Les manifestants exigeaient, entre autres, une augmentation du salaire minimum à US$250 par mois.
Plus de 100 000 paysans, brandissant des drapeaux rouges, ont défilé mercredi dernier à New Dehli, la capitale de l’Inde, pour exiger des droits pour les travailleurs. La longue marche, organisée par l’association All India Kisan Sabha (Association de tous les travailleurs indiens), le AIKS, la Centrale syndicale indienne (CITU) affiliée au Parti communiste d’Inde et All India Agriculture Workers Union (AIAWU), ailleurs agricoles d’Inde, a rassemblé des participants de 23 États indiens.
Ils ont marché de Ramlila Maidan à Jantar Mantar, la rue du Parlement. La manifestation a commencé à 9h du matin. Les paysans venant de différents États ont commencé à arriver le 2 septembre, campant dans le Ramlila Maidan où des tentes avaient été dressées pour héberger les manifestants.
Ceux-ci ont exigé l’application effectives des lois sur le travail, un salaire minimum, des annulations de dettes pour les paysans pauvres, davantage d’emplois, l’augmentation du montant minimum de soutien aux récoltes, la fin de la réforme anti-travailleurs, des prestations sociales et de sécurité alimentaire pour tous et la reconnaissance de plus de 10 millions de travailleurs des Anganwadi et ASHA comme employés.
Anganwadi signifie quelque chose comme « abri gardé ». C’est un genre de garderie rurale pour les enfants mis en place en Inde en 1975 pour lutter contre la faim et la malnutrition des enfants. Un centre Anganwadi fournit des soins de base et des activités préscolaires dans les villages. La plupart des travailleurs des Anganwadi sont des femmes issues de milieu pauvre. Elles ne sont pas reconnues comme travailleurs du secteur formel et ne reçoivent aucune prestation sociale du gouvernement. Elles sont payées environ 150 dollars par mois, ce qui leur rend difficile de joindre les deux bouts.
ASHA (Accredited Social Health Activists – Agents sanitaires et sociaux accrédités) relève de la Mission nationale de santé rurale du gouvernement indien. Les travailleurs ASHA, uniquement des femmes, s’occupent des femmes et des enfants dans les villages indiens où les hôpitaux et les soins de santé ne sont pas aisément accessibles. Bien qu’ils constituent une main-d’œuvre importante, les travailleurs ASHA sont également négligés par le gouvernement.
Ces deux secteurs de travailleurs ont rejoint les paysans dans leur longue marche. Tapan Sen, secrétaire général de la Centrale syndicale indienne, a déclaré : « C’est une union historique. Pour la première fois, travailleurs et paysans ont marché ensemble en si grand nombre pour protester contre les politiques gouvernementales. »
Il a également affirmé : « Notre but est de faire comprendre aux gens qui travaillent dur qu’ils font tourner les machines du pays, et que le véritable ennemi est la politique néolibérale et ses agents dans le gouvernement. S’ils comprennent cela, cela influencera le résultat des élections. »
« Nous nous opposons aux politiques néolibérales, au programme communal diviseur et aux attaques autoritaires du gouvernement dirigé au centre par le BJP (Bharatiya Janata Party – Parti du peuple indien) », a dit K. Hemlata, le président de la CITU.
Cette marche des paysans a eu lieu après un rassemblement similaire organisé en mars par AIKS à Maharashtra où plus de 50 000 manifestants ont marché de Nashik à Mumbai, la capitale financière de l’Inde, exigeant les mêmes droits que ceux revendiqués par les manifestants de la marche de mercredi.
« Du 29 au 30 novembre, nous organiserons une « Longue marche des dépossédés ». Il n’y aura pas seulement des agriculteurs, mais aussi les paysans sans terre, les Adivasis, les Dalits et les ouvriers, qui entoureront complètement Delhi », a expliqué Vijoo Krishnan, secrétaire adjoint de l’AIKS, qui a joué un rôle essentiel dans l’organisation de la longue marche des paysans de Nashik à Mumbai en mars dernier.
traduction depuis l’anglais DG pour www.initiative-communiste.fr