Par Georges Gastaud, Fadi Kassem et Antoine Manessis, pour le PRCF
Ce sont deux excellentes choses que, d’une part, le soulèvement populaire des Gilets jaunes et, d’autre part, la montée en puissance de certaines bases syndicales rouges qui contestent l’écrasante passivité sociale des états-majors confédéraux euro-alignés. Mais qui ne voit que, sans débouché politique réellement alternatif et révolutionnaire, c’est-à-dire au minimum 100% antifasciste et 100% anti-UE, les vaillants Gilets jaunes pris en étau entre l’État policier et le harcèlement médiatique, courent vers une répression de plus en plus massive et sanglante, quand ce n’est pas vers le dévoiement de leurs aspirations par les partis bourgeois, des députés LaREM au « Rassemblement national » ? La question est donc objectivement posée de la reconstruction d’un vrai parti du monde du travail : c’est-à-dire, soyons clairs, d’un parti communiste digne de ce nom, lié au syndicalisme de classe, articulé au Mouvement communiste international en reconstruction et épicentre d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste.
Or, suite au congrès « extraordinaire » du PCF dont chacun voit de mieux en mieux qu’il n’a accouché, en étant gentils, que d’un souriceau rose, de plus en plus de camarades membres ou non-membres du PCF cherchent à tâtons les voies d’une véritable renaissance communiste. Pour y parvenir, certains s’imaginent qu’il suffirait de regrouper dans un conglomérat composite, voire hétéroclite, tous ceux qui se réclament du « communisme » et qui, d’une façon ou d’une autre, critiquent la direction du PCF. D’autres, dont nous sommes, ne rejettent a priori aucun contact (pourvu qu’il ne s’agisse jamais, à travers eux, faut-il le dire, de forcer le PRCF à fréquenter de pseudo-communistes qui n’ont pas craint d’appeler à voter Le Pen à la présidentielle, puis aux législatives (au nom, disent-ils sans honte, du « moindre mal »), mais ils considèrent que la méthode bolchévique de construction du parti conserve toute sa validité de principe : cette méthode consiste à partir des buts à atteindre, du contenu de classe des orientations politiques, pour construire, non pas un forum plus ou moins impuissant et disparate, mais un parti de combat discipliné et agissant capable de se confronter durement au pouvoir de plus en plus fascisant de l’oligarchie financière « française » et euro-atlantique.
1 – Un bref rappel historique
Si éminents que fussent ses mérites historiques – il fallait bien initialement regrouper tous les détachements extrêmement hétéroclites du mouvement ouvrier naissant !– la Première Internationale (A.I.T.) fut rapidement paralysée par ses dissensions entre les éléments révolutionnaires conséquents (Marx et Engels à l’international, Eugène Varlin, Elisabeth Dimitriev en France…) et les éléments petit-bourgeois, réformistes (proudhoniens) ou anarchistes représentés surtout par Bakounine. Si bien que Marx fut contraint pour finir, de mettre en sommeil l’Association internationale des travailleurs en transférant son siège à New-York. Fondée avec l’appui initial d’Engels, la IIème Internationale était formellement marxiste et prolétarienne, mais elle aussi fut rapidement divisée entre un courant révolutionnaire (en réalité minoritaire, malgré les postures de Kautsky) et un courant opportuniste, réformiste et social-impérialiste (« socialiste en paroles, impérialiste en pratique », disait Lénine) ; si bien que lorsqu’ arriva l’heure de vérité d’août 1914, la majorité des partis socialistes, allemand, français, anglais, russe, italien, rallia l’ « union sacrée » et appela comme tout le monde les ouvriers de toute l’Europe à s’entrégorger sur les champs de bataille d’une guerre impérialiste. À l’inverse, Lénine et ses camarades majoritaires du parti ouvrier-social démocrate de Russie optèrent dès 1902 pour une ligne de combat prolétarien et internationaliste qui les conduisit,
· Sur le plan organisationnel, à se référer au centralisme démocratique, né de la grande Révolution jacobine et Sans-Culotte française, par lequel chacun compte pour un dans un parti aux frontières nettement délimitées, ancré dans la classe laborieuse, défendant, étudiant et renouvelant sans cesse l’analyse marxiste de la société, un parti où la minorité se soumet démocratiquement à la majorité en minorant les ego, où le congrès élit tous les organes supérieurs du parti et où, en contrepartie, les organes locaux obéissent au Comité central élu. Tout cela en interaction permanente avec le mouvement spontané des masses en lutte puisque, rappelons-le, Lénine n’a jamais opposé la construction du parti d’avant-garde aux soviets ouvriers et paysans qui furent, en Russie, la libre création du mouvement des masses insurgées. Dès 1902, ce fut la rupture de fait entre les bolcheviks (« majoritaires » en russe) qui acceptaient le centralisme démocratique, et les mencheviks (minoritaires) de Martov, de Plekhanov etc. qui, en fait de parti de combat, voulaient une auberge espagnole tirant à hue et à dia où, inévitablement, les éléments bavards, carriéristes et politiciens eussent prédominé sur le milieu prolétarien. Bref, le centralisme démocratique est le moyen organisationnel qui permet à la classe ouvrière, qui n’a que mépris pour les egos et les chefferies, de dominer dans son propre parti et, par son entremise, d’être sujet de l’histoire et non pas force d’appoint pour tel ou tel parti bourgeois « patriotique » ou « de gauche ». En ce sens, le léninisme est le plein accomplissement du Manifeste du Parti communiste, par lequel Engels et Marx appelaient déjà la classe ouvrière à s’affranchir de la tutelle libéral-bourgeoise pour à se doter d’un Parti lui permettant de jouer un rôle indépendant et central dans le devenir social.
· Sur le plan du contenu « national », il s’est toujours agi pour Lénine, non pas d’isoler les bolcheviks en rejetant puérilement les alliances, les tactiques changeantes, mais de faire en sorte que les alliances, les tactiques provisoires servent toujours à rapprocher le but final : la révolution socialiste, la socialisation des grands moyens de production, la dictature du prolétariat visant à construire une société sans classes approfondissant la démocratie populaire et l’émancipation sociale jusqu’au dépérissement final de l’État politique et de toute forme de domination sociale (cf L’État et la Révolution, de Lénine). Ni « solo funèbre de la classe ouvrière », tel que l’ont toujours cultivé les sectaires invétérés sous couvert de purisme révolutionnaire, ni suivisme douillet à l’égard de telle fraction bourgeoise et de ses relais dans les appareils institutionnalisés et domestiqués issus du mouvement ouvrier. C’est ainsi que le bolchevisme s’opposa à la fois aux mencheviks, qui voulaient réduire le parti à un rôle syndical (c’est ce que désigne l’épithète russe d’« économisme »), aux spontanéistes (on dirait aujourd’hui, aux « mouvementistes »), qui nient la nécessité d’une avant-garde structurée, et à tous ceux qui, sous couvert de « réalisme », voulaient laisser les « cadets » libéraux diriger la lutte politique contre le tsar en utilisant les ouvriers comme chair à canons. Lénine s’opposa aussi à Trotski dont le mot d’ordre de « gouvernement ouvrier » contournait l’indispensable alliance avec la paysannerie et rejetait le mot d’ordre de République démocratique permettant à la classe ouvrière de déployer librement sa lutte jusqu’au socialisme. En résumé, ni superbe isolement conduisant à l’écrasement des ouvriers, comme ce fut le cas sous la Commune de Paris (où l’armée des « ruraux » fut utilisée pour écraser les ouvriers parisiens « partageux »), ni soutien à un gouvernement libéral-paternaliste promettant quelques réformettes « socialistes », puis écrasant les prolétaires à la première occasion (comme ce fut le cas en France en juin 1848), mais rôle dirigeant des ouvriers dans l’alliance progressiste la plus large possible. Pourvu qu’à chaque moment, la perspective finale du socialisme-communisme éclaire la perspective et qu’à chaque moment du combat, la classe ouvrière s’efforce de diriger le bloc progressiste chargé d’isoler l’ennemi principal des masses jusqu’à la conquête du pouvoir d’État, à la socialisation des moyens de production et à l’élimination finale de toute forme d’exploitation et d’oppression.
· Sur le plan du contenu international, Lénine (puis Staline, Dimitrov, etc.) n’a jamais cédé ni au nationalisme (contrairement aux mencheviks, dont la majorité rallia l’union sacrée derrière le tsar en 1914), c’est-à-dire à l’impérialisme travesti en « amour de la patrie », ni à l’inverse au nihilisme national éthéré des petit-bourgeois idéalistes, dont certains déjà, à l’époque, se prononçaient pour des « États-Unis socialistes d’Europe » (parmi lesquels Trotski). Pour Lénine, le « droit des nations à disposer d’elles-mêmes », donc la lutte résolue contre toute forme d’Empire et d’impérialisme (militaire, mais aussi économique et culturel), n’était pas négociable et il s’opposa sur ce point, non seulement à Trotski, qui ne saisissait pas l’intérêt des mouvements de libération nationale dans la lutte pour abattre mondialement l’impérialisme, mais à la Polonaise Rosa Luxemburg, que Lénine admirait, mais qui n’en niait pas moins le droit des Polonais à un État indépendant de la Russie tsariste et des Empires autrichien et allemand. Car la révolution mondiale a fort peu de chances d’éclater partout en même temps étant donné que l’impérialisme et le capitalisme sont eux-mêmes segmentés et porteurs de contradictions explosives. Leur développement est inégal si bien que les maillons de la chaîne impérialiste sont inégalement solides. Dans ces conditions, il faut partir du fait qu’ « une chaîne vaut ce que vaut son maillon le plus faible », concentrer ses coups sur le maillon faible et éventuellement, si la chaîne impérialiste mondiale parvient à se reconstituer après l’ébranlement initial, ne pas craindre d’engager la construction du socialisme « dans un seul pays ou groupe de pays » (thèse reprise par Staline contre Trotski et initialement formulée par Lénine). C’est ainsi que, surtout grâce aux travaux du 7ème congrès de l’Internationale communiste (1935, contemporain de l’émergence du Front populaire en France sous l’impulsion du PCF), les héritiers légitimes du bolchevisme théoriseront le rôle dirigeant de la classe ouvrière (s’orientant et orientant les autres couches populaires par l’entremise de son parti communiste) au sein de vastes Fronts antifascistes, patriotiques, populaires dont le concept fut l’ossature théorico-politique des fronts antifascistes nationaux, puis de la coalition mondiale victorieuse de Hitler. Par conséquent, rien n’est moins étranger au léninisme véritable, que l’idée d’opposer le patriotisme populaire à l’internationalisme prolétarien qui doivent tous deux faire alliance contre le national-impérialisme, mais aussi contre les diverses formes de supranationalisme impérial travesti en « internationalisme ». C’est pourquoi, contre le gauchisme, qui rejette le drapeau tricolore et La Marseillaise issus de la Révolution française, mais aussi contre le prétendu « communisme national », qui rêve aujourd’hui d’un dangereux « souverainisme » contournant le combat anticapitaliste, le PRCF est dans le droit fil du discours historique de Jacques Duclos au meeting fondateur du Front populaire (Paris, 14 juillet 1935) quand il prôna l’alliance des deux drapeaux historiques du peuple français (comme le drapeau tricolore, le drapeau rouge est né de la Révolution française), de la Marseillaise et de l’Internationale ; une alliance scellée dans le sang des Résistants qui, en 1944, aboutit au programme du CNR mettant ouvertement « le monde du travail au centre de la vie nationale ». Qui ne voit que cette alliance est d’autant plus nécessaire de nos jours que le mouvement ouvrier et populaire doit affronter, pas seulement en France d’ailleurs, l’étau capitaliste et fascisant qui tend à broyer notre pays entre l’euro-atlantisme de plus en plus fascisant et policier d’un Macron inféodé à Merkel, et le pseudo-souverainisme grossièrement xénophobe du RN et de ses rivaux et complices de DLF, des LR et des « Patriotes » ? Qui ne voit qu’à notre époque, cette alliance parvenant au pouvoir ne pourrait que provoquer un immense affrontement de classes français et international posant concrètement, non pas dans les mots mais dans la pratique, la question : quelle classe doit diriger le pays, de la classe prolétarienne fédérant toute la nation laborieuse ou de la classe capitaliste ?
· En résumé, la méthode léniniste pour construire le Parti communiste ne consiste nullement à fédérer tout ce qui se réclame, sans la moindre rigueur, du « communisme » (dans notre pays, cela va du maoïsme non repenti au trotskisme semi-maastrichtien de Lutte ouvrière sans excepter ceux des anarchistes qui s’affirment « communistes libertaires »). En effet, un tel regroupement sans principe et purement verbal ne pourrait conduire qu’à la paralysie, tout en décalant forcément le centre de gravité du regroupement « communiste » vers la droite, vers le réformisme, vers les concessions au PCF-PGE mutant, vers les compromis avec l’euro-réformisme, vers l’accompagnement de gauche aux compromissions du PCF avec le PS et avec ses surgeons (à la Hamon, que F. Roussel a encore appelé à faire liste commune le 13.2.19 sur France Inter !), vers la prime permanente aux « grandes individualités », y compris à ceux qui compromettent tout le mouvement en prenant des positions déshonorantes pour tous.
2 – Concernant le « moment actuel »
Malgré les efforts initiaux de la Coordination communiste du PCF (fondée sur la base d’une Lettre ouverte au Comité Central lancée par la cellule Eloi Machoro de Lens à l’automne 1991) pour regrouper sur des bases marxistes-léninistes et 100% anti- « construction européenne », la décomposition euro-mutante du PCF s’est accompagnée d’un processus délétère qui a aussi fragmenté les oppositions à la mutation, certaines fractions flirtant avec le trotskisme, d’autres s’interrogeant gravement sur la « forme-parti » et sur la « matrice léniniste », d’autres ne « découvrant » la dérive réformiste du PCF qu’au Congrès de Martigues (2000) alors que le délestage officiel des fondamentaux marxistes avait pour le moins commencé 24 ans plus tôt au 22ème congrès de 1976*. Tous ces groupes existent, certes, certains ne sont pas dénués de mérite militant et force leur est de discuter, de progresser, voire d’agir ensemble quand c’est possible, pour donner du courage aux communistes et s’adresser ensemble à la classe travailleuse. Il n’en reste pas moins qu’additionner les groupes existants sans grand souci de leur cohérence idéologique et stratégique est voué à l’échec, comme on l’a vu en Italie avec l’hétéroclite « Parti de la refondation communiste ». Pour ne parler que des groupes issus du PCF, qu’ils en soient encore membres ou qu’ils travaillent hors de ses rangs, il est visible qu’ils sont loin d’être tous d’accord sur les points suivants :
· Les bases de principe puisque certains questionnent ou rejettent la « matrice léniniste », voire le centralisme démocratique (quand bien même certains se prétendent marxistes-léninistes, mais contre le Centralisme Démocratique : évidente contradiction dans les termes, voire abus de langage !)
· La sortie franche et carrée de l’UE, puisque certains veulent déjà en rabattre sur cet objectif soi-disant « avant-gardiste » et se limiter à l’ « abrogation des traités européens », ce qui est du reste la revendication confuse et passablement équivoque du PCF et de LFI ; or une France en marche vers le socialisme ne peut être à demi-indépendante et souveraine ; la souveraineté ne se négocie pas, elle se prend ! Si bien que rester engoncé de quelque manière que ce soit dans ce broyeur de peuples qu’est l’UE atlantique et anticommuniste ne peut conduire qu’à l’effacement irréversible de la nation, qu’à la défaite historique du mouvement ouvrier… et qu’à l’écrasement continental des communistes, comme on le voit dans toute l’Europe orientale où, avec le soutien idéologique et politique de l’UE/OTAN, les PC sont « délégalisés » pendant que les fascistes paradent .
· Les quatre sorties, puisque tel groupe ne veut de la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN qu’ « en même temps » qu’il dit vouloir s’extraire du capitalisme : cela revient à subordonner le Frexit progressiste, tremplin de masse possible pour la révolution socialiste, au préalable du socialisme, donc de la dictature du prolétariat. Position gauchisante en apparence, mais droitière en réalité car sans rapprocher le socialisme d’une seule minute, ce type de proclamation de nul effet sur la réalité politique revient à refuser, en le subordonnant au préalable de la révolution socialiste, tout large front progressiste pour l’indépendance, le progrès social et la liberté de la France.
· Le bilan de la première expérience socialiste de l’histoire. En effet, certains militants ont cru bon de signer un « manifeste pour le communisme du 21ème siècle » qui, dans le cadre du congrès du PCF et dans la lignée antisoviétique de sa « mutation », qualifie sommairement l’URSS d’ « échec » historique (alors qu’il s’agit d’une DEFAITE, défaite dans l’affrontement de classes mondial et que le rôle de l’opportunisme de droite en général et de Gorbatchev en particulier dans cette catastrophe historique ne saurait être minimisé. Ajoutons que les Russes interrogés par sondage répondent régulièrement et très majoritairement, expérience faite des deux systèmes sociaux, que le système socialiste était très supérieur au capitalisme restauré par la contre-révolution).
· L’antifascisme puisque certains trouvent anodin qu’un individu membre de leur structure ait publiquement appelé à voter Le Pen aux législatives et aux présidentielles. Certains assimilent même la dénonciation par le PRCF de ce comportement honteux à une pratique « inquisitoriale »…
· Sur les luttes syndicales puisque certains groupes veulent exclure de la bataille du syndicalisme de classe les militants du Front syndical de classe qui furent les pionniers en France de la lutte pour la FSM et contre la C.E.S., cette courroie de transmission de la commission de Bruxelles.
· Les objectifs politiques et électoraux à court terme, que ce soit les européennes où certains, comme le PRCF, appelleront à boycotter cette élection supranationale servant à valider le « saut fédéral européen » en cours, tandis que d’autres feront la campagne de Ian Brossat, qui vient d’expliquer qu’il convenait de dénoncer comme dangereux le Frexit et même le Brexit désiré par la majorité des ouvriers britanniques…
C’est pourquoi, échaudé par une expérience récente où des textes et des décisions d’action signés par tous n’ont pas été respectés par toutes les parties signataires, le PRCF tient à ce que les conditions minimales de l’unité d’action soient respectées. Il ne s’agit pas de créer une auberge espagnole agissant sur la base du plus petit commun dénominateur car cette manière de faire conduirait nécessairement à recréer, voire à doubler en miniature ce qu’est déjà depuis longtemps le PCF-PGE : un cadre idéologiquement flou où l’on soutient de loin les luttes sociales sans apporter de perspective franchement anti-UE et clairement révolutionnaire. Ce n’est certainement pas cela qui va revaloriser le mot « communiste », tristement discrédité par quarante ans de « mutation » et de compromissions, auprès des travailleurs et de la jeunesse.
C’est au contraire du contenu politique qu’il faut partir pour construire et pour cela il faut clairement se prononcer
· Pour une promotion offensive des quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme avec en finalité le socialisme pour la France et le pouvoir des travailleurs
· Un parti communiste de combat comme finalité du regroupement avec une discipline démocratiquement consentie
· Une totale indépendance politique par rapport à la direction du PCF, et à travers elle, par rapport à la social-démocratie française et européenne (PGE, CES…), ;
· Un débat sur les expériences socialistes passées et sur le socialisme à venir, mais en rejetant catégoriquement la criminalisation du socialisme passé et sans céder d’un pouce sur le bilan historique positif du pays d’Octobre et de Stalingrad (par delà les critiques marxistes à développer) . Sans cela, on ne peut pas affronter aujourd’hui et demain l’idéologie contre-révolutionnaire et révisionniste en vigueur, en particulier les scandaleux amalgames URSS = Troisième Reich ou « Staline = Hitler » qui diabolisent le communisme historique tout en banalisant le nazisme.
· Un cadre politique où chaque organisation compte pour un sans que pour autant les membres de telle organisation affiliés à plusieurs organisations à la fois comptent pour plus que les autres.
· Le soutien au syndicalisme de classe dans le respect des prérogatives syndicales mais en critiquant fermement les orientations réformistes qui depuis des décennies conduisent les travailleurs, et parmi eux, les travailleurs communistes, de défaites en déroutes sociales à travers une répression croissante.
· Une absolue ligne rouge antifasciste tenant à distance de tout regroupement se disant communiste – c’est bien le minimum ! – les individus sans honneur qui, bien que se disant communistes, fraient avec le vote lepéniste :
Sur le fond, c’est avant tout en se tournant vers la lutte de classe et de masse, c’est en se distinguant fermement devant les masses du PCF actuel arrimé au PS, à Hamon, à Hidalgo et à l’argent de l’UE via le PGE, que les communistes, parmi lesquels les militants du PRCF et des JRCF, reconstruiront l’avant-garde agissante de la classe travailleuse sans laquelle aucune organisation ne peut revendiquer le titre de parti communiste de plein exercice.
*… Abandon de la dictature du prolétariat, et, dans la foulée, du marxisme-léninisme et de l’internationalisme, avec en parallèle, le ralliement du Parti à l’absurde théorie réformiste du « socialisme autogestionnaire au pas à pas » – sans conquête du pouvoir d’État, sans socialisation des moyens de production, sans planification nationale… Cette conception utopique et réformiste, dont la principale conceptrice était la commission économique du PCF, désarma idéologiquement le PCF et en fit une proie facile pour Mitterrand.