On l’a appris ces derniers jours, l’homme de main de Macron, Alexandre Benalla aurait été mis en examen pour une nouvelle affaire de violence commise en réunion le 1er mai. Des violences commises dans le jardin des plantes, lors de la manifestations du premier mai 2018. De très nombreux manifestants avaient été nassés dans ce parc parisien par la police, et plusieurs y ont été molestés. Des victimes avaient lors de la révélation des violences de la place contrescarpes témoignaient, accusant Benalla et Vincent Crase, les salariés de la République En Marche, subordonné de Castaner devenu depuis ministre de l’Intérieur.
Il est utile de rappeler en ce 18 novembre, alors que des milliers d’arrestations ont frappés et frappent les gilets jaunes, que des jugements expéditifs en ont envoyés sans doute plusieurs centaines derrière les barreaux que MM Benalla et Crase sont toujours libres de leurs mouvements. Pas de comparution immédiate, pas de détention provisoire…
Dans le même temps des violences graves ont à nouveaux causés des blessures extrêmement graves (mains arrachées, oeils crevés…) et qu’une dame de 80 ans a été tuée à Marseille par le jet d’une grenade par la police. En contradiction avec la loi et les règlements, la plupart des policiers en tenue ne portent pas leurs numéros de matricule mais au contraire des cagoules dissimulant leur visage, et nombre de policiers en civils ne sont pas identifiés. Il n’y a eu aucune évolution démocratique de l’emploi des forces de l’ordre. Bien au contraire, l’escalade fascisante s’est agravée. Il est vrai que le commanditaire de Benalla, Emmanuel Macron, a apporté comme seule réponse en plein scandale cet été en faisant pression sur la justice, qu’on viennent le chercher à l’Elysée. Interdisant cependant la moindre manifestation à proximité des murs du palais….
Les violences de Benalla de plus en plus loin d’un acte isolé
Comme pour la place contrescarpe, les violences du jardin des plantes sont bien documentées. De nombreuses vidéos ont été diffusés sur le net. Notamment celles du journaliste reporter d’image, Gaspard Glantz, spécialiste de la couverture des mouvements sociaux et manifestations, de l’agence Taranis News
On y voit notamment Benalla équipé d’un talkie walkie en présence de l’état major de terrain du dispositif policier de maintien de l’ordre / répression.
Le trio Benalla Crase Myzerski pénètre ensuite dans le jardin des plantes avec ce qui semble être des policiers en civil alors que le parc est bouclé par les CRS
S’agissant des violences commises contre un jeune homme et une jeune femme place de la contre escarpe – sans qu’aucun des fonctionnaires de police présent ne l’arrête – Benalla déclarait pour se justifier ;
« J’ai apporté mon concours à la force publique pour interpeller un délinquant violent qui venait de commettre un acte grave sur les policiers »
Cette ligne de défense – peu crédible – vole en éclat avec la vidéo du jardin des plantes, documentant des violences commises plut tôt dans l’après midi
De fait, il apparait au contraire que les hommes de mains de l’Elysée et de LREM étaient en réalité au coeur du dispositif policier, équipé de moyen de communication leur permettant probablement d’échanger avec la préfecture ou directement avec l’Elysée et qu’ils auraient ainsi participé à au moins deux reprises à des violences pour réprimer des manifestants. On est loin, très loin du coup de sang d’élément isolé.
Après l’absence de perquisition, le pistolet à eau. une justice de classe aux ordres ?
En septembre dernier alors qu’était révélé une photo où l’on voyait l’homme de main de Macron, chargé de sa sécurité durant la campagne présidentielle, braquant un révolver sur le coup d’une jeune femme – alors que Benalla ne disposait alors d’aucune autorisation de port d’armes, le site internet parodique le Gorafi se moquait « j’ai fait une demande de port d’arme, mais ce n’était qu’un pistolet à eau ».
Ridicule. Pourtant c’est la ligne de défense adopté par l’ex adjoint au directeur de cabinet de l’Elysée devant les juges d’instruction. Ce dernier a en effet affirmé au juge d’instruction le 29 novembre dernier qu’il s’agissait d’un pistolet à eau. « Ça peut paraître loufoque, mais c’est la réalité. ». aurait dit Benalla. « J’espère que toutes les personnes qui ont un pistolet à eau ou un Airsoft et qui sont pris en photo sur les réseaux ne seront pas convoquées devant un juge », lance-t-il goguenard au juge
Loufoque, et inquiétant, il semblerait que les trois juges d’instruction aient pour le moment choisi de le croire sur parole faisant le choix de ne pas le mettre en examen. Bizarre vous avez dit ? Pas moins en tout cas que la manière de mener les perquisitions. Celle de l’appartement de Benalla a été reporté d’un jour – les policiers attendant devant la porte ce dernier n’ayant pas voulu leur donner les clés – laissant tout le temps de disparaitre à un coffre fort dont on ne sait pas à ce jour ce qu’il contenait de compromettant.
JBC pour www.initiative-communiste.fr