Gilets jaunes, militants syndicaux et de gauches, ce sont plusieurs centaines de manifestants qui se sont rassemblés en fin d’après-midi à Caen pour manifester contre la venue de Trump en Normandie.
6 juin : POUR LA PAIX ET L’AMITIE VÉRITABLES ENTRE FRANÇAIS ET ÉTATS-UNIENS, DÉBARQUONS TRUMP ET MACRON !
Le PRCF honore la mémoire des jeunes Britanniques, Canadiens et États-uniens qui ont débarqué en Normandie le 6 juin 1944 et dont certains sont morts sur notre sol. Nous n’en observons pas moins que la mémoire de nos gouvernants pétris d’atlantisme, d’antisoviétisme recuit et d’autophobie nationale inavouée est très sélective. Pourquoi ne célèbre-t-on jamais le Débarquement de Provence, qui fut principalement le fait de l’Armée française, ni la bataille de Stalingrad, véritable tournant de la guerre qui vit l’Armée rouge des ouvriers et des paysans soviétiques défaire l’ « invincible » Wehrmacht au prix de sacrifices inouïs ? Pourquoi laisse-t-on criminaliser ou nier la Résistance armée française, qui fut principalement dirigée par le PCF clandestin et laisse-t-on réhabiliter des collabos notoires comme Louis Renault ? Pourquoi ne mentionne-t-on jamais que le but de guerre du gouvernement étasunien était en 1944, non pas de rétablir la souveraineté de la France, ce qu’a finalement permis la grande alliance du CNR, mais de la mettre sous la tutelle d’une administration nord-américaine appelée AMGOT ?
En tout cas, l’hommage dû aux GI tombés sur notre sol pour la défaite de Hitler ne doit en aucun cas faire oublier que Trump strangule le peuple palestinien, les peuples cubain, nicaraguayen et vénézuélien, qu’il prépare une guerre d’agression contre l’Iran et la Russie, qu’il menace de pan-destruction la Corée du Nord tout en déclarant la Chine « ennemi stratégique » de la Chine populaire, tout cela avec la complicité de Macron. Ce dernier détruit la souveraineté française et les acquis sociaux de 1945 sous le double drapeau flétri de l’OTAN et de la construction euro-atlantique.
C’est pourquoi nous publions le communiqué publié par les militants anti-impérialistes de Caen.
Trump n’est pas le bienvenu sur notre territoire
Le Comité Amérique latine de Caen déclare que Donald Trump n’est pas le bienvenu sur notre territoire. En effet il est aujourd’hui le premier ennemi des peuples d’Amérique – et du monde. Pour désigner les États-Unis, on dit la plupart du temps « l’Amérique », pour désigner les habitants des États-Unis, on dit les « Américains ». Les peuples d’Amazonie, les mineurs de Bolivie ou les paysans mexicains n’ont droit, eux, à l’appellation « d’Américains » qu’assortie de qualificatifs : « latino-américains » ou « sud-américains », indiquant qu’ils appartiennent à une sous-catégorie. Cette différence est vécue comme une humiliation supplémentaire. Voilà pourquoi nous préférons parler d’Étasuniens, d’intérêts étasuniens, d’impérialisme étasunien.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit, et ça ne date pas d’hier. À peine libérés du colonialisme espagnol, les peuples d’Amérique latine ont subi les menées des grandes puissances européennes, puis après la Première guerre mondiale celles des États-Unis. La doctrine Monröe, sous couvert de chasser les intérêts économiques étrangers du continent, est à cet égard tristement explicite : « L’Amérique aux Américains ». Cet interventionnisme se prolonge dans la deuxième moitié du XX siècle avec le coup d’État au Chili, un certain 11 septembre 1973 ; la guerre dite « de basse intensité » au Nicaragua et ailleurs en Amérique centrale dans les années 80 ; le Panama écrasé sous les bombes de Bush en 89 ; dans les années 2000, l’Argentine ruinée par la politique monétaire imposée par le FMI et le climat de terreur exacerbée en Colombie par l’interventionnisme étasunien. Plus près de nous dans l’histoire, les coups d’État militaires ou institutionnels se sont multipliés : au Paraguay, en Équateur, au Brésil. Depuis 20 ans, l’impérialisme étasunien ne supporte pas l’indépendance et la souveraineté du Venezuela qui utilise sa richesse pétrolière dans une logique redistributive. Pour renverser le deux Présidents vénézuéliens démocratiquement élus, Hugo Chavez et Nicolas Maduro, tous les outils possibles sont utilisés : une intense campagne de désinformation visant à les diaboliser, le sabotage économique permanent avec la complicité des secteurs de la bourgeoisie dépossédée de la rente pétrolière, et la guerre indirecte, avec l’embauche de paramilitaires et l’infiltration d’armes depuis la Colombie. Aujourd’hui Trump, encouragé par l’élection de Bolsonaro au Brésil et la complicité de l’Union européenne envisage l’intervention militaire directe. Nous rejetons fermement toutes ces tentatives de déstabilisation qui ont fabriqué une situation de pénurie dramatique dont le peuple vénézuélien est la première victime. Par ailleurs, Trump a renforcé l’embargo contre Cuba – embargo condamné par l’ONU à la quasi-unanimité de ses membres – et fait tout pour renforcer le mur de séparation à la frontière mexicaine dans le cadre d’une politique migratoire très dure.
C’est parce que nous aimons l’Amérique, c’est parce que nous aimons les peuples d’Amérique, c’est parce que nous sommes solidaires de leurs luttes – qui se jouent de plus en plus aujourd’hui sur le terrain de l’écologie – que nous sommes là pour dire à Trump, comme disent les zapatistes : Impérialisme US, ya basta !!