À l’approche d’élections européennes que les classes populaires s’apprêtent à boycotter massivement, tout est fait pour contraindre les citoyens à « choisir » entre les prétendus « progressistes antifascistes », pilotés par Merkel-Macron, et les soi-disant « patriotes », emmenés par Salvini, Orban, Schultz et autres Le Pen-Wauquiez..
Bien entendu, les prétendus adversaires-complices s’accordent pour enfermer le débat politique dans cette fausse alternative. Elle est si vaine que, côté « patriotes », tous refusent désormais officiellement de sortir de l’UE supranationale, de l’euro et de l’OTAN (étrange « souverainisme » en vérité !) ; côté « progressistes », c’est à qui prendra le plus de mesures antisociales et liberticides (en France, la banalisation définitive de l’état d’urgence, la persécution de milliers de syndicalistes, l’incroyable rafle de tous les fichiers de la FI par l’État policier macronien..).
C’est pourquoi les militants issus de la gauche populaire qui « choisissent » l’un ou l’autre des frères ennemis capitalistes au lieu de travailler ensemble pour construire une alternative antifasciste, patriotique et internationaliste (c’est ce que le PRCF illustre en parlant d’union des deux drapeaux, rouge et tricolore), commettent une faute historique dont les effets pourraient être déshonorants et suicidaires.
Les uns ont ainsi appelé à voter Macron, dont ils ont objectivement légitimé l’élection, en présentant cet euro-casseur de la France, de la République et des acquis sociaux, comme un rempart au lepenisme.
Comme si cette sale politique qui détruit tous les fondamentaux de notre pays, y compris la langue sacrifiée cyniquement au tout-anglais, n’était pas le principal aliment de la droitisation d’une partie de l’opinion!
Non moins grave est le point de vue de ceux qui, confondant les idéaux immortels de Jaurès avec la caricature qu’en offre la social-eurocratie matinée de P.G.E. et de CES., reproduisent le discours « ni droite ni gauche » que partagent Le Pen et Macron, nient la fascisation galopante de la France et de l’Europe (interdiction des partis communistes à l’Est, montée continentale des ultra-droites, banalisation des références à Mussolini, Hitler et Pétain…), en viennent à regarder avec indulgence les gouvernants très inquiétants de la Hongrie ou de l’Italie, quasiment travestis en » euro-résistants ».
Il est pourtant facile de condamner les diktats de l’UE en tant que tels tout en refusant le moindre appui politique au néo-mussolinien Salvini !
Qu’aucun militant du progrès social ne se laisse aspirer si peu que ce soit dans la mouvance nauséabonde de l’un de ces deux monstres impérialistes qui, derrière Trump, Bolton et Le Pen pour les uns, derrière Merkel, Clinton et Macron pour les autres, constituent des dangers mortels pour la souveraineté des peuples, le progrès social, les libertés et la paix mondiale que l’UE-OTAN ne demande qu’à broyer (ne serait-ce que pour réconcilier les rivaux transatlantiques en les jetant ensemble sur les » Asiates » russo-sino-iraniens…).
C’est pourquoi le PRCF, qui appelle à délégitimer Mercon-Makrel et à boycotter la mascarade électorale européenne, adjure les communistes, les syndicats de lutte, les vrais insoumis à l’Europe du capital, les patriotes antifascistes, tous ceux qui distinguent l’internationalisme populaire de la supranationalité capitaliste, à combattre l’idée que quelque chose de positif pour les travailleurs et les peuples pourraient jaillir de l’UE, et à organiser à nos côtés le Tour de France du Frexit progressiste, antifasciste, patriotique et internationaliste.
Ni Macron ni Le Pen, ni Trump ni Merkel ! Autour des luttes populaires, construisons notre alternative indépendante des capitalistes et des réactionnaires, bâtissons le Front Antifasciste, Patriotique et Écologiste
Ainsi nous briserons l’euro-dissolution de la France, la fascisation de l’Europe et la marche à la guerre antirusse qui peut anéantir notre continent. Ainsi nous pourrons à l’inverse rouvrir à notre pays la voie de la révolution socialiste.