Le plus grave, c’est la quasi-inexistence des réactions syndicales. D’abord on se demande si la fonction publique existe encore pour MM. Chérèque et Thibault, qui ignorent systématiquement les salariés du public dans leurs interventions médiatiques. On ne voit par ailleurs venir aucune autocritique de la part de ces directions de défaite qui n’ont strictement rien fait, en termes de rapport des forces, des énormes manifs populaires de l’hiver, qui ont laissé dans l’isolement les Good Year, Conti et autres « Cater » en grève dure, qui ont laissé Pécresse et Alliot-Marie jouer le pourrissement puis la répression de la grande grève des facs, qui n’ont même pas organisé UN meeting de solidarité en métropole pour soutenir le LKP (la FSU vient même de se déshonorer en refusant par vote officiel d’inviter Domota à son prochain congrès ! Le contraste eût sans doute été explosif entre le soporifique Aschiéri et le combatif Guadeloupéen !).
Pas étonnant si dans ces conditions le syndicalisme de lutte de classes reprend des couleurs, des métallos CGT du nord appelant à une manif nationale de l’automobile à la CGT Good Year engueulant publiquement Thibault en passant par les profs de philo de Lille bousculant l’intenable calendrier du bac 2009 avec l’aide du SNES académique et de SUD ? Mais le fait nationalement le plus marquant est la création de l’association « Front syndical de classe » qui, autour de la figure de Roger Silvain, dirigeant historique de la CGT Renault en mai 68, se propose de faire vivre les principes de lutte des classes qui firent la grandeur de la CGT et de la Tendance Unité et Action. C’est dans cet esprit que l’U.L. « historique » de la CGT-Douaisis vient d’inaugurer la salle Jacques Leclercq, du nom de ce camarade, par ailleurs dirigeant du PRCF-nord, qui est mort frappé d’une attaque à force d’être harcelé téléphoniquement et juridiquement par de prétendus « syndicalistes ».