Ainsi après sa destitution le FMI a déclaré envoyer très prochainement une mission sur les réformes structurelles dont l’application était « contrariée » par Mugabe depuis la reprise des relations de l’État zimbabwéen avec le FMI.
D’ailleurs les conséquences sociales de l’application du programme d’ajustement structurel néolibéral au début des années 1990 ont été le principal facteur de délégitimation populaire du régime de Mugabe par les mouvements sociaux. Ceux-ci ont culminé en grève générale à la fin de cette décennie et ont profité au principal parti d’opposition, le Movement for Democratic Change (MDC) dont le chef est Chamisa. Situation que Mugabe et son parti(ZANU-FP) avaient essayé d’atténuer en procédant à une réforme agraire , mobilisant contre les fermiers blancs et ayant redistribué les terres expropriées aux Zimbabwéens blancs. Bien qu’étant revenu, ces dernières années, de cette expropriation, envisageant une restitution et une redistribution organisées, Mugabe demeurait relativement attaché à un capitalisme « national », qui agaçaient aussi bien les puissances impérialistes que la fraction incarnée par Mnangagwa, partisan de la mondialisation capitaliste. Et qui expliquent sa déposition.
Ainsi aujourd’hui le choix du peuple est entre deux partisans de la mondialisation capitaliste et de l’ultra-libéralisme. C’est en revanche sur le partenariat économique que les deux candidats divergent.
Chamisa est l’homme des Occidentaux (USA et UE) alors que Mnangagwa est partisan du renforcement des relations avec la Chine. Cette dernière étant actuellement la principale partenaire économique du Zimbabwe.
Reste que au Zimbabwe une tradition de lutte et une culture marxiste restent bien vivantes. En partie du fait des contradictions de la politique de Mugabé.
Ces forces n’ont pas dit leur dernier mot.