Après 8 semaines de mobilisation la majorité des français veut que le mouvement des gilets jaunes continue. C’est ce que démontre la hausse importante de la mobilisation samedi 5 janvier dans toute la France, mais c’est aussi ce que disent l’ensemble des sondages d’opinion.
Le dernier en date réalisé par ODOXA pour France Info et le Figaro les 2 et 3 janvier dernier livre un résultat on ne peut plus tranché : 55% des sondés veulent que les actions des gilets jaunes (blocages et manifestation) se poursuivent. Le soutien est le plus fort (82%) parmi ceux qui se sentent le plus proche de la France Insoumise. Un soutien important également pour ceux qui se sentent proche du FN (77%), mais également du PS (67%). A l’inverse la droite (LREM et LR) rejette le mouvement des gilets jaunes (respectivement 89% et 55% de répondant voulant l’arrêt des manifestations).
Une mobilisation de classe, contre l’injustice du système capitaliste
Autre enseignement intéressant de ce sondage, c’est la nature de classe du mouvement des gilets jaunes. En effet, il apparait que c’est la classe ouvrières – salariés et employés – qui soutient massivement le mouvement, et en particulier les plus exploités de cette classes. A l’inverse les foyers aux revenus les plus élevés sont ceux qui sont pour l’arrêt du mouvement. Illustrant à merveille cette enseignement marxiste et léniniste : c’est la classe ouvrière qui est la plus révolutionnaire. Les ménages dont le revenue net mensuel du foyer est inférieur à 1500€ sont 72% à demander la poursuite du mouvement. A l’inverse ceux dont le revenu est supérieur à 3500 € – ceux qui n’ont pas de problème de fin de mois – sont 61% à demander son arrêt. En deçà de ce revenu, la majorité des foyers veulent la poursuite du mouvement. Le revenu médian des foyers, c’est à dire celui en dessous duquel se trouve 50% des foyers, et au dessus duquel, il y a 50% des foyers, est d’environ 3700 € par mois. C’est donc la moitié la moins riche de la population qui porte le mouvement des gilets jaunes
Les revendications poussées en avant à la faveur de la mobilisation des gilets jaunes, et des forces progressistes, syndicales et progressistes, qui sont de ce mouvement, témoignent de la contestation de l’injustice du système capitaliste.
En tête des trois souhaits prioritaires pour les français en 2019 :
- augmenter le pouvoir d’achat (cité par 54% des français en progression de +13points par rapport à 2015)
- diminuer la pauvreté et la précarité (45%, +12 points)
Selon un sondage IFOP pour le JDD du 6 janvier, 77% des français veulent le rétablissement de l’ISF
A l’inverse les problématiques portées par la droite et l’extrême droite sont en net recul :
- diminuer l’insécurité et la délinquance (29% , avec une baisse de -5 points)
- lutter contre l’immigration clandestine (26% , – 4 points).
Macron et son régime : une impopularité générale et record
60% des français n’ont pas été convaincu par le discours de haine de classe prononcé par Macron en guise de voeux 2019. Un discours de haine annonçant sans surprise pour programme la mise en oeuvre des ordres données par la commission européenne pour 2019 à travers ses recommandations par pays : attaque généralisée contre la sécurité sociale avec la casse de l’assurance chômage et du système de retraite. Les travailleurs se révoltent contre les ordonnances de destruction de la France, de ses conquêtes sociales et démocratique.
En moyenne, les sondés, lorsqu’ils connaissent les ministres ont à 66% une mauvaise opinion d’eux. De façon générale, ils sont mécontents de la politique du gouvernement ( 75%) et même très mécontents (42%). Une infime minorité (4%) est très satisfaite.
Le premier ministre qui est le plus connu des membres du gouvernement recueille 63% de mauvaise opinion.
Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, qui est présenté par les médias des milliardaires et les chaines publiques comme « populaire » ou un « pilier du gouvernement) recueille est également très contesté : seul 26% en ont une bonne opinion.
Parmi les ministres encore plus impopulaire – et il faut y arriver – que Macron, il y a Castatener, le sinistre de l’intérieur (22% de bonne opinion, contre 53% de mauvaises opinion), Schiappa (22%), Buzyn (santé, 21%), Darmanin (le transfuge sarkozyste à bercy, 16%), Pénicaud la briseuse du code du travail, ex DRH de Danone (15%), le provacateur radicalisé Grivaux ( 14%), Belloubet, la procureur en chef de la Justice de classe ( 13%), et la girouette de Rugy à la transition écologique (12% d’opinion, pour près de 4 fois plus de mauvaises opinion 44%).
En a peine deux ans, ces chiffres témoignent d’un régime minoritaire, et illégitime, qui pour attaquer le peuple des travailleurs de France, se radicalise en étant de plus en plus violent, autoritaire, totalitaire. Macron est en effet le plus mal élu des locataires de l’Elysée. Avec seulement 18% d’électeurs votant pour lui au premier tour et des taux d’abstention, de vote blanc et nul record au second tour. Il ne doit son élection qu’à sa comparse Le Pen et ses électeurs. Ultra minoritaire dans les urnes, le régime Macron s’effondre dans l’opinion, y compris auprès de ses électeurs. Puisque désormais, Macron et ses ministres déçoivent jusqu’à leur socle d’électeur du premier tour. De fait, désormais, le seul soutien du régime, c’est la force, la violence, la répression par les matraques, les grenades et le marteau d’une police et d’une justice de classe aux ordres.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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« En effet, il apparait que c’est la classe ouvrières – salariés et employés – qui soutient massivement le mouvement, et en particulier les plus exploités de cette classes. A l’inverse les foyers aux revenus les plus élevés sont ceux qui sont pour l’arrêt du mouvement. Illustrant à merveille cette enseignement marxiste et léniniste : c’est la classe ouvrière qui est la plus révolutionnaire. »
J’approuve la dernière phrase, mais elle me semble employée à contre-sens, avec le présupposé implicite que le mouvement des gilets jaunes serait hautement révolutionnaire. Néanmoins, il ne pipe mot sur l’Union Européenne, n’avance que des revendications réformistes qui ne vont pas plus loin (et souvent même beaucoup moins loin) que le programme de la France Insoumise ou celui de l’état-major confédéral de la CGT, sans parler de quelques revendications des gilets jaunes dont le caractère progressiste est plus que douteux. Le PRCF prend malheureusement ses désirs pour des réalités en imaginant le mouvement des gilets jaunes à l’avant-garde du mouvement ouvrier et populaire, et semble oublier les enseignements de base du marxisme-léninisme en matière d’organisation et de formation théorique, domaines cruciaux dans lesquels les gilets sont au mieux à l’arrière-garde du camp du progrès, au pire dans le camp d’en-face, qui se délecte de voir qu’une contestation populaire (même si elle le gêne) de la politique du pouvoir se revendique apolitique et asyndicale.