par Antoine Manessis
Alors que vient de s’achever un congrès pour rien au PCF-PGE, ajoutant un gros clou au cercueil de l’ectoplasme, la France Insoumise s’empêtre dans une zone de fortes perturbations.
Ces derniers jours, on apprenait que deux figures de la France Insoumise, Djordje Kuzmanovic et François Cocq ne sont plus sur la liste France Insoumise aux élections Européennes. Faisant suite à Charlotte Girard. Et faisant, si on en croit certaines informations de presse, place à l’arrivée de personnalités telle que Manon Aubry, la porte-parole de l’ONG Oxfam, une proche du PS.
Les messages contradictoires se succèdent, témoignant que l’aéronef FI est soumis à des pressions contraires.
réformation suicidaire d’une nouvelle forme de social- démocratie, façon nouveau PS et gauche plus rien…
De fait, les unes vont dans le sens de la reconstitution d’une nouvelle social-démocratie, certes plus présentable que feu-le PS totalement discrédité, bref un nouveau PS et une nouvelle version de la gauche plurielle. Et surtout elles veulent pousser la FI vers un alter-européisme de bon aloi pour la bourgeoisie, vieillerie ressortie des poubelles de Solférino, »en avant vers une Europe sociale ! ». Dans un retour à de vieilles lunes, qui ont pourtant été fracassées par l’expérience de la réalité, démontrant avec notamment la Grèce, combien le mensonge de la transformation de l’Union Européenne en une Europe sociale est une criminelle illusion à l’encontre des peuples.
Bref suivons l’exemple des sociaux-démocrates de tous les pays : capitulons, il en restera toujours quelque chose. Ne nous mêlons pas des luttes du peuple il n’y a que des mauvais coups à prendre. Bannissons l’anti-européisme ouvrier et populaire. Ne cherchons pas à créer les conditions qui permettent aux migrants de « vivre et travailler » dans leur pays, Bolloré ne serait pas content, mais dénonçons comme fascistes ceux qui le disent. Et puis il y a des places à prendre dans la ligne de mire…. De fait cette stratégie censée rapporter des succès dans les urnes décrédibilise le mouvement et conduit à des échecs sur le plan électoral. Comme le constate d’ailleurs Mélenchon lui-même sur son blog au lendemain de la défaite d’ Amrani à Corbeil-Essonne. On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre et les travailleurs ne veulent plus du PS et de cette social-démocratie qui n’a eu de cesse que de les cogner pour servir ses maîtres du CAC 40. Les travailleurs de France n’ont pas besoin d’un Mitterrand ou d’un Tsipras…et ne s’y laisseront pas prendre.
… ou souveraineté populaire pour et par le monde du travail
À l’inverse, les autres pressions vont dans le sens d’un vaste rassemblement populaire autour des valeurs républicaines. Et il faut saluer ces républicains de gauche patriotes qui tentent de freiner la dérive de la FI. Mais soulignons aussi que ce courant se doit de veiller à la clarté sur deux questions : la question européenne et la question de l’anti-fascisme.
Sur la question européenne :
Sur l’UE, il est désormais plus que jamais temps de dire clairement que la perspective de la sortie de l’UE par la voie progressiste est la seule qui soit juste, mobilisatrice et réaliste. Sans compter qu’elle est partagée majoritairement par les masses ouvrières et la jeunesse populaire qui constituent ceux au nom desquels la gauche combat.
En tous les cas débattons de cette perspective, le PRCF s’y emploie avec ceux qui le souhaitent dans le cadre de son « Tour de France » du Frexit progressiste. Soulignons simplement que du PCF à la FI, en passant par Hamon et EELV, il semble qu’un front européiste se cristallise, là encore dans des perspectives électoralistes et de lutte des places (Européennes et Municipales).
Sur la question de l’anti-fascisme :
Combattre contre l’UE et pour le Frexit progressiste implique qu’en aucune façon il ne puisse y avoir de compromission avec les nationalistes, souverainistes de droite et encore moins d’extrême-droite. En effet le Front populaire et patriotique que nous voulons, mobilisation à même de permettre de briser les chaines de l’Union Européenne sera anti-fasciste ou ne sera pas. Sans cela nous courons vers une catastrophe à l’italienne. Lorsque nous voyons quelques irresponsables -c’est un euphémisme – soutenir le gouvernement fascisant d’Italie sous prétexte d’anti-européisme, un peu comme si des progressistes avaient soutenu Hitler qui était contre le Traité de Versailles, il y a lieu de tirer le signal d’alarme : on doit impérativement exclure tout nationalisme de notre démarche qui est, faut-il le rappeler, patriote et internationaliste. Le contraire du macronisme, du fascisme, du réformisme qui sont en même temps nationalistes et supranationalistes.
Est-il ici utile de rappeler que partout en Europe, les nationalistes ont soutenu et soutiennent la construction européenne ? Jusqu’à Salvini ou Le Pen qui systématiquement rassurent les « marchés » en expliquant qu’ils sont absolument contre la sortie de l’Union Européenne. De fait, Macron et Le Pen ont en partage un même nationalisme européen, aux relents nauséabonds pour qui sait se souvenir que l’extrême-droite et la bourgeoisie collabo exaltaient déjà ensemble avec le IIIe Reich l’Europe et la « France européenne » « en marche »…
Ces choses dites, nous pensons justement que forger un Front Anti-fasciste, Patriotique, Populaire et Écologique est une nécessité urgente. Comme également démasquer l’illégitimité totale des élections européennes et du pseudo-parlement européen par l’abstention citoyenne aux Européennes.
S’organiser pour faire gagner les travailleurs ? le besoin d’un parti communiste
Pour que toutes ces choses s’articulent et fonctionnent, il faut une composante marxiste et léniniste. En pratique cela signifie que les travailleurs disposent d’un parti, leur parti pour défendre leurs intérêts de classe. Un parti franchement communiste. Oui, il faut un authentique parti communiste pour proposer au mouvement populaire une perspective cohérente avec les intérêts de la classe ouvrière et de ses alliés. Un parti mobilisateur, défenseur de la souveraineté populaire et du pouvoir des travailleurs n’oubliant que, La Marseillaise et l’Internationale sont les couplets révolutionnaires de la même mélodie et que la classe des travailleurs n’a conquis ses plus grandes victoires qu’en mêlant les plis du drapeau rouge à ceux de l’indépendance nationale et de la souveraineté populaire pour faire vraiment place aux peuples.
Que nos lecteurs se souviennent de ce que disait F.Mitterrand de l’aile gauche du PS en 1973,elle veut » faire un faux Parti Communiste avec de vrais petit-bourgeois ».
Oui il faut un parti communiste et ouvrier. C’est à sa renaissance que le PRCF consacre son énergie et ses forces. Cela n’exclut en rien la nécessité d’un Front réunissant au-delà. Au contraire, plus le Parti se renforce, plus le Front se renforce. Seul le sectarisme peut opposer les deux démarches.
Aussi tendons-nous une main fraternelle, sans taire nos critiques et notre soutien, à ceux qui voudront la saisir dans la clarté d’une unité de combat.
LFI est une « secte » anticommuniste, un PS bis dirigé par un mitterrandien qui a voté oui à Maastricht et a voté la guerre en Lybie.