DECES DU SENATEUR MAC CAIN : un « héros », vraiment ? – par Floréal, 26.8.18
Ce politicien américain « républicaine », rival malheureux d’Obama, vient de mourir d’un cancer du cerveau et toute mort d’homme nous ramène au tragique de la condition humaine, dont les milliardaires eux-mêmes ne sauraient s’excepter.
Certes Mac Cain était plus « présentable » que l’indécent Donald Trump, belliciste, militariste, raciste, misogyne, climato-négationniste, fan de la loi du Colt, dont le seul « mérite » est de faire éclater au grand jour le caractère monstrueux du capitalisme en général et de l’impérialisme nord-américain en particulier.
Est-ce une raison pour que toute la presse hexagonale et… américano-formatée pleure en chœur la mort du « héros de la guerre du Viêtnam » ?
Certes, Mac Cain, alors pilote de l’un de ces B 52 qui arasaient le Nord Viêtnam, a été fait prisonnier et retenu comme tel jusqu’à la fin des hostilités, conformément à la loi internationale.
Mais d’une part, quel est cet « héroïsme » qui commande de bombarder à 10 000 mètres de haut (en larguant du napalm ou « l’agent orange » qui ont mutilé à vie des centaines de milliers d’enfants vietnamiens ?) un peuple bien plus faible militairement luttant pour son indépendance, son unité et sa dignité sociale ?
Autant célébrer comme des héros les officiers de la Wehrmacht qui ravagèrent « courageusement » l’URSS au nom de la « patrie allemande » ou les individus sans âme qui ont « patriotiquement » anéanti Hiroshima et Nagasaki sur l’ordre du lamentable Truman, fossoyeur numéro 1 de la Grande Coalition antifasciste victorieuse de Hitler et du Mikado !
Aux victimes vietnamiennes de l’agent orange et du napalm, dont certaines n’en finissent pas de mourir dans les souffrances et l’horreur, à l’héroïque peuple vietnamien, à la mémoire de Ho Chi Mihn et de Mme Bihn, en hommage aussi à Etorix De Angelis, dirigeant du PRCF aujourd’hui décédé qui fut décoré héros du Vietnam socialiste, nous dédierons donc ce poème vietnamien :
JE SAIS TROP CE QU’EST UN YANKEE (poème d’enfant vietnamien, 1968)
L’avion yankee prend feu
Et son pilote tombe
Au milieu de notre campagne ;
Le tamtam du village a lancé son appel
Et tout le monde accourt,
Mon père, ma mère accourent,
Ma sœur aînée,
Petit Giang, ma sœur cadette,
Mon chien jaune,
Et moi aussi nous accourons.
Papa s’est armé d’un fléau,
Maman tient en main la palanche,
Ma sœur aînée porte un fusil,
Petite Giang a deux baguettes
Servant à attiser le feu,
Le chien jaune aiguise ses crocs,
Et moi, ne trouvant rien,
Je saisis une pierre.
Mes jambes sont petites
J’ai dû courir, courir, pour arriver à temps.
Il est mort en tombant du ciel.
Ses bras gisent inertes,
Et ses dents sont cassées,
Sa poitrine écrasée
Pourtant il ressemble bien à un homme !
Pourquoi, lorsqu’il est dans le ciel
Se montre-t-il donc si cruel ?
Notre chien jaune exulte
S’agite bruyamment… et jappe à grands abois
Le pirate a voulu écraser le Vietnam
Voilà ce qu’il est devenu !
Poèmes d’enfants vietnamiens, EFR 1971