Stopper la ré-escalade militaire, la course aux armements et tout particulièrement aux armements nucléaires. C’est un des enjeux majeurs pour préserver la paix mondiale. Un enjeu de survie pour l’Humanité tout entière puisqu’une guerre nucléaire entre puissances nucléaires pourrait signifier la disparition d’une partie voire de la totalité de l’Humanité. Les efforts déployés par l’Union Soviétique au cours de la guerre froide avait permis d’aboutir à un équilibre des forces et à la construction de fragiles traités, dont le traité sur les armes nucléaires de portées intermédiaires. Cependant, la paix n’est pas un objectif du système capitaliste. Bien au contraire. Le capitalisme, particulièrement à son stade impérialiste qui est le sien actuellement « porte la guerre comme la nuée l’orage ».
L’Axe impérialiste Euro-atlantique veut la guerre : la Russie en appelle à l’assemblée générale de l’ONU
Le premier des impérialismes capitalistes, l’impérialisme américain, veut la guerre, pour préserver et renforcer son hégémonie sur le monde. C’est pourquoi les États-Unis d’Amérique de Trump ont décidé unilatéralement de sortir du traité INF signé avec l’URSS et toujours en vigueur avec la Russie, traité limitant le développement et le déploiement des missiles à capacité nucléaire de portée intermédiaire. Un coup de force qui vise autant la Russie – dont Washington et ses alliés de l’Union Européenne tentent d’endiguer la réémergence géopolitique, signant le retour au multilatéralisme, c’est-à-dire la fin de l’hégémonie de l’Axe Euro-Atlantique – que la Chine désormais première puissance économique et industrielle mondiale, qui n’est pas signataire du traité du INF. Rappelons que la Chine, comme la Russie, ont toujours présenté les garanties de ne jamais utiliser d’armes nucléaires comme première frappe, cette arme n’étant développée que comme une arme de protection, de dissuasion nucléaire.
C’est dans ce contexte que la Russie, mettant le monde devant ses responsabilités pour préserver la paix mondiale, a déposé une proposition de résolution auprès de l’assemblée générale de l’ONU le 14 décembre 2018. Une résolution soutenant le traité limitant les armes nucléaires de portée intermédiaire.
« Les actions unilatérales des USA pour débuter une procédure de « suspension » de leur participation à ce traité, une étape qui n’est pas envisagée par l’accord, pose la question de la fin du traité INF » (…) cela menacerait dangereusement les mécanismes internationaux pour la non- prolifération des armes de destruction massive et le contrôle des armements » alerte l’ambassade russe auprès de l’ONU.
La résolution déposée par les Russes appelle à ce que l’ensemble des parties remplissent leurs obligations prévues par le traité et résolvent les problématiques qui pourraient apparaître pour assurer le respect de leurs engagements.
Malheureusement, cet engagement en faveur de la paix a été rejeté par 46 pays, 43 pays se prononçant pour et 78 s’abstenant lors d’un vote le 21 décembre par l’assemblée générale des Nations Unies.
La Chine et l’ensemble des pays de l’OTSC, ainsi que des pays d’Amérique latine, la Syrie et l’Iran se sont prononcés en faveur de la résolution. À l’inverse, les États- Unis ont obtenus le soutien de l’ensemble des pays de l’Union Européenne, de la Turquie, d’Israël et de l’Ukraine. Donc le soutien de la France, le régime de Macron obéissant en vassal aux ordres de Washington.
L’Union Européenne, y compris ses régimes d’extrême-droite, veulent la guerre et obéissent aux USA
Il convient d’observer que parmi les pays votant contre cette résolution, il faut retrouver des États européens dont les pouvoirs d’extrême-droite se prétendent populistes, voire souverainistes. Comme le gouvernement Salvini en Italie. Là encore le masque de leurs discours de « souveraineté » se brisent à nouveau sur la pierre de touche des actes internationaux.
L’Italie qui est l’une des principales bases d’accueil de l’OTAN et des troupes américaines en Europe au coté de l’Allemagne qui s’est rangée elle aussi en soutien des États-Unis, illustrant à nouveau combien l’Union Européenne n’est pas une construction géopolitique permettant à l’Europe d’agir de façon indépendante de la tutelle américaine, notamment pour défendre la paix en Europe et dans le monde.
Cela n’étonnera personne puisque les traités européens confient structurellement la défense et la tutelle militaire sur le vieux continent à l’OTAN, une organisation qui est directement pilotée par les États-Unis d’Amérique.
Ce n’est pas non plus une surprise que de voir que les forces d’extrême-droite au pouvoir n’ont que faire de défendre la souveraineté nationale de leur pays. De fait, l’histoire nous apprend que l’extrême-droite n’a que faire de la patrie mais ne se préoccupe toujours que de servir les intérêts de la classe capitaliste. Le régime de Vichy, comme l’ensemble des régimes d’extrême-droite qui se sont coalisés au IIIe Reich, sont là pour le rappeler.
Ce double discours du gouvernement Conte en Italie est dénoncé avec force par les progressistes, à l’image de l’éditorial d‘Il Manifesto que nous reproduisons ci après. Un éditorial qui écrit une évidence :
Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’UE qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA.
On se demande quels arguments, ceux qui en France s’égarent à soutenir cette alliance et à se compromettre par alliance avec l’extrême-droite, justifieront les actes de ce gouvernement d’extrême-droite. Certain osent prétendre que lorsque Salvini s’est couché au mois de décembre pour satisfaire à tous les ordres de Bruxelles c’était une stratégie. Comme Tsipras. Oui c’est une stratégie, celle de berner les classes populaires aspirant à la souveraineté nationale pour mieux les écraser, les exploiter et leur faire servir les visées impérialistes de l’Union Européenne du Capital, de l’OTAN et de l’impérialisme américain.
Refuser la défense européenne, mobiliser pour la paix
Alors que les tensions internationales vont croissant et que les conflits régionaux s’étendent, en Syrie, au Yémen, que des guerres économiques et des interventions américaines se multiplient et s’intensifient en Amérique Latine contre les peuples refusant le joug des États-Unis (Venezuela, Nicaragua, Cuba, Bolivie etc..), qu’en Asie les États-Unis multiplient les provocations en mer de Chine et à Taïwan, et que la guerre est déjà en Europe, avec, après la Yougoslavie, l’Ukraine, l’heure est à mobiliser pour la paix.
Agir pour la paix, c’est d’abord agir pour empêcher la croissance des forces militaires des structures et pays les plus belliqueux. Agir pour la paix, c’est affirmer que le contrôle des armées doit être assuré par les peuples souverains. Car les peuples, au contraire de la classe capitaliste, ont intérêt à la paix. C’est pourquoi, il faut refuser le démantèlement de l’armée française, la première force armée d’Europe, pour son incorporation forcée au sein d’une armée européenne. Une armée qui serait au service exclusif de l’impérialisme euro-atlantique et qui pourrait également servir à mater les révoltes populaires des différents pays d’Europe. Et ce n’est pas qu’une vue de l’esprit pour qui constate l’escalade totalitaire du régime Macron à mesure que durent les manifestations des Gilets jaunes et que grandit la colère populaire.
En France, à l’initiative d’un ancien résistant, communiste, et d’un ancien amiral du groupe aéronaval, un appel pétition a été lancée pour refuser l’armée européenne.
Pour la paix, signez-le et faites-le signer. Oui, avant qu’il ne soit trop tard, l’heure est bien à agir pour la paix.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Italie et Union Européenne votent pour les missiles USA en Europe
Auprès du Palais de Verre des Nations Unies, à New York, se trouve une sculpture métallique intitulée “Le Mal terrassé par le Bien”, représentant Saint Georges qui transperce un dragon avec sa lance. Elle fut donnée par l’URSS en 1990 pour célébrer le Traité FNI (INF) stipulé avec les USA en 1987, qui éliminait les missiles nucléaires à courte et moyenne portée (entre 500 et 5000 km) avec base à terre. Le corps du dragon est en effet réalisé, symboliquement, avec des morceaux de missiles balistiques étasuniens Pershing-2 (auparavant basés en Allemagne de l’Ouest) et de SS-20 soviétiques (auparavant basés en URSS).
Mais maintenant le dragon nucléaire, qui dans la sculpture est représenté à l’agonie, revient à la vie. Grâce aussi à l’Italie et aux autres pays de l’Union européenne qui, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, ont voté contre la résolution présentée par la Russie sur la “Préservation et la mise en oeuvre du Traité FNI”, rejetée avec 46 votes contre 43 et 78 abstentions.
L’Union européenne -dont 21 des 27 membres font partie de l’Otan (comme en fait partie la Grande-Bretagne sortant de l’Ue)- s’est ainsi uniformisée à la position de l’Otan, qui à son tour s’est totalement uniformisée à celle des États-Unis. L’administration Obama d’abord, puis l’administration Trump ont accusé la Russie, sans aucune preuve, d’avoir expérimenté un missile de la catégorie interdite et ont annoncé leur intention de se retirer du Traité FNI. Ils ont en même temps lancé un programme visant l’installation à nouveau en Europe contre la Russie de missiles nucléaires, qui seraient basés aussi dans la région Asie-Pacifique contre la Chine.
Le représentant russe à l’ONU a prévenu que “cela constitue le début d’une course aux armements à part entière”. En d’autres termes il a prévenu que, si les États-Unis installaient à nouveau en Europe des missiles nucléaires pointés sur la Russie (comme l’étaient aussi les Cruise basés à Comiso dans les années 80), la Russie installerait à nouveau sur son propre territoire des missiles analogues pointés sur des objectifs en Europe (mais ne pouvant pas atteindre les États-Unis).
Faisant fi de tout cela, le représentant Ue à l’ONU a accusé la Russie de miner le Traité FNI et a annoncé le vote contraire de tous les pays de l’Union parce que “la résolution présentée par la Russie dévie de la question qui est en discussion”. En substance, donc, l’Union européenne a donné son feu vert à l’installation possible de nouveaux missiles nucléaires USA en Europe, Italie Comprise.
Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’UE qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA. Et de tout l’arc politique aucune voix ne s’est élevée pour demander que ce soit le Parlement qui décide comment voter à l’ONU. Et aucune voix non plus ne s’est élevée au Parlement pour demander que l’Italie observe le Traité de non-prolifération, imposant aux USA de retirer de notre territoire national les bombes nucléaires B61 et de ne pas y installer, à partir de la première moitié de 2020, les nouvelles et encore plus dangereuses B61-12.
Ainsi est à nouveau violé le principe constitutionnel fondamental que “la souveraineté appartient au peuple”. Et comme l’appareil politico-médiatique maintient les Italiens dans l’ignorance de ces questions d’importance vitale, est violé le droit à l’information, dans le sens non seulement de la liberté d’informer mais du droit d’être informés.
Ou bien on le fait maintenant ou demain il n’y aura pas de temps pour décider : un missile balistique à portée intermédiaire, pour atteindre et détruire son objectif avec sa tête nucléaire, met 6-11 minutes.
Édition de mardi 8 janvier 2019 de ll Manifesto
https://ilmanifesto.it/italia- e-ue-votano-per-i-missili-usa- in-europa/
Traduit de l’italien par M-A P