Déclaration de Léon Landini, président du PRCF, et de Georges Gastaud secrétaire national – 19 mars 2019
Le PRCF condamne la nouvelle escalade liberticide et fascisante d’un pouvoir macronien. De plus en plus honni par le peuple travailleur, ce pouvoir des Macron, Castaner et autre Benalla est ouvertement aiguillonné contre le mouvement populaire des Gilets jaunes par Berlin et par toute la droite versaillaise, des chefs LR aux aboyeurs permanents du Point et de Valeurs actuelles : interdiction gouvernementale de manifester au moindre soupçon de violence « possible », traçage des manifestants censément violents par ADN (plus la moindre référence au pouvoir judiciaire…), nomination d’un préfet de police connu pour sa volonté d’en découdre avec un maximum de brutalité, sans parler de la criminalisation de l’ensemble des manifestants en Gilet jaune, du matraquage d’un député de la France insoumise, du recours désormais officiel aux troupes militaires de « Sentinelle », de la qualification d’ « émeutiers » pour désigner les gilets jaunes et du réemploi prévu d’armes éborgneuses qui ont déjà mutilé des GJ parfaitement pacifiques comme Jérôme Rodriguez.
Il ne s’agit certes pas de justifier les exactions aveugles de certains individus dont on se demande bien qui les commandite. Encore moins de disculper l’équipe au pouvoir, aussi incompétente qu’arrogante et antidémocratique. Mais surtout, il faut revenir au fond : cela fait des dizaines d’années, et plus encore depuis le Traité de Maastricht de 1992 parrainé par Chirac et Mitterrand, que notre peuple est agressé sans trêve, au nom de la sacro-sainte « construction » euro-atlantique du capital, avec son cortège sans fin de délocalisations industrielles, de casse sociale sans fin, de privatisations des services publics, de recul du pouvoir d’achat populaire, de misère, d’inégalités et de chômage de masse, de démontage du logement social et de l’Éducation nationale, de saccage de la souveraineté nationale et populaire, comme on l’a vu en 2007 avec le viol du Non populaire à la constitution européenne. C’est d’autant plus vrai que, parachevant des décennies de casse « européenne » du pays et s’asseyant par avance sur les résultats de son « grand débat » postiche, Macron prépare et accentue pour 2019 des contre-réformes qui tendent à disloquer ce qui reste de la fonction publique et de ses statuts, de l’Éducation nationale et des retraites par répartition (« retraite à points »).
L’immense colère populaire exprimée par les Gilets jaunes, et portée aussi par les journées d’action à fort retentissement possible des 19 et 30 mars, est donc légitime et ce sont au contraire ces régimes oligarchiques et maastrichtiens qui désossent la France et ses acquis sociaux qui sont dépourvus de toute légitimité démocratique réelle: le peuple travailleur ne le sait que trop d’ailleurs puisqu’au second tour des législatives de 2017, qui ont donné 80% des sièges au parti pro-oligarchique des LAREM, 56% des électeurs se sont abstenus.
Plus que jamais, pour défendre les acquis sociaux, les libertés démocratiques et la France populaire, la convergence est indispensable entre syndicalistes de lutte, militants progressistes et gilets jaunes : pourquoi ne pas programmer ensemble une immense journée commune de manifestations et de grèves avec manifestation centrale à Paris pour appeler les travailleurs et la jeunesse à engager résolument une grève interprofessionnelle jusqu’à satisfaction des revendications ? Il faut tout faire pour que cette exigence salvatrice monte dans les luttes du 19 et du 30 mars prochain sans crainte que claque le slogan populaire « Macron démission ! », n’en déplaise aux sociaux-démocrates et aux étranges « marxistes » qui ont rabattu sur Macron le 6 mai dernier, pour prétendument faire barrage à l’extrême droite fascisante !
Par ailleurs, il est indispensable que les militants franchement communistes comprennent tous l’urgence absolue qu’il y a pour notre peuple à reconstruire un parti communiste de combat, porteur d’une stratégie de délégitimation radicale de la dictature européenne et de sortie carrée, sans circonlocutions, de la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. C’est à quoi travaillent les militants du PRCF.