Alors que les millions d’admirateurs d’Aznavour saluent sa mémoire en France, en Arménie et dans le reste du monde, l’heure n’est pas venue de souligner les préférences politiques droitières d’Aznavour ou son peu glorieux exil fiscal en Suisse. Il est difficile d’être richissime et de rester un patriote conséquent…
Nul cependant ne peut nier le talent d’Aznavour, sa capacité à frapper juste dans ses textes, dans ses mélodies et ses interprétations inimitables.
Surtout, personne ne peut nier son attachement à la langue et à la chanson françaises.
C’est pourquoi on ressent du dégoût à voir tant de sabordeurs de la langue et de la chanson françaises, tant d’anglomanes patentés, tant de politiques et de gens de médias qui passent leur vie, de « My TF1 » à « BFM Story » à américaniser les langues et les cœurs, verser des larmes de crocodile sur le grand artiste disparu.
C’est donc dans les chansons et les films qu’il a laissés que vivra celui qui devait prochainement se produire à Erevan devant le Sommet international de la Francophonie.
Nous apprenons avec une infinie tristesse, la disparition, ce lundi 1er octobre, à l’âge de 94 ans, de Charles Aznavour, alors que toute la Francophonie rassemblée à Erevan pour son XVIIe Sommet des Chefs d’État et de gouvernement s’apprêtait à chanter la bohème, en chœur avec lui, sur la terre de ses origines.
La Secrétaire générale de la Francophonie salue ainsi la mémoire de cet artiste d’exception, « Cet Arménien du monde a été l’un des meilleurs ambassadeurs qui soient de la langue française, des valeurs et en particulier de la liberté. D’où que nous soyons du vaste espace francophone nous aimons et nous aimerons toujours l’homme et ses chansons qui sont un trésor pour l’humanité. »
En plus de soixante-dix ans de carrière, Aznavour était devenu l’un des plus grands chanteurs du XXe siècle et, surtout, l’un des plus brillants interprètes d’une langue française qu’il aura chantée sur tous les tons et sur tous les continents.
Né à Paris, de parents réfugiés arméniens, Charles Aznavour, aimait chanter aussi dans plusieurs autres langues, sa façon à lui de rendre hommage à la riche diversité du monde.
« Charles Aznavour se sentait partout en pays de connaissance et cela grâce à la langue et surtout à son profond humanisme. Lors du séisme qui a frappé Haïti en 2010, il s’est mobilisé en profonde solidarité pour les secours. Aznavour avait aussi étendu ses racines au Québec et je garde un souvenir ému de cette journée du 5 juillet 2008, lorsqu’en ma qualité de Gouverneure générale, je lui ai remis l’insigne d’Officier de l’Ordre du Canada, pays dont il aimait l’ouverture, l’espace et les gens. Nous en étions lui et moi très heureux », a déclaré Michaëlle Jean qui, au nom de la Francophonie, exprime les plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
L’OIF compte 58 Etats et gouvernements membres, et 26 pays observateurs.
https://www.francophonie.org/CP-Aznavour-la-francophonie-en-deuil-49207.html