Macron et son gouvernement sous les ordres de l’UE, aidés en cela par certains médias fort complaisants, nous expliquent que privilégier les intérêts des plus riches profite à tout le monde. Ils osent même affirmer que fermer des gares ou supprimer des lignes de trains SNCF améliore l’accès aux transports, fermer des écoles favorise l’accès à l’éducation, fermer des hôpitaux améliore l’accès aux soins, fusionner plusieurs hôpitaux en éloignant les centres de décision du terrain permet d’améliorer une prise en charge au plus près des réalités de terrain, privatiser l’éducation et accroître la sélection permet de faciliter l’ascenseur social, perquisitionner les médias facilite la liberté d’expression de la presse, réprimer les manifestants pacifiques permet de protéger le droit de manifester, supprimer des droits et protection des personnels leur apporte plus de sécurité et de meilleures conditions de travail… Ils vont même jusqu’à vouloir nous convaincre qu’il est urgent de sauver l’hôpital public en accélérant les fermetures de maternités tout en prétendant « qu’il ne s’agit pas de fermeture, mais de transformation en centre de périnatalité afin d’améliorer la prise en charge ».
Ils nous prennent vraiment pour des naïfs !!!
Face à ce pouvoir totalitaire et à la limite de la fascisation rampante n’est plus a prouver, qui ne lâche que quelques miettes en trompe-l’œil uniquement pour frapper encore plus fort le monde du travail (retraites, statuts publics, contre-réforme Blanquer de l’Éducation, privatisations en cascade…), il est fondamental que convergent les luttes des syndicalistes de lutte et des Gilets jaunes pour l’emploi, l’augmentation de tous les revenus issus du travail (salaires, pensions, indemnisation du chômage, remboursements de soins…), les libertés syndicales et démocratiques, la souveraineté du peuple.
La commission luttes du PRCF est solidaire avec tous les camarades syndicalistes et Gilets jaunes réprimés lors des manifestations pacifiques ainsi que dans les entreprises comme actuellement à la SNCF où les camarades syndicalistes Jeff Randado, de Nice et Éric Bezou, cadre cheminot dans le 78, sont convoqués devant le conseil de discipline pour avoir défendu le service public de transport ferroviaire et s’être opposés aux politiques de management identiques à celles de France Télécom.
Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCf
Revue de presse :
Des grèves gagnantes :
A- Victoire contre les discriminations salariales et syndicales à l’entreprise
Source : CGT – 9 mai 2019
Un camarade mécanicien, aujourd’hui retraité, militant et élu CGT pendant des années avec des responsabilités diverses (CHSCT, DP) a passé sa carrière sans aucune évolution. Accompagné par le syndicat CGT des Transports Communs Lyonnais, il a saisi la justice pour demander la reconnaissance de la discrimination syndicale et réparation auprès des tribunaux pour toutes les injustices qu’il a subies et qui dépassent le cadre salarial. « La Cour d’Appel de Lyon : ORDONNE à la société KEOLIS son repositionnement hiérarchique sur le coefficient 220 « technicien de véhicules industriels », défini par la convention collective locale applicable et les mesures unilatérales et ce à compter du présent arrêt.
CONDAMNE en conséquence la société KEOLIS à lui payer le rappel de salaire correspondant à ce coefficient et, ce, à compter du présent arrêt DIT que la société KEOLIS doit fixer son salaire moyen de Monsieur …….. à compter du présent arrêt sur la base du coefficient 220, technicien de véhicules industriels, T 1, 1er échelon, groupe 4,
CONDAMNE la société KEOLIS à lui payer la somme de 15 000 euros à titre de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi, du fait de la discrimination salariale et syndicale,
LA CONDAMNE à payer au syndicat CGT des TCL la somme de 1000 euros à titre de dommages et intérêts pour atteinte à l’intérêt collectif de la profession,
LA CONDAMNE, de ce chef, à payer au salarié la somme de 2500 euros et au syndicat CGT des TCL celle de 800 euros. »
La Fédération des Transports CGT avec ses syndicats va poursuivre et continuera à combattre toutes les formes de discriminations, syndicales ou autres, et se félicite que la Cour d’appel de Lyon ait reconnu la discrimination subie par notre camarade que le syndicat CGT TCL n’a eu de cesse de dénoncer auprès de la direction de Keolis Lyon.
B – SAS : fin de la grève des pilotes après un accord sur les conditions de travail
Source : Le figaro Magazine du 02/05/2019
Les pilotes de la compagnie scandinave SAS ont mis fin jeudi soir à une grève d’une semaine ayant affecté quelque 4.000 vols et 380.000 passagers, après un accord avec le transporteur aérien sur leurs conditions de travail, a annoncé le PDG.
Les vols devraient reprendre «dès que possible», a déclaré Rickard Gustafson au cours d’une conférence de presse à Stockholm, précisant qu’il faudrait environ une journée à partir de vendredi matin avant un retour à la normale.
C – La CGT AML System (02) a signé l’accord NAO 2019
Source : Cgt – 10/05/2019
Après 3 réunions de négociations et un rapport de force préparé en amont, il a été obtenu :
§ 1er et 2ème collège : augmentation générale de 1.5% avec un talon de 45€ soit presque 3% pour les plus bas salaires.
§ 3ème collège: augmentation individuelle de 1.5%
§ Mise en place des tickets repas à hauteur de 7.5€/jour travaillé avec une participation employeur de 4.5€
§ Mutualisation des jours enfants malades par famille
§ Hausse de la prime de transport de 10%
Depuis plusieurs mois, les élus CGT AML Systems ont dénoncé un décrochage des salaires (entre 100€ et 150€ mensuel) des techniciens de maintenance par rapport aux autres services. La direction a ouvert une enveloppe de 15000€ pour remettre leurs salaires à niveau. La grille de salaire du 2ème collège sera revue en conséquence.
D – Victoire pour les travailleurs et la CGT de l’entreprise Ciments CALCIA (51)
Source : CGT 10/05/2019
L’entreprise compte 1300 salariés en France répartis sur 10 sites en France.
Depuis 3 ans, la direction faisait la sourde oreille sur la prime de participation aux bénéfices avec le risque qu’elle ne soit plus versée aux salariés. La CGT tentait, depuis, d’ouvrir des négociations avec la direction générale pour modifier le calcul de cette prime.
Face au refus catégorique de la direction, la CGT a initié un conflit dans la Marne, sur le site de Couvrot, dès le 25 avril 2019. 101 grévistes sur 136 salariés et ceci pendant 13 jours…
Cette stratégie a payé, la direction a été contrainte d’ouvrir des négociations et de modifier le calcul de la prime.
Résultat : 1550 euros nets de prime compensatoire et 2 jours de grève payés.
A l’issue du conflit, la CGT du site a fait 4 adhésions portant le taux de syndicalisation à 55% du personnel.
Grèves et manifestations :
1 – Fonctionnaires : les syndicats décideront le 16 mai comment poursuivre la mobilisation
Source : La tribune 11/05/2019
Les syndicats de la fonction publique se verront le jeudi 16 mai pour évoquer les suites à donner à la journée de mobilisation qui a réuni jeudi entre 108.900 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, et 250.000 personnes, selon la CGT dans toute la France.
Officiellement, les neuf syndicats (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) se sont félicité de la réussite des manifestations et de l’unité affichée contre le projet de loi réformant la fonction publique. Mais plusieurs reconnaissent à demi-mot que la mobilisation a été moins importante qu’attendu. »C’est tout l’objet du bilan que nous allons dresser en interne avant la réunion intersyndicale du 16 mai », a indiqué à l’AFP Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique.
Elle ajoute : « La mobilisation était un peu plus faible qu’en mai 2018, mais le nombre de rassemblements a été plus important. Notre analyse, c’est que les mobilisations qui fonctionnent sont celles qui sont focalisées sur le quotidien des agents, par exemple dans l’éducation. »
Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA, observe que la mobilisation à Paris a été meilleure qu’en mai 2018 (18.000 selon la police, contre 15.000 en mai 2018). C’était aussi l’une des rares manifestations non violentes depuis le début du quinquennat, « c’est important à souligner parce que je pense que beaucoup ont renoncé à se déplacer de crainte de violences », a-t-il indiqué à l’AFP.
« Nous avons bien l’intention de poursuivre le processus d’action pour faire bouger les lignes du projet de loi », affirme pour sa part Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT de la fonction publique territoriale.
En lutte contre le projet censé « moderniser » leur statut
Hier jeudi, des dizaines de milliers de fonctionnaires, appelés à la grève, ont manifesté partout en France jeudi contre le projet de loi censé « moderniser » leur statut, au menu de l’Assemblée nationale à compter du 13 mai, dans une unité syndicale clairement affichée à Paris, chose rare.
Enseignants, employés des finances publiques, personnels de la fonction publique hospitalière soutenus par des « gilets jaunes » ont manifesté, personnel des urgences en tête. »Macron continue de faire comme si de rien n’était. On ne peut pas dire d’un côté, on ferme des services publics et de l’autre, on rapproche les gens des services publics. Ça n’a ni queue, ni tête », s’est indigné Jacky Wagner (CGT) dans la capitale alsacienne.
À Dunkerque, les douaniers étaient très majoritaires, en conflit depuis début mars avec Bercy pour obtenir des moyens et effectifs supplémentaires. Le trafic des ferries à Calais a été annulé dans la matinée, en raison d’une grève de la capitainerie levée à midi.
« Aide-soignante, métier for-midable, salaire fort-minable »
Chez les contrôleurs aériens, la grève a occasionné « des retards de 40 à 50 minutes » sur les vols intérieurs au départ des aéroports parisiens. L’aéroport de Toulouse était le plus affecté par le mouvement, selon la Direction générale de l’aviation civile, qui avait demandé aux compagnies de réduire de 30% le nombre de leurs vols court-courrier au départ de Paris-Charles de Gaulle, Orly, Lyon, Marseille et Toulouse.
Partout les slogans interpellaient sur la santé: « Plus de moyens humains Buzyn pour la santé publique », « aide-soignante, métier formidable, salaire fort minable »; l’école « Pour un service public égalitaire, non à Blanquer », ou les retraités « contre l’austérité ».
2 – Un projet de loi contre les femmes – par Kareen Janselme
Source : l’humanité – 10/05/2019
Généralisation des contractuels, casse du statut… le gouvernement s’attaque aux droits et garanties de la fonction publique, et ce sont encore les plus fragiles qui paieront le plus cher : les agentes. Journée de mobilisation aujourd’hui.
Rassembler tous les syndicats dans la rue contre lui : une gageure que le gouvernement va remporter haut la main ce jeudi en voulant s’attaquer à la fonction publique. Toutes les organisations syndicales rejettent unanimement et sans ambiguïté le projet de loi dit de « transformation de la fonction publique » et la politique du gouvernement « contraire aux intérêts de la population, néfaste pour les missions publiques et pour les agentes ». Depuis cinq mois, le mouvement des gilets jaunes pointe régulièrement le besoin de services publics. Pendant dix mois, agents et syndicats sur le terrain ont présenté au gouvernement des propositions constructives pour faire évoluer le secteur public. L’exécutif n’en a cure et continue d’avancer au pas de course en maintenant ses œillères malgré les alertes, pour « économiser » et privatiser. Dès la semaine prochaine, le projet de loi sera discuté en séance publique à l’Assemblée nationale pour une adoption définitive avant l’été. Ensuite, ce sera aux plus fragiles de payer le gros de la facture. Et trop souvent des femmes.
82 % des postes à temps partiel sont occupés par des femmes
Près de deux tiers des agents sont des agentes. Si les femmes sont majoritaires dans le secteur public, elles n’en subissent pas moins les inégalités, tout comme dans le privé. Payées
19 % de moins que leurs homologues masculins, elles occupent plus de 82 % des postes à temps partiel, sou- vent imposés, se concentrent dans les filières les moins valorisées et les moins bien payées, avec une évolu- tion de carrière tronquée. Rares sont les élues qui accèdent aux postes de dirigeantes. Plus nombreuses dans la catégorie A (64,1 %), seules 40,7 % des agentes accèdent à des emplois de direction. Ce projet de « transformation » du secteur public aurait pu être l’occasion d’obtenir l’égalité. Sans remettre en cause la mixité dans les filières, en multipliant le recours aux contrats à des agents non titulaires, en créant des contrats de mission limités dans le temps, en réduisant et diminuant le pouvoir des ins- tances représentatives du personnel sur les parcours professionnels, le texte va aggraver la situation des plus fragiles et l’injustice liée au sexe.
« Je travaille dans une filière de métiers à prédominance féminine, donc dévalorisés, relève Sylvie Reveyron, agente sociale dans un Cias (centre intercommunal d’action sociale) en Savoie et représentante du personnel CGT. Je réalise un travail d’aide à domicile chez les personnes âgées. J’étais contractuelle depuis deux ans quand on m’a proposé la titularisation. Soudain, j’ai dû accepter de passer de 25 heures par semaine à 14 heures. C’était ça ou rien. Mais je voulais travailler dans la fonction publique, au service des usagers, car pour moi le social doit relever du service public. Et puis, quand vous êtes jeune maman, vous avez besoin de travailler, vous n’avez pas le choix. » Aujourd’hui cette agente territoriale estime « faire partie des fonction- naires pauvres », titulaire sur un temps non complet « imposé » à 21 heures. « C’est le choix de la col- lectivité de distribuer de l’emploi pauvre, nous sommes une soixantaine dans mon cas. » Or, au-dessous de 28 heures, les agents ne bénéficient pas du même traitement lors d’un congé maladie longue durée, ou en cas d’accident de service. De plus, ils cotisent au régime général et non à la caisse de retraite des fonction- naires. En 2016, 77 905 agents territoriaux travaillaient sur un temps non complet en deçà des 28 heures, dont 69 919 femmes… Une situation inégalitaire que le projet de loi accentuera avec la possibilité d’ac- croître le recours aux temps partiels et aux contractuels. Déjà, 67,1 % des non-titulaires sont de sexe féminin. Et augmenter la part du salaire au mérite intensifiera les dégâts.
Des inégalités salariales qui risquent de se renforcer
« La part pourra atteindre jusqu’à 20 % du salaire, s’inquiète Sigrid Gérardin, cosecrétaire générale du Snuep-FSU. Devenir méritant·es im- plique du temps, car l’évaluation de ce mérite se fera sur des tâches professionnelles qui seront en dehors des missions prévues par nos statuts : du temps pour effectuer le travail in- visible et pour valoriser – ou plutôt vendre – ce projet aux évaluateurs. Chacun sait que le temps des femmes et celui des hommes sont fortement déséquilibrés du fait des tâches ménagères toujours imputables aux femmes et de la prise en charge plus importante des ascendants et descendants. Il est donc évident que ce “mérite” sera plus fréquemment octroyé aux hommes qu’aux femmes. Et les inégalités salariales risquent de se renforcer dans la fonction publique. »
Pour contrer cette injustice, le titre V du projet de loi tente d’apporter des réponses en obligeant à des plans de prévention sur l’égalité et de lutte contre les discriminations, mais l’employeur n’est tenu à aucune obli- gation de résultat… Et les vigies utiles vont disparaître. «À travers l’avancement et les mobilités se jouent des choses importantes, re- marque Delphine Colin, de la CGT. Mais le projet de loi vide les commissions administratives paritaires de leurs prérogatives et supprime leur avis sur ces questions. On limite les contre-pouvoirs. Avec plus de flexibilité pour bouger le personnel, les managers publics décideront tout seuls.» De même, la fusion prévue des CT (comités techniques) et des CHSCT restreindra les leviers d’action contre les injustices, les violences et les risques psychosociologiques. En s’attaquant aux droits et garanties des agents, le projet de loi du gouvernement risque d’augmenter la précarité dans la fonction publique. Avec des conséquences inévitables sur les services rendus. ■