16 samedis consécutifs de mobilisation, l’Acte XVI des Gilets jaunes a une nouvelle fois fait la preuve de la détermination populaire avec 100 000 manifestants dans toute la France, dans des manifestations pacifiques et déterminées.
À Toulouse, la mobilisation était une nouvelle fois très active et nombreuse avec près de 15 000 manifestants, soit presque autant qu’à Paris.
Quelques photos de cet acte 16 toulousain transmises par un correspondant d’Initiative Communiste
Vers une manifestation nationale à Paris le 16 mars
Les gilets jaunes l’ont déjà annoncé, la mobilisation doit se renforcer pour l’acte 18 pour relancer le printemps social. Et ce alors que c’est à cette date du 16 mars que le régime Macron a fixé la fin de sa grande opération de diversion, « le grand débat » que les manifestants, pas du tout dupes, moquent en appelant cela grand blabla.
Et l’idée d’une grande manifestation nationale à Paris pour cette date fait son chemin chez nombre de gilets jaunes. Pour les militants communistes du PRCF, c’est aussi la bonne idée, construire une grande manifestation nationale à Paris, pour, pourquoi pas, avec plus d’une centaine de milliers de manifestants sur les Champs Elysées, impulser la grève générale. D’autant qu’une journée de gréve générale est déjà lancée par la quasi totalité des confédération syndicale (CGT, FSU, SUD et même FO) le 19 mars.
Forte mobilisation : 96 427 manifestants dans toute la France
Pour le 16e samedi consécutif, le Nombre Jaune, la page facebook des gilets jaunes recensant et décomptant les manifestations, a décompté un minimum de 226 manifestations, avec des défilés dans les grandes villes, de actions aux péages et des occupations de rond points. Des milliers de manifestants sur les Champs Elysées, à Toulouse, à Bordeaux… et même un manifestant au sommet du Piton des Neige à la Réunion.
Une mobilisation en petite baisse, après 16 semaines d’action et alors que les zones de Bordeaux, Toulouse et de la région parisienne sont en vacances scolaires.
Pour le 16e samedi consécutif, le Nombre Jaune, la page Facebook des Gilets jaunes recensant et décomptant les manifestations a décompté un minimum de 226 manifestations, avec des défilés dans les grandes villes, de actions aux péages et des occupations de rond points. Des milliers de manifestants sur les Champs Elysée, à Toulouse, à Bordeaux… et même un manifestant au sommet du Piton des Neige à la Réunion. Dans 27 villes au moins, les manifestations ont rassemblé plus de 500 Gilets jaunes. On est très loin de l’essoufflement théorisé par la propagande gouvernementale et annoncé par les médias… depuis le 17 novembre.
Une nouvelle fois, le ministre de l’intérieur s’est ridiculisé en annonçant 39 999 manifestants dans toute la France. Soit moins que dans les seules manifestations de Paris, Toulouse et Lyon. Une minimisation de plus de 2,5 fois de la réalité. Que même les éditorialistes de BFM TV étaient obligés de constater. Il n’y a, il est vrai, plus guère que France Télévision et Radio France pour reprendre tels que et sans commentaire ni guillemets les chiffres de Castaner.
- Paris 19399
- Toulouse 14750
- Lyon 7973
- Bordeaux 6000
- Marseille 4386
- Montpellier 3600
- Alès 3500
- Lille 3000
- Caen 2663
- Rouen 2000
- Colmar 2000
- Nantes 1800
- Châtelleraut 1300
- Dijon 1000
- Angoulème 1000
- Clermont Ferrand 1000
- Toulon 1000
- Besançon 900
- Carcassonne 600
- Montélimar 600
- Bar le Duc 600
- Montceau les Mines 500
- Forcalquier 500
- Perpignan 500
- Tarbes 500
- Tour 500
- Blois 500
www.initiative-communiste.fr publie ci-après le détail de ce décompte. Dont on peut aisément vérifier le sérieux en comparant ces chiffres avec ceux publiés par des localiers dans la presse quotidienne régionale pour les petites et villes moyennes. Pour les grandes villes, le Nombre Jaune s’appuie sur des décomptes précis utilisant les vidéos des cortèges de manifestants. Précisons que ce décompte n’est pas exhaustif puisque le Nombre Jaune ne dispose pas de correspondant dans la totalité des départements.
Violences policières une nouvelle fois : un député LFI matraqué à Bordeaux, des commissaires de police payés à l’arrestation politique !
À nouveau les manifestations ont été frappées de terrible violences policières. Il s’agit de terroriser le peuple pour l’empêcher de manifester. Le bilan est désormais tout à fait terrifiant. 1 mort, 202 blessures à la tête, 21 éborgnés, 5 mains arrachés, 2000 blessés graves, dont les 2/3 par des tirs de LBD 40, plus de 10 000 tirs de LBD 40 sur des manifestants, plus d’une dizaines de milliers d’arrestations… Le tir d’un LBD, c’est comme si on vous lâchait un parpaing de 20 kg d’une hauteur d’un mètre sur la tête. Une balle dans le cœur ou sur la rate peut être mortelle.
Le 14 février dernier c’est un groupe d’experts de l’ONU qui dénonce de grave usage excessif de la force par le régime Macron depuis novembre 2018. Pointant « des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites ‘non-létales’ telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense ou ‘flashballs »
Même condamnation du Parlement européen qui, à une large majorité, vote une résolution dénonçant « le recours à des interventions violentes et disproportionnées de la part des autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques ».
Et le 26 février, c’est la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, qui alerte, appelant la France à « suspendre l’usage des LBD dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre » et à revoir au plus vite l’emploi des armes intermédiaires contre les manifestants (LBD40, grenade lacrymogène, flashball, taser qui ont été utilisés contre les Gilets jaunes ce samedi, grenade explosive GLI F4 etc…). Rappelons qu’un rapport de l’IGPN et de l’IGGN classe la GLIF4 comme une arme létale, pour tuer. Des milliers de ces grenades ont été tirées sur les manifestants depuis les manifestions contre la loi travail. En 2018, le préfet de Police de Paris avait interdit l’usage des LBD contre des manifestants. C’est le ministre Castaner qui donne l’ordre d’en équiper largement ses policiers, distribuant primes et munitions et lançant des déclarations violentes pour appeler à la répression, tous azimuts, des manifestants.
Le défenseur des droits, autorités indépendantes, constatant les très nombreuses blessures très graves l’appellent au retrait immédiat de cette arme.
À Toulouse, c’est l’agression d’un handicapé en fauteuil roulant par un policier le gazant à bout portant qui fait scandale sur les réseaux sociaux, de même que celle de l’agression de deux passants inoffensifs, jetés par terre et matraqués. Ou encore celle d’une journaliste reporter d’images indépendante, chargée et matraquée par des policiers… Le tout dans le silence des médias audiovisuels.
À Paris, dans une manifestation très calme, c’est un jeune homme qui s’est vu tirer en pleine tête, dans la bouche, par un policier à coup de LBD40. Causant une nouvelles fois des blessures très graves.
Une violence désormais permanente qui a, cependant, franchi un pas dans la dérive autoritaire. En effet, à Bordeaux, c’est un député de la France Insoumise qui, lorsqu’il quittait la manifestation, a été chargé et matraqué alors qu’il déclinait sont nom et tenait sa carte de député par une horde de policiers. Dénonçant sur les réseaux sociaux cette agression, le parlementaire s’est vu opposer une déclaration de soutien aux forces de l’ordre, et ce avant la moindre enquête indépendante, par le préfet. Un préfet qui, il est vrai, n’est autre que l’ancien bras droit à l’intérieur de … Manuel Valls, celui qui court désormais après l’extrême droite espagnole.
Par ailleurs, un manifestant placé en garde à vue et qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite a déposé plainte pour avoir été empêché de manifester. Ces derniers mois, la stratégie du gouvernement pour briser les manifestations des Gilets jaunes aura été de pratiquer massivement l’arrestation politique, jusqu’à des milliers de gardes à vue, chaque samedi de manifestation, pour faire peur, pour faire baisser le nombre de manifestants. Une politique institutionnalisée. Car les commissaires de police touchent des primes en fonction du nombre de gardes à vue et le budget des commissariats est évalué lui aussi en fonction de ces chiffres. Les arrestations massives des Gilets jaunes sont ainsi un moyen pour certains commissaires de police de faire gonfler leurs primes.
« La garde à vue est devenue un indicateur de performance du travail policier. C’est un peu comme si on disait qu’un juge va être payé au nombre de personnes incarcérées », a dénoncé le Syndicat de la Magistrature. « Je ne dis pas que le policier lui-même est payé comme ça, mais les commissaires touchent des primes en fonction du nombre de gardes à vue réalisées dans leur commissariat » et « les crédits du commissariat dépendent de ce nombre-là », a-t-il affirmé.
« Vous comprenez bien que cela motive à placer en garde à vue, y compris des gens qu’on n’aurait pas dû placer en garde à vue », a regretté Mathieu Bonduelle.
« Le premier facteur de cette explosion [des gardes à vue] n’est pas juridique, il est politique. C’est ce qui s’appelle la politique du chiffre qui est dénoncée pour le coup par tous les syndicats de policiers (mais) qui est complètement déniée par le gouvernement »
JBC pour www.initiative-communiste.fr