Que ce soit en gilet jaune à Paris et sur de nombreux blocages d’axes routiers en France, en gilet rouge dans les entreprises pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail, en blouse blanche pour un service public de la santé digne de ce nom ou encore en tracteur contre la précarité extrême qui touche le monde paysan, partout en France la colère s’exprime au sein des classes populaires.
Mobilisées en premier lieu sur la question du prix excessif du carburant, celles-ci débordent désormais de toute part pour réclamer bien plus que cela. Car cette première mobilisation du 17 novembre sur les ronds points a eu pour mérite de rassembler des travailleurs qui, chacun et chacune échangeant sur leurs conditions de travail et de vie, se sont retrouvés sur les mêmes conclusions : «on travaille mais on ne reçoit presque rien en contrepartie, et c’est de pire en pire».
Et parce que l’échange entre prolétaires est le meilleur moyen d’entamer un début d’émancipation social, ces travailleurs (salariés, au chômage, étudiants etc) ont fait émerger de cette contestation un embryon de conscience de classe que l’on croyait perdu pour encore longtemps. Ainsi, grâce à cette conscience de classe qui ré-émerge, ils ont pu commencer à se mêler et à faire de la politique, ce que leur ont déconseillé nos élites pendant des dizaines d’années et ce qu’ils font encore en ce moment même pour tenter de désamorcer l’insurrection qui vient.
A partir de là, les revendications ont dépassé la simple baisse du prix du carburant pour embrayer sur la dénonciation du coût de la vie en général, des petites retraites, des petits salaires, du manque d’emplois, de la fausse écologie portée par le gouvernement et, mieux encore, de la fin de l’ISF, bref, sans encore en tenir tous les tenants et les aboutissants, sur la dénonciation du capitalisme porté par Macron, le MEDEF et l’UE, qui détruisent la nation travailleuse, ses avancées sociales et la République, pour dégager la voie à toujours plus de profits et de pouvoir économique et politique pour les grandes multinationales qui ne paient presque plus un centime d’impôt à l’Etat.
Le souhait du retour de l’ISF, impôt très méconnu des classes populaires il y a encore quelques mois, est plus que parlant de la prise de conscience du besoin d’une justice économique dans notre pays. Le peuple crie «Macron, rends l’ISF !» ou encore «Que les riches paient l’impôt !» et ils ont bien raison ! De plus, cela à l’avantage de calmer les ardeurs «récupératrices» des Wauquiez, Cauchy et autres Dupont-Aignan qui sentent que le mouvement leur échappe et s’empressent alors de rejoindre l’union sacrée pour «l’appel au calme» de tous les usurpateurs et hypocrites de la république bourgeoise.
En somme, c’est un phénomène de politisation exponentiel que vivent aujourd’hui une grande partie des classes populaires françaises, ainsi que leur retour sur le devant de la scène politique et nationale, moment historique durant lequel les classes possédantes bourgeoises ont bien raison de trembler.
G. pour les JRCF
http://jrcf.over-blog.org/2018/12/que-les-riches-paient-l-impot-du-gasoil-trop-cher-a-la-lutte-de-classe.html