par le Secrétariat National du POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE
Alors que certains groupes se réclamant du progressisme, voire du marxisme, s’obstinent à nier l’évidence de la fascisation, à la réduire au lepénisme qui n’en est que l’aile la plus visible ou avec le fascisme établi qui constitue le terme de ladite fascisation, l’Etat policier avance de manière spectaculaire en France sous l’égide du trio dangereux Macron-Philippe-Castaner, encouragé par les appels de Marlène Schiappa à la chasse aux sorcières :
- Mise en place d’un fichage policier des manifestants pour trier les militants en amont des manifestations
- Interdiction des manifs déclarées ou non déclarées puisqu’à certains endroits, la préfecture a interdit des rassemblements déclarés de GJ
- Arrestation de chefs de file d’un mouvement représentant et soutenus par l’écrasante majorité des Français
- Arrestations préventives, notamment en décembre, de milliers de personnes dont certaines n’avaient, pour « armes par destination » que des masques de peinture, du sérum physiologique ou un tire-bouchon !
- Violences policières débridées, non condamnées par la hiérarchie, sans mise en garde-à-vue d’un cadre policier délinquant, pratiques d’humiliation ouvertement fascistes contre les lycéens de Mantes-la-Jolie, intense répression du mouvement lycéen
- Annonce par Blanquer de nouvelles entraves anti-statutaires limitant la liberté d’expression citoyenne des enseignants
- Traque indécente aux travailleurs immigrés et pratiques policières fascisantes contre les campements de migrants
- Criminalisation systématique et propos provocateurs méthodiques de Philippe, Griveaux et Macron lui-même, contre la poursuite du mouvement des GJ dont les militants courageux sont qualifiés d’ « agitateurs »
- Propos menaçants de Griveaux et Castaner, prolongeant les intrusions politico-judiciaires disproportionnées, contre la France insoumise (et cela, quoi que l’on pense de sa politique, c’est une autre question que des militants progressistes ne doivent même pas se poser quand il s’agit de combattre la répression) alors que le RN, censé soutenir les GJ (mais qui en réalité, soutient la répression et propose même d’envoyer l’armée sur les Champs-Elysées) est systématiquement, et sciemment, ignoré par le pouvoir
- Appel de l’ancien ministre de l’Education nationale Luc Ferry à ce que les policiers « se servent de leur arme une bonne fois » et à ce que la « quatrième armée du monde » mette « fin à ces saloperies » !
- Sur-utilisation écœurante des médias du grand capital, type BFM, et des médias d’Etat travestis en « service public d’information » pour répandre la bonne parole gouvernementale, l’émission matinale de Léa Salamé et de Nicolas Demorand sur France-Inter battant chaque jour de nouveaux records de bien-pensance macronienne, de défilé de ministres et de mise au pilori des mal-pensants
- « starisation » délibérée de la police et du discours ultra-répressif alors que dans l’Armée, le légitime et respectable refus de l’Armée européenne et de l’otanisation de la défense sert de prétexte à quelques hauts gradés pour développer des discours pleins d’insinuations et très inquiétants pour l’avenir des libertés démocratiques.
Tout cela s’opère sur fond de casse sociale intense :
- forte inflation et blocage des salaires du privé, des pensions et du traitement des fonctionnaires, rabotage des indemnités chômage et stigmatisation éhontée des chômeurs, précarisation des travailleuses et travailleurs
- nouveaux cadeaux fiscaux en vue pour les richards et le grand capital, explosion des dividendes du CAC-40,
- privatisation galopante du secteur public (SNCF, EDF, ONF, FDJ, Aéroports), bradage au capital étranger des ultimes fleurons industriels français (STX, Alstom), délocalisation rampante de PSA, etc.,
- désossage des ultimes acquis du CNR (statut de la fonction publique, retraites par répartition remplacées par l’infâme projet de « retraite à points » qui conduira à laminer les pensions et à faire sauter tous les verrous d’âge-limite).
A l’arrière-plan la fascisation galopante de l’UE qui s’accuse de deux manières, par le caractère de plus en plus dictatorial des directives de Bruxelles inspirées par Francfort, et par la montée en puissance, sans aucune « sanction » émanant de l’UE, de gouvernements ouvertement nostalgiques de Hitler, de Mussolini, de Pilsudski et Cie, qui sévissent déjà dans les Pays baltes, en Ukraine, en Hongrie, Pologne, Italie, Autriche, etc. : et pendant ce temps, en l’absence totale de réaction de la gauche parlementaire, les PC sont « dé-légalisés » à l’Est, notamment en Pologne, pendant que les fascistes avérés multiplient les attaques anti-immigrés et se préparent à la revanche, y compris militairement en Pologne (milices fascistes), contre le peuple russe sous l’égide de l’OTAN et de la Grande Armée européenne voulue par Macron Merkel.
Comment oublier que cet ensemble brunissant a pour théâtre la crise explosive de la « construction » européenne que Macron veut encore renforcer, malgré le référendum de 2005, en instituant une « souveraineté européenne », un « gouvernement de la zone euro », une « gendarmerie européenne » chargée de réprimer les mouvements populaires insurrectionnels présents et à venir, et en signant prochainement, dans le dos du peuple français, un « traité d’Aix-la-Chapelle » (capitale de l’Empire carolingien, c’est-à-dire de l’ancêtre de la Françallemagne rêvée par nos « élites ») qui achèvera le processus de transformation de la France en dominion de Berlin. Quoi d’étonnant si dans ces conditions, Macron a tenté une réhabilitation du traître Pétain et si par ailleurs, il a félicité Versailles d’avoir jadis « sauvé la République », c’est-à-dire écrasé l’insurrection patriotique et internationaliste à la fois de la Commune avec l’aide massive de Bismarck ?
C’est pourquoi nous pensons que…
- il faut en finir avec toutes les illusions sur Macron, qui n’est pas un rempart anti-Le Pen, comme d’aucuns ont voulu le faire croire en mai 2017, mais un fourrier du lepénisme et un agent direct et dangereux de la fascisation en marche et du militarisme euro-atlantique.
- des millions de femmes et d’hommes qui sont des démocrates ont raison de crier « Macron démission ! ». Dans une vraie démocratie, SEUL LE PEUPLE EST LEGITIME et les gouvernants qui détruisent leur pays, humilient leurs concitoyens et les traitent de fainéants, démolissent les conditions d’existence de la majorité, étouffent les libertés, s’assoient sur la volonté populaire manifestée par référendum, voire violent grossièrement la constitution (c’est le cas de Macron quand il établit de fait l’anglais comme une langue co-officielle d’Etat sur le territoire français ou quand il viole la séparation de l’Etat et des Eglises en courtisant le haut clergé catholique) doivent soit se soumettre à la volonté populaire, soit être destitués.
- la 5ème République chapeautée par Maastricht est irréformable. Il faut une nouvelle République française sociale, souveraine, une, laïque, indivisible, démocratique et « plaçant le monde du travail au centre de la vie nationale », comme le réclamait le programme du CNR publié le 27 mai 1944
- si méritoires que soient les blocages de rue des Gilets jaunes, il ne suffit plus d’occuper des ronds-points. Il faut remonter à la source de la crise grave qui secoue la France : l’exploitation et la surexploitation capitaliste qu’aggrave et verrouille la « construction » euro-atlantique du grand capital. Pour cela, il faut travailler aux convergences entre Gilets jaunes et gilets rouges des bases syndicales combatives, n’en déplaise au social-traitre caractérisé Berger et à toutes les directions syndicales confédérales qui, derrière la CFDT et la CES, se dérobent à la préparation du « tous ensemble en même temps » en lui préférant un « dialogue social » bidon et en cultivant le mensonge social-impérialiste (social en paroles, impérialiste en fait !) de l’ « Europe sociale » ; il faut exiger justice, non seulement de l’Etat, mais du patronat notamment dans les grandes entreprises qui distribuent des dividendes scandaleux aux actionnaires (+12% cette année), surpaient leurs Tabarès et autre Carlos Ghosne. Cela suffit que des richards expatrient d’énormes sommes vers les paradis fiscaux tout en recevant chaque année de l’Etat les dizaines de milliards sans contrepartie du CICE et du Pacte de responsabilité (mis en place par Hollande et par le « grand patriote » Valls). Cela suffit aussi que des millions de petits et moyens fonctionnaires soient maltraités et sous-payés pendant que les très hauts fonctionnaires dotés de sinécures, à l’instar de Chantal Jouanno, touchent des salaires de nababs aux frais du contribuable ;
- il faut mettre en débat dans toute la France l’idée d’un Frexit progressiste de manière à « dé-tabouiser » cette question dont le refoulement par les directions politiques et syndicales euro-formatées, n’a que trop obstrué depuis des décennies la perspective d’une rupture progressiste franche avec l’euro, l’UE et l’OTAN dans la direction du socialisme pour la France.
- quelles que soient les divergences sur tout autre point, les progressistes doivent stigmatiser tous ensemble et en même temps la marche à la fascisation, cette tendance profonde de la démocratie bourgeoise en pleine dégénérescence oligarchique, à créer, de façon de moins en moins rampante, les conditions du fascisme proprement dit, sachant que ce dernier reste l’ultime carte de la classe dominante quand « ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant » et que « ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant » (Lénine), c’est-à-dire quand se dessinent les conditions d’une révolution sociale.
Nous sommes disponibles pour toute expression publique commune sur les questions littéralement existentielles qu’évoque le présent Appel.