leur rejet total d’un système politique et économique au service des intérêts du grand capital tunisien et des intérêts impérialistes dans le pays. L’impérialisme français , premier investisseur étranger , avec 1381 entreprises françaises installées en Tunisie.
Commission internationale du PRCF – 8 mai 2018