Ce sont aussi les attaques concertées contre la Fonction publique. D’abord avec ce projet de loi UMP qui vise à donner aux collectivités territoriales la « liberté » de choisir leur personnel comme bon leur semble… autrement dit, de casser le STATUT des fonctionnaires territoriaux qui, non seulement permet à ces personnels de disposer de la sécurité de l’emploi (ce n’est pas du luxe car l’Etat-patron est particulièrement pingre en matière de salaires), mais assure à tous les territoriaux un même niveau de recrutement et un même degré d’engagement civique de Paris à la plus petite commune du Jura. Si le statut des territoriaux disparaît, un coup très grave sera portée à l’idée même de République une et indivisible assurant (en principe, car depuis Maastricht les inégalités de fait se sont terriblement aggravées) l’égalité d’accès aux services communaux, départementaux, etc. sur le territoire national. Nouveau délitement de la Nation, nouveau délitement des Communes, alors que Sarkozy a annoncé, dans l’indifférence de la prétendue « opposition », la fin prochaine des départements…
Plus grave encore, les députés discutent en ce moment un texte portant sur la « révision générale des politiques publiques » (RGPP). Sous prétexte de favoriser la « mobilité des fonctionnaires » d’Etat, il s’agit de permettre le licenciement massif de fonctionnaires sans même leur verser d’indemnités et leur permettre de toucher les Assedic. En effet, un fonctionnaire dont le poste est supprimé se verrait proposer trois offres de reclassement, pas forcément près de chez lui ni dans le même métier ni dans la même branche. S’il refuse pour raison familiale ou parce que l’offre est une brimade manifeste (on pense aux syndicalistes et autres gêneurs qui sont en ce moment harcelés comme jamais dans l’Education nationale…), il sera mis en disponibilité d’office. Cela signifie qu’il ne sera même pas licencié économique avec les droits afférents. Vraiment il faut en finir au plus tôt avec l’idée de plus en plus insupportable pour les salariés de l’Etat, jusqu’ici recrutés sur la base de concours difficiles, anonymes et ouverts à tous, qu’ils seraient des « privilégiés » alors que l’année prochaine encore, ce gouvernement de casse sociale et nationale veut sucrer 34 000 postes de fonctionnaires (dont 17 000 de professeurs, et combien d’infirmières, de sapeurs-pompiers, de techniciens de l’équipement, de chercheur, et autres « inutiles » ?). Plus que jamais, alors que les services publics sont privatisés et que les grosses boîtes « privées » gavées d’argent public licencient à tour de bras, tous ensemble construisons les convergences interpro qui permettront de contre-attaquer et de débarquer ce pouvoir « mariannicide » !