Monika Karbowska est diplômée en Histoire des relations internationales à l’Université de Paris-1 Panthéon Sorbonne.
Française et polonaise, elle milite pour la reconstruction d’une nouvelle Pologne populaire et pour une « autre » Europe, ainsi que pour un monde de paix. Son livre, sorti aux Éditions Delga, est un recueil d’articles écrits au cours des vingt dernières années. On ne peut partager toutes les vues de l’auteur, mais son ouvrage est important sur plusieurs points.
1) Il raconte la Pologne populaire, à la fois dans ses succès (réforme agricole, école publique, accès à la culture, relations internationales) que dans ses échecs (la perpétuation des inégalités hommes-femmes avec son lot de conceptions misogynes, l’usage de la répression et la fossilisation des élites). Simplement, elle aborde d’un point de vue critique tous ces éléments et les remet dans leur contexte, ce qui permet de mieux comprendre l’histoire de ce pays dont le communisme a été imposé par l’extérieur. Elle fera découvrir aussi, pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’histoire polonaise, des passages intéressants sur le développement du communisme en Pologne (révolution quasi-autogestionnaire de 1956 notamment).
2) L’ouvrage permet aussi de découvrir le point de vue critique d’une jeune partisan de Solidarnosc durant la fin des années 80, ayant rencontré certains des futurs représentants de la Pologne capitaliste, ayant participé à ce mouvement, puis ayant vu son pays basculer dans le capitalisme le plus sauvage.
3) Un article nous décrypte la fameuse directive Bolkestein sur les travailleurs détachés dans ses applications concrètes, en particulier pour les travailleurs polonais.
4) Le rôle mortifère des Fondations allemandes, liées au partis politiques allemands et donnant les informations récoltées aux services de renseignement allemands, est mis en avant. Ces institutions sont là pour faire exercer l’ingérence idéologique allemande (y compris celle de Die Linke, la Fondation Rosa Luxemburg, sic). Elles ont joué notamment un grand rôle dans les pays arabes, dans la Pologne et dans la fameuse révolution colorée (tendance brune) du Maidan ukrainien.
Tout le livre, sans épargner certains aspects de la Pologne populaire, rappelle les méfaits de la mondialisation et du retour des réactionnaires cléricaux au pouvoir. N’oublions pas aussi la répression des opposants qui a lieu actuellement, comme Mateusz Piskorski, enfermé depuis deux ans sans véritable motif ni procès, ainsi que nos camarades du KPP qui risquent la prison pour avoir osé exprimer leurs idées !