14e samedi de mobilisation populaire consécutif : les gilets jaunes sont toujours mobilisés dans les rues des grandes villes, dans les zones commerciales et sur les ronds points et échangeurs autoroutiers.
Le peuple réclame son dû, la souveraineté populaire. Les travailleurs exigent ce qui n’est qu’une partie de leur dû, l’augmentation des salaires et des pensions, le rétablissement des services publics. La réponse du régime Macron, c’est la matraque et le tir de flashball. C’est la répression policière et une justice de classe, jamais connue depuis les décennies sombres de la guerre d’Algérie. C’est l’accélération de la fascisation avec le vote de lois liberticides pour ficher les opposants politiques et leur interdire de manifester.
C’est l’arrestation et le procès politique des figures des gilets jaunes, à l’image de celui ouvert le 14 février d’ Éric Drouet. Ce sont les violences visant leurs représentants les plus pacifiques, comme le montre le visage ensanglanté de Jérome Rodrigues éborgné par un tir de LBD 40.
ET MAINTENANT?
RÉPRESSION POLICIÈRE ET RESTRICTION DES LIBERTÉS PUBLIQUES
Des dizaines de milliers de grenades lacrymogènes et GLIF4 tirées sur les manifestatants, 5200 tirs de LBD 40, 1796 condamnations prononcées, 1422 personnes en attente de jugement, plus de 1300 comparutions immédiates, 316 personnes sous mandat de dépôt.
« plus de 1700 blessés, des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites » non létales » telles que les grenades et lanceurs de balles de défense »
Rapporteurs de l’ONU concernant la répression des gilets jaunes en France
Les mots des rapporteurs de l’ONU dénonçant avec la même sévérité « la proposition d’interdiction administrative du droit de manifester, l’établissement de mesures de contrôle supplémentaires et ses sévères restrictions à la liberté de manifester », de la loi anticasseurs, approuvée par Monsieur Julien Aubert, député de la circonscription.
LA GRANDE PEUR
Depuis 50 ans, les classes dirigeantes et leurs élites en France n’avaient pas vécu la peur, celle de la révolte, celle de l’insurrection, celle de la destitution. Elles finirent par prendre leur désir pour la réalité, et crurent que le peuple était définitivement réduit au silence et à l’invisiblité. Et c’est dans le bruit et la fureur que « illettrés », « ceux qui ne sont rien », «ceux qui ne savent pas traverser la rue » , ceux qui « déconnent » ont pris les ronds points et déferlé dans les villes.
Du cri affolé de la médiacrate de BFMTV «l’urgent, c’est que les gens rentrent chez eux » au péremptoire commandement aux policiers de faire usage de leurs armes «une bonne fois » du trouillard philosophe Ferry, la supplique pathétique des patrons du CAC 40 en ce décembre 2018 « tu lâches tout, tu lâches tout » adressée à l’aristo patron du MEDEF complète le tableau de la panique qui s’est emparée d’une classe dominante assistée par les serviteurs du monde de la communication, des médias et de la pub, détenus à 95% par les grands groupes. Et même les plus distingués oublient leur farce du vivre ensemble, ils perdent leur sang-froid et retrouvent les accents des fossoyeurs de juin 1848 et de la Commune de Paris.
Un sacripant devenu ministre de l’intérieur mettra tout son zèle dans le passage à l’action, avec l’onction d’un président comédien ambulant égrenant des discours narcotiques.
POUVOIR DE VIVRE : CARTE BLEUE OU CARTE VITALE?
Service Public, Pouvoir d’achat, Référendum d’initiative Citoyenne: ce sont les trois revendications emblèmes des Gilets Jaunes.
Le Service Public, c’est la garantie d’égalité: nous ne voulons pas d’un monde où il faut sortir la carte bleue à l’école maternelle, à l’université, à l’hôpital.
Éducation, santé, transports, personnes âgées, culture, environnement, ….nous avons besoin de services publics élargis, renforcés et de qualité qui garantissent à tous une vie et un avenir digne, qui consolident notre tissu social: un monde soustrait à l’empire de l’argent, fauteur de haine.
À Apt, en Vaucluse, les gilets proposent le SMIC à 1500€ nets, une échelle de 1 à 8 maximum, une augmentation des salaires inférieurs à 3000 €, une éradication des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, l’ouverture d’une conférence sociale pour permette la mise en place de mesures propices au bien-être et à la qualité de vie de tout un chacun. Un revenu décent, c’ est gagner en « pouvoir de vivre ».
À travers le RIC, dont les modalités doivent être soigneusement définies, c’est l’aspiration à la souveraineté et au pouvoir sur nos vies qui s’exprime avec vigueur. Aujourd’hui, nous ne connaissons qu’une alternance calibrée « élection puis hibernation ». En vrais progressistes, nous aspirons à une citoyenneté entière, qui ne sera pas confisquée par l’insolent et prétentieux «partenariat de l’intelligence »
Françoise – PRCF 84
16 février 2019