Chaque année, les médias du capital désinforment, récupèrent et dévoient la journée de lutte du 8 mars pour l’émancipation des femmes, en lien étroit avec le combat général du mouvement ouvrier pour l’émacipation générale. Malgré l’opposition larvée de la social-démocratie allemande, cette journée annuelle de combat a été lancée en 1910 à Copenhague, devant un auditoire uniquement féminin, par Clara Zetkin, qui a déclaré ; « En accord avec les organisations politiques et syndicales du prolétariat, les femmes socialistes de tous les pays, organiseront chaque année dans leur pays respectifs, une journée des femmes, qui en premier lieu servira de propagande en faveur du vote des femmes.
Clara Zetkin, militante, socialiste, anti-impérialiste et internationaliste, fondatrice de l’internationale communiste avec Lénine et Rosa Luxemburg, représentante du komintern au congrès fondateur du PCF-SFIO en 1920 . La signification prolétarienne du 8 mars, n’en déplaise au féminisme bourgeois, actuellement prédominant, est si marquée que c’est le 8 mars 1917 que démarra la grande révolution prolétarienne russe que conclut l’insurrection ouvrière et paysanne du 7 novembre, dite « Révolution d’octobre » Pour Clara Zetkin, la première conséquence de la révolution en Russie, c’est que la paix est désormais à portée de mains. Clara Zetkin ne cessera de défendre l’oeuvre d’émancipation accomplie en Russie et en particulier les mesures prises tout de suite, sous Lénine, pour faire accéder à l’éducation et à la culture les masses illettrées et l’effort immense pour la libération des femmes. Son premier voyage en URSS sera à Bakou où elle sera reçue dans un club de femmes musulmanes et elle relatera les premiers gestes et les premières impressions de ces femmes, hier encore esclaves , qui disent avec une conviction évidente ce que signifie leur libération
Aujoud’hui, malgré les mesures cosmétiques qui sont annoncées par les médias aux ordres pour « libérer » les femmes, malgré les campagnes « me too » (en français « moi aussi ») qu’il faut manier avec prudence, certes, malgré l’omniprésence médiatique de la macroniste Marlène Schiappa, tout montre que le gouvernement LREM (et les précédents) exécutant empressé des ordres du MEDEF, est un ennemi déterminé de l’émancipation féminine. Pouquoi ne pas OBLIGER immédiatement les employeurs du privé à donner le même salaire aux femmes qu’aux hommes lorsqu’elles sont sur les mêmes postes que ceux-ci ? Est-ce si compliqué à comprendre et à faire ?
D’autre part, quand on détruit le code du travail, les conventions collectives et la justice prud’homale, quand on saccage les statuts du secteur public et qu’on étend partout la précarité de l’emploi,quand on bloque de facto le SMIC et les revenus du travail, indemnisation de chômage, allocations familiales et retraites et, comble de tout le DÉREMBOURSEMENT des médicaments dits de « confort » que bon nombre d’assurés ne peuvent pas acheter car qui dit déremboursement dit augmentation immédiate, qu’on ne cesse d’attaquer les retraites par répartition créées en 1945 par le ministre communistes Ambroise Croizat, quand on asphyxie les services publics et qu’on laisse délocaliser et privatiser ce qui reste de l’emploi industriel français, quand on laisse l’agriculture paysanne se faire stranguler par les grandes surfaces, quand on détruit l’Éducation Nationale à coups de contre- réformes, quand on s’apprête à désosser la loi 1905 séparant l’État de toutes les Églises pour « réparer le lien abîmé de l’État et de l’Église catholique », quand on promeut les euro-régions, les métropoles et l’Union Européenne aux dépens de toute forme de démocratie directe et de proximité, on nuit à tout un peuple , en premier lieu les femmes d’origine populaire, particulièrement celles qui sont contraintes d’élever seules leurs enfants- et ce n’est pas pour rien qu’on les retrouve nombreuses avec leur gilet jaune dans les manifestations
Si on élargit le point de vue, non seulement l’UE n’est pas un cadre protecteur pour les femmes, mais le néolibéralisme échevelé de ses instances, leur coexistence placide avec une masse de gouvernements fascisants et cléricaux (Pologne et Hongrie en tête) qui ne cessent de rogner les droits des femmes, sont au contraires de puissants outils de régression pour la condition féminine.
Quant à l’échelle mondiale, la contre-révolution qui a détruit l’URSS et l’Europe socialiste a été aussi un intense facteur de déstabilisation de l’émancipation féminine notamment en libérant des forces intégristes alliées à l’impérialisme;(et pourtant il s’est trouvé quelques femmes d’un courage fantastique pour faire savoir au monde entier ce qu’elles subissaient) , qu’advient-il alors de la liberté des peuples et des acquis féminins, notamment du droit à disposer de son corps à l’exemple de la Pologne où l’avortement a été interdit, puis repermis, et à nouveau objet de veto.
Alors que l’impérialisme, sous la coduite de Trump applaudi par Macron, pousse partout en avant les feux de la guerre impérialiste, de l’ingérence contre les peuples en Afghanistan, en Libye, en Syrie et aujourd’hui au Venezuela, le combat de Clara ZETKIN mais aussi d’autres telles la PASIONARIA qui lança son célèbre NO PASARAN ( pour peu qu’il faille sauver la mémoire et surtout la faire vivre), ces combats-là sont toujours d’actualité pour une société affranchie du capitalisme, de l’impérialisme, du féodalisme et de tous les vestiges de l’oppression patriarcale qui les accompagnent
Unissons-nous pour une lutte commune et complémentaire avec les hommes contre le capitalisme. L’émancipation des femmes ne doit pas passer par le féminisme bourgeois, qui, aidé par le pouvoir économique et politique, a mis en place des leurres pour contrer la lutte des classes, en inventant au besoin une brouette à roue carrée parce que celle de l’émancipation est ronde. Comme le monde…RENDONS ALORS AU 8 MARS SA SIGNIFICATION INITIALE POUR DEUX ÉMANCIPATIONS ; SOCIALE ET FÉMININE !