Amazon licencie des salariés qui ont affiché leur soutien aux blocages des « gilets jaunes »
Les lettres de « licenciement pour faute grave« sont éloquentes : les employés du géant capitaliste américain auraient fait preuve d’un « comportement en opposition totale aux valeurs de l’entreprise » en soutenant les Gilets Jaunes.
Le nouvel esclavagiste Amazon a envoyé « une dizaine de notifications » de licenciements à des salariés de plusieurs sites français lundi 4 février. Motif ? Ils ont exprimé, sur les réseaux sociaux, une forme de soutien aux « gilets jaunes ». « Ces personnes ont été licenciées car elles n’ont pas respecté leurs obligations contractuelles », explique un porte-parole d’Amazon. La CGT exige leur réintégration et estime que leur licenciement a pour objectif « d’en faire des cas exemplaires et dissuader les autres d’agir ».
Rappelons qu’Amazon est un grand voyou fiscal dérobant au pays des milliards.
En effet la terreur patronale s’exerce en outre par la menace permanente que le chômage de masse faite peser sur toutes les travailleuses et les travailleurs mais aussi par la répression de plus en plus violente de l’action revendicative et syndicale.
Gilets Jaunes, syndiqués de lutte, travailleurs tous dans la lutte !
Les licenciements les lois liberticides de Macron et les mutilations des manifestants ne feront qu’encourager la lutte.
Amazon, Macron, MEDEF, UE « Gare à la revanche quand tous les pauvres s’y mettront »*
Antoine Manessis – secrétaire de la Commission internationale.
jo Hernandez – secrétaire de la commission luttes.
Revue de presse des luttes :
Grèves et manifestations
1 – La CGT, FO et Solidaires appellent ensemble à la grève le 19 mars
Source : rapport de force
Après le 5 février, ce sera le 19 mars. La semaine dernière, 300 000 personnes selon la CGT, 137 200 selon le ministère de l’Intérieur, avaient défilé dans tous le pays à l’appel de plusieurs syndicats de salariés, de mouvements de jeunesse et d’une partie des gilets jaunes. La nouveauté pour la prochaine journée interprofessionnelle réside dans le ralliement de Force ouvrière à l’échelle confédérale : le 5 février, seules des unions départementales avaient appelé à la grève.
Ce coup-ci l’appel unitaire arrive bien en amont du 19 mars. Les signataires (CGT, FO, Solidaires, UNEF, UNL, UNLSD) disent s’inscrire dans « la construction d’une nouvelle journée d’action, de mobilisation et de grève », et s’engagent à « poursuivre un travail commun donnant des perspectives à la mobilisation sociale ». Leurs objectifs sont « de gagner l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation ». Le tout en renforçant la protection sociale et en répondant aux enjeux environnementaux.
Un programme ambitieux qu’une seule journée de grève a peu de chance d’obtenir ! Peut-être une des raisons pour laquelle les signataires appellent à « l’élargissement et l’amplification de la mobilisation sociale ».
2 – Les salariés de Nokia refusent la saignée
Source : L’humanité du 20/02/2019
En lutte contre un énième plan social, les salariés du groupe finlandais ont manifesté, hier, de- vant l’Assemblée nationale pour exiger un avenir à leur filière.
Ils ont beau avoir vu s’enchaîner les plans sociaux, la colère est toujours vive. Une centaine de salariés de Nokia ex-Alcatel-Lucent ont manifesté, hier, devant l’Assemblée nationale leur rejet des 408 nouvelles suppressions d’emplois annoncées dans les services support par le groupe de télécommunications fin janvier. Une manière de se faire entendre des députés, dont certains en groupe de travail, avaient choisi ce matin-là d’auditionner des membres de l’intersyndicale CFDT-CFE-CGC-CGT-CFTC, mais aussi la direction de Nokia. « C’est le vingt-troisième plan de re- structuration que je connais en dix- huit ans. Si on laisse faire celui-ci, on va se retrouver avec un copié-collé dans un an », souligne Roland Tutrel, secrétaire CFDT du comité de groupe. À terme, les salariés craignent que le cœur des activités de recherche et développement ne connaisse le même sort. « La même semaine, des équipes ont reçu un mail de félicitations de la direction pour avoir explosé leurs objectifs 2018 avant de recevoir l’annonce que leur poste, voire leur service entier, était supprimé », s’insurge Jérôme Fouletier, re- présentant syndical CGT au CSE (comité social et économique) sur le site de Nozay (Essonne), l’un des deux sites de Nokia en France à être impacté par ce plan avec celui de Lannion (Côtes-d’Armor). « La direction justifie cela par un trou d’air du marché. Et si c’est vrai qu’il y a eu une baisse, elle a été moins forte que prévu. Et surtout, avec les projets 5G sur lesquels nous travaillons, on s’attend à une remontée des ventes dès 2021. L’entreprise a largement assez d’argent pour absorber ce trou d’air », ajoute le syndicaliste CGT, pour qui ce plan social dissimule en réalité « une délocalisation massive vers des pays à bas coût ». Le géant des télécoms finlandais a notamment engrangé un bénéfice net de 193 millions d’euros au dernier tri- mestre 2018, et a proposé d’augmenter les dividendes. Des décisions qui, sur le fond comme sur la forme, ne passent pas auprès de salariés qui se sentent floués. « Quand Nokia a repris Alcatel-Lucent (début 2016 – NDLR), ils ont promis d’amener de l’activité, notamment la 5G, la cyber- sécurité et les objets connectés. Mais seule la 5G a été amenée sur les sites français », rappelle Philippe Larrat, délégué syndical CGT et élu au CSE de Nozay, qui ajoute que si déjà « 56 % » de la production se fait dans des pays low cost, la direction souhaiterait augmenter ce taux à 80 %.
Si la direction de l’entreprise finlandaise affiche un recours au volontariat pour dégraisser ses effectifs, l’argument ne convainc guère. « Quand on supprime une équipe ou un service entier, comment penser qu’il n’y aura pas de départs contraints ? » fustige Laurent Delorme, délégué CFDT. « Mon service complet va être délocalisé au Portugal », témoigne Jerry Croisille, ingénieur en architecture réseaux et syndiqué CFE-CGC. Un service pourtant directement en prise avec de grands services publics nationaux comme EDF, la RATP ou la SNCF. « Quand on assure la sécurité des réseaux de communication des centrales nucléaires, il y a une question de souveraineté nationale », souligne-t-il. « Il en va de la sécurité de la France », insiste également Thida Herment, responsable qualité, dont le service est entièrement sup- primé, non syndiquée. Le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, qui passait par hasard sur la place où les salariés étaient rassemblés, a tenu à les assurer de son soutien. Les salariés exigent dans l’immédiat que le flou soit levé sur les intentions de Nokia. « Bruno Le Maire nous a assuré qu’il n’y aurait pas de départs contraints après avoir parlé à la di- rection de Nokia. Mais Nokia nous dit qu’ils n’ont jamais pris ces engagements. Manifestement, quelqu’un ment », a dénoncé Laurent Delorme. ■
3 – 120 soutiens des éboueurs devant le Siom
Source : Le Parisien du 20/02/2019
Un collectif de citoyens dénonce le contrat passé avec le repreneur du service de collecte des déchets dans la vallée de Chevreuse. Villejust
Au Siom, rien n’est réglé. » Hier soir, 120 personnes ont manifesté devant le site du syndicat d’ordures ménagères de la vallée de Chevreuse à Villejust. Des salariés, mais aussi des citoyens venus soutenir les éboueurs en conflit avec Sepur, la société qui a repris le 1er novembre le marché de collecte des déchets de vingt et une communes (plus de 205 000 habitants).
Le rassemblement s’est tenu alors que le Siom se réunissait en comité syndical. Jean-François Vigier, président (UDI) du syndicat et maire de Bures-sur-Yvette, a reçu une délégation. Contacté par SMS, l’élu ne nous a pas répondu hier soir.
Si les salariés ont repris le travail de- puis la fin décembre et début janvier, ces derniers assurent que les conditions sont « compliquées ». « Toutes nos craintes se confirment, témoigne Steeve Avisse, délégué CGT du site. Avec nos premiers bulletins de paie reçus en janvier, on a tous subi une baisse de notre rémunération. Nous n’avons toujours pas de mutuelle alors que nous avons tous rendu nos documents administratifs. Quant aux collectes, elles sont complètement désorganisées. »
Youri Ivanov, président de Sepur, a adressé un courrier aux 79 éboueurs de Villejust. « Depuis votre reprise du travail, le nombre de réclamations de notre client ( NDLR: le Siom) a considérablement augmenté, écrit-il. Ce n’est pas acceptable. Vos collectes doivent être impérativement réalisées dans le respect strict de votre plan de tournée. Nous espérons un retour rapide et durable à une prestation exemplaire faute de quoi nous serions amenés à mettre en œuvre les mesures disciplinaires qui s’im- posent. »
Ce rappel à l’ordre n’est pas passé au- près des éboueurs. « Avant nous étions répartis par secteur, détaille Steeve Avisse. Désormais, nous recevons un plan, sur lequel on ne peut même pas lire le nom des rues. Et ce- la change régulièrement, sans compter qu’on nous a rajouté des collectes, ce qui nous fait une surcharge de travail. »
Mais pour les usagers venus les sou- tenir, il ne fait pas de doute que les éboueurs n’y sont pour rien si les poubelles ne sont pas correctement ramassées. « Nous sommes totalement solidaires, confient Daniel, Ouiam et Annie, des habitants de Bures et des Ulis. Avant la reprise par Sepur, toutes les collectes se passaient bien. Maintenant, c’est fait en dépit du bon sens. On est venu dire aux élus qui ont signé cet appel d’offres qu’il faut qu’ils dénoncent ce contrat. »
D’autres citoyens réclament des collectes en régie publique. « Tout sauf Sepur », scande un manifestant. La plupart des usagers présents font partie des quelque 300 personnes qui ont mis plus de 15 000 € dans une cagnotte lancée en soutien des salariés non payés pendant un peu plus de deux mois. Car leur employeur les considérait comme grévistes tandis qu’ils se disaient en « lock-out », empêchés de travailler.
Les éboueurs ont d’ailleurs lancé une action en référé aux prud’hommes pour obtenir leurs salaires de novembre et décembre. L’audience s’est tenue le 17 janvier à Longjumeau. Ils devaient être fixés le 7 février, mais ils devront finalement attendre le 12 avril pour obtenir une décision de justice. Les deux juges conseils des prud’hommes ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. C’est donc un juge départiteur qui statuera. Egale- ment sollicité, le président de Sepur n’a pas donné suite à notre demande.