79 morts et le bilan des incendies qui frappent la Grèce n’est, hélas, pas définitif. Mais déjà les questions arrivent dans la population et la colère gronde. Pourquoi une telle catastrophe ? Bien entendu été chaud, vents et forêts font un cocktail dangereux. Mais l’ampleur des incendies n’est pas « naturel ». Même Le Figaro pointe le problème : »La Grèce (qui) a été contrainte de sabrer dans ses services publics ». Par qui ? C’est l’UE, la clique des Juncker et autres Moscovici, à la botte du gouvernement allemand, c’est leur Kollabo Tsipras – camarade de parti de Pierre Laurent, le Parti de la Gauche Européenne – qui ont imposé par la menace et le chantage une cure d’austérité au peuple grec. Cure d’austérité qui tient, nous l’avons déjà dit, du génocide social. Sans même parler de la Politique Agricole Commune de l’UE qui entraîne une crise profonde de l’agriculture méditerranéenne, la spéculation immobilière des banques allemandes et françaises en Grèce. Aujourd’hui l’UE tue. Laisser se délabrer les services publics, les anéantir, se paie au prix du sang par les Grecs. L’UE et ses diktats budgétaires, ses privatisations massives ne sont pas autre chose que le vol du bien public au profit du grand capital. Manque criant de pompiers, de matériel de secours, d’infrastructures publiques, désengagement de l’État sont le quotidien dans ce pays torturé à mort par les eurocrates au service du capital.
Et comment ne pas parler de la crise climatique auquel le capitalisme est incapable de répondre, puisque la course aux profits en est la cause profonde. Les européistes, les alter-européistes devraient, dans de tels moments, se taire et ne pas faire semblant de regretter les conséquences tragiques de leurs actes.
Antoine Manessis, secrétaire de la Commission internationale du PRCF – 25 juillet 2018
La politique qui sacrifie la protection anti-incendie est coupable du crime
Communiqué du KKE – parti communiste grec
Les incendies qui ont éclaté hier, 23 juillet 2018, se sont transformés en tragédie dans diverses régions de la Grèce. L’Attique était la proie des flammes, car à partir de lundi midi un grave incendie est survenu dans une région côtière à l’ouest de l’Attique, alors que quelques heures plus tard, l’incendie a éclaté dans une région côtière à l’est de l’Attique qui n’a pas pu être maîtrisé. Sur la base des informations confirmées, à l’est de l’Attique, le feu a tué plus de 50 personnes et en a blessé plus de 150 – beaucoup d’entre eux sont des blessés graves – alors qu’au moins 1.200 maisons et 300 voitures ont été brûlés.
Les responsabilités du gouvernement dans les catastrophes sont criminelles. L’absence de mesures de protection anti-incendie est mise en évidence.
Les pompiers ont combattu les flammes, mais leur lutte était inégale puisque le gouvernement actuel SYRIZA-ANEL, comme tous les précédents, comptait exclusivement sur le temps, sans aucune organisation substantielle, sans infrastructures et sans moyens. Comme le souligne le Bureau de Presse du CC du KKE dans son commentaire: « Les incendies qui détruisent des forêts et des terres agricoles, ainsi que des maisons, mettent en évidence encore une fois l’absence de mesures de protection anti-incendie, le manque d’infrastructures de protection des forêts et de lutte contre les incendies, ainsi que le manque de moyens et de personnel. Le KKE exige du gouvernement SYRIZA – ANEL, de toute autorité compétente étatique et locale, que toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre les incendies en cours soient prises immédiatement».
Il convient de noter que le KKE en mai dernier, par un événement spécial sur la protection anti-incendie et la protection des forêts, ainsi que par une question au Parlement, avait mis en lumière les conséquences de la politique qui sert le profit capitaliste et les problèmes aigus dans le domaine de la protection anti-incendie et de lutte contre les incendies de forêts, et avait exigé la prise des mesures immédiates.
Dans cet événement, le SG du CC du KKE, Dimitris Koutsoumpas, s’était référé, entre autres, aux responsabilités du gouvernement SYRIZA – ANEL et de ses prédécesseurs et avait souligné qu’il s’agit des questions telles que le maintien du cadre légal anti-forêt, le manque d’interventions préventives dans les écosystèmes forestiers, le sous-financement des pompiers, l’absence généralisée d’infrastructures appropriées, de consommables, etc. Il a également souligné que les pompiers ne disposent pas de l’équipement de protection individuelle approprié, ni même d’un deuxième uniforme à porter.
«Tout cela entraîne de sérieux obstacles pour faire face aux incendies, la perte de vies humaines, l’incendie de forêts et de fortunes entières, parce que – disent-ils – il n’y a pas d’argent, alors que 4 milliards d’euros sont consacrés pour des dépenses militaires de NATO et des milliards de dettes sont remis au grand capital », avait noté le SG du CC du KKE.
L’Organisation du Parti d’Attique, les communistes dans les zones touchées par les incendies étaient en première ligne et ont soutenu les efforts des habitants en leur apportant une aide précieuse pour sauver des gens et protéger leurs maisons.
Des députés et d’autres cadres du KKE visitent les zones touchées et le parti intervient pour assurer immédiatement l’hébergement, l’habillement, la nourriture, les médicaments et l’indemnisation directe des victimes.
24 juillet 2018
éclaration du KKE sur les feux de foret destructeurs :
Le KKE exprime ses condoléances aux familles des victimes des incendies dans la région de Nea Makri et de Rafina. Il soutient les dizaines de blessés et les milliers de personnes qui ont vu leurs biens être consumés par le feu dans les incendies qui ont frappé l’Attique Est et l’Attique Ouest.
Le KKE exige du gouvernement qu’il mobilise toutes les forces nécessaires du mécanisme étatique pour soutenir les habitants de ces régions. Le gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires à cette fin :
1. Enregistrer immédiatement les personnes disparues et informer de manière responsable leurs familles et tous ceux qui cherchent leur propre proche.
2. Prendre des mesures immédiates pour soutenir les structures sanitaires locales avec du personnel et des services de soins pour ceux qui en ont besoin.
3. Prendre des mesures immédiates pour assurer la sécurité du logement, du nettoyage et de l’hygiène, de l’habillement et de l’alimentation des familles qui ont été touchées par les incendies.
4. Procéder à la réhabilitation immédiate de l’approvisionnement en eau et en électricité dans les zones touchées.
5. Enregistrer immédiatement les dommages et procéder à l’indemnisation totale des magasins, de l’équipement, des marchandises des travailleurs indépendants et des petites entreprises, ainsi que des propriétés des familles de travailleurs et des familles populaires.
Les dizaines de morts et de blessés s’ajoutent aux victimes des inondations de l’Attique de l’Ouest il y a 8 mois. Les destructions incalculables dans les maisons, les magasins, les entreprises artisanales s’ajoutent aux innombrables conséquences dévastatrices auxquelles les couches ouvrières et populaires de l’Attique sont confrontées depuis de nombreuses années après les tremblements de terre, les inondations et les incendies. Les pompiers ont évité un accident industriel majeur aux conséquences imprévisibles, car les flammes ont atteint la clôture d’une grande raffinerie.
Les catastrophes naturelles « trouvent » une Attique sans protection et les infrastructures, qui doivent faire face aux conséquences de ces catastrophes, en panne totale. Malgré les efforts héroïques des pompiers et des personnes impliquées dans la gestion des catastrophes naturelles, il est prévisible qu’après de tels phénomènes, nous connaitrons de nouvelles victimes et de nouveaux désastres incalculables touchant aux biens du peuple et aux richesses naturelles. Tout cela parce qu’il n’y a pas de véritable planification pour les prévenir et y faire face.
Le gouvernement, les acteurs étatiques responsables et la région de l’Attique connaissent en détail les pénuries de personnel, de moyens et d’infrastructures nécessaires pour prévenir et traiter immédiatement de tels phénomènes. Le KKE, lors d’un événement central le 10 mai, avait mis en garde contre les principales lacunes identifiées au début de la période de lutte contre les incendies, et avait fait des propositions substantielles sur les questions de prévention et de protection de la vie humaine et de l’environnement. Toutefois, aucune question de fond n’a été résolue.
Les annonces faites par le Premier ministre lors des conférences sur le développement de l’Attique de l’Ouest et de l’Est se sont révélées être des paroles creuses. Les travaux de protection contre les incendies, ainsi que les projets de protection contre les inondations et les tremblements de terre, ne sont pas mis en œuvre parce qu’ils représentent un coût sans profit pour les capitalistes et pour l’État bourgeois. Les besoins des familles ouvrières et populaires deviennent littéralement un sacrifice au profit de la croissance des profits des entreprises.
Le KKE appelle ses membres et amis, ainsi que les membres de la KNE à prendre l’initiative, par l’action auprès des syndicats et des autres organisations de masse en Attique, pour organiser la solidarité envers les personnes touchées par les incendies. Organiser l’assistance immédiate de ceux qui sont dans le besoin en rassemblant l’aide matérielle et en organisant le travail bénévole. Mener la lutte pour l’organisation en exigeant des travaux et des infrastructures qui répondent à leurs besoins ».