Les cendres encore fumantes de la cathédrale Notre Dame de Paris n’étaient pas éteintes que déjà les vautours capitalistes flairaient le bon coup. Le bon coup financier, le bon coup de pub’, le bon coup fiscal et le bon coup politique. C’est ainsi que les milliardaires et leurs multinationales avides d’échapper à l’impôt ont annoncé faire l’aumône de quelques miettes de leurs fortunes considérables amassées sur le dos des travailleurs. 10 millions pour Bouygues, 100 millions pour Pinault, 200 millions pour LVMH et la famille Lagardère… Total, Apple et Cie de suivre le mouvement. Un bon coup politique évident pour redorer l’image de ces multinationales dont les peuples ont bien compris combien elles leur coûtent !
Et aussi une façon d’effacer l’image fumante de la cathédrale qui avait passé les siècles et qui est bien celle de l’échec d’un régime capitaliste lancé dans la fuite en avant du profit et incapable de maintenir le patrimoine malgré les formidables progrès techniques.
Et on pourra noter que l’appel à une souscription lancée par Macron est bien un nouveau coup fumant de l’ex banquier locataire de l’Élysée qui entend bien faire payer la facture de la catastrophe aux travailleurs du pays et non pas à ses amis les riches. Oui, la cathédrale devra être réparée, la patrimoine restauré et préservé. Mais il n’y a aucune raison que ce soient toujours les travailleurs qui payent.
Le bon coup de pub et le bon coup financier !
Avec ces annonces, les milliardaires profitent de la sidération devant une catastrophe qui émeut l’opinion pour apparaître comme des bienfaiteurs de la collectivité.
Sans honte et ce alors qu’à coup d’optimisation fiscale, de niches fiscales, de montages financiers et avec l’aide de leurs représentants politiques dont Macron n’est que le dernier avatar, ces derniers n’ont de cesse que de payer le moins possible d’impôts. Le manque à gagner fiscal est de plusieurs dizaines de milliards d’euros, sans doute plus de 100 milliards d’euros par an pour les caisses de l’État. Et in fine pour les services publics, dont les services d’incendie et de secours qui ces dernières années ont payé un très lourd tribu au dogme de la « réduction de la dépense publique » imposé par l’Union Européenne.
Qui plus est ces « dons » permettent un coup de publicité à bon compte, bien plus rapide et bien moins cher que l’équivalent en spots et pages publicitaires. Un don rentable qui le sera d’autant plus que les mécènes ne manqueront pas d’en profiter pour apposer leurs griffes sur le monument le plus visité d’Europe.
Et le coup sera également à n’en pas douter financier. Car les groupes de luxe et de la construction ne manquent pas d’identifier ce qui est un juteux marché à plusieurs centaines de millions voire à milliards d’euros que sera la reconstruction de la cathédrale. À condition d’amorcer la pompe pour drainer, avec une souscription, l’argent du petit peuple qui viendra ensuite approvisionner les marchés. Quand Bouygues annonce verser 10 millions d’euros, combien la multinationale espère-t-elle ensuite gagner dans le chantier de la cathédrale ?
Dans tous les cas, les travailleurs pourront constater que ces milliardaires, ces multinationales qui prétendent ne pas avoir le moindre euro pour augmenter les salaires, pour faire face à leurs responsabilités environnementales, auront su trouver en un claquement de doigts des centaines de millions d’euros…
Le bon coup fiscal : c’est vous qui allez payer les 2/3 des centaines de millions « offerts » par les milliardaires !
Le cynisme et l’hypocrisie poussée à son comble, c’est que les milliardaires qui annoncent débourser des centaines de millions d’euros vont en réalité puiser la majeur partie de ces sommes… dans votre poche.
En effet, ces dons » relèvent de la niche fiscale du mécénat, ouvrant droit à une niche fiscale de 60%. C’est donc la collectivité publique qui prendra en charge l’essentiel de la défense. Si Lagardère et Arnault annoncent payer 300 millions d’euros, en réalité, ils n’en débourseront que 120, les 180 restants seront payés par l’impôt des Français !
Et ce pourrait être bien plus. L’ex-ministre de la culture de Rafarin, JJ. Aillagon, devenu entre temps directeur général de la collection Pinault, a demandé, alors que l’incendie n’était pas encore éteint, que l’État décrète la cathédrale Notre Dame de Paris « trésor national ». Ce qui permettrait de porter la déduction fiscale à 90%. Le coup de pub, le coup financier et le coup fiscal serait alors monumental !
En clair, si cela se confirme, sur les 300 millions « donnés » par les deux milliardaires, c’est dans votre poche qu’ils viendraient chercher en réalité 270 millions d’euros, eux ne payant plus que 30 millions d’euros. Moins de 1% du budget annuel de près de 5 milliards de la publicité dépensée par LVMH !
En réalité, si on veut vraiment faire contribuer les milliardaires, ce n’est pas de dons dont la France a besoin, mais de commencer par leur faire payer les impôts. Actuellement, la niche fiscale sur le mécénat coûte plus de 900 millions d’euros par an à l’État. Un chiffre multiplié par 10 en 15 ans.
Au moment où l’Élysée, reportant ses annonces visant à faire travailler plus les Français pour gagner moins (augmentation du temps de travail, allongement de la durée du travail avant la retraite…), se précipite pour définir au lendemain de la catastrophe, le régime fiscal de la souscription nationale, la première des mobilisations populaires utile doit sans doute être de revendiquer que c’est d’abord aux milliardaires de payer. Pas aux travailleurs. On ne le sait que trop, les vautours cherchent immédiatement à profiter des catastrophes, il est urgent de s’en méfier.
JBC pour /www.initiative-communiste.fr
Si les gens sont assez stupides pour contribuer financièrement à la reconstruction de notre Dame alors que le Pape ne versé pas un sou il faut croire que la phrase du général de gaulle les français sont des veaux est d une exactitude notoire !