D’après l’étudiante et journaliste Éléonore Hughes, les nouveaux députés européens auront la responsabilité de se prononcer sur une augmentation sans précédent des subventions européennes à l’industrie de l’armement.
La Commission souhaite consacrer 13 milliards d’euros jusqu’à 2027 pour financer des technologies militaires « de rupture ». Cette politique pose de nombreuses questions sur les exportations futures de ces armes vers les zones de conflit et sur le respect des engagements internationaux de l’Union et de ses États membres.
Elle montre également que les priorités de l’UE ce n’est pas le « développement durable », l’écologie ou le social… mais la guerre.
L’Union Européenne c’est la guerre. Le budget d’armement multiplié par 22 dans les 6 prochaines années !
Les industries de l’armement ne se sont jamais aussi bien portées en Europe. Le « Fonds européen pour la défense » pourrait être multiplié par 22 pour la période 2021-2027, pour atteindre 13 milliards d’euros. Et ce, malgré les scandales liés aux exportations d’armes européennes vers des zones de conflits, comme le Yémen.
Les futurs députés européens seront amenés à valider, ou pas, cette impressionnante explosion budgétaire.
Ces 13 milliards serviront à poursuivre des recherches sur des « technologies de rupture » militaires, comme les drones ou des armes incendiaires, « dont l’application peut radicalement changer les concepts dans le domaine de la défense et la manière de conduire des opérations de défense ». Et financeront les entreprises fabricantes d’armes pour développer ces projets « pilotes ».
Une victoire claire des lobbies de l’armement dans la course aux profits.
Cette multiplication par 22 du budget est en partie liée aux pressions des lobbies des industries de l’armement. Le « Fonds européen pour la défense » a été mis en place en 2016 suite aux recommandations d’un « Groupe de Personnalités », dont au moins sept des seize membres étaient issus de l’industrie de l’armement. Le premier budget du fonds s’élevait à 590 millions pour 2017-2020.
Elle s’inscrit aussi dans l’exigence posée par les USA à travers l’OTAN que l’Europe augmente ses dépenses militaires pour intensifier l’agressivité envers la Russie et la Chine notamment.
La validation de ce budget sera bientôt devant les nouveaux élus au parlement qui seront amenés à se prononcer sur son montant. Deux possibilités s’ouvrent aux parlementaires : soit ils finalisent cette proposition de la Commission et votent l’augmentation budgétaire, soit ils la refusent. S’ils l’acceptent, lors du vote à l’automne prochain, ils n’auront plus la possibilité de le remettre en cause pendant toute la durée du cycle budgétaire (jusqu’en 2027). S’il la refuse, la commission européenne pourra leur représenter, jusqu’à ce qu’ils l’acceptent.
la Commission européenne, arme des lobbies de l’armement
C’est dans un contexte de pure violation du droit européen et international que le vote des eurodéputés se déroulera sur fond de controverses concernant l’exportation de matériel militaire à des pays accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est le cas de la coalition menée par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis contre les rebelles houthis dans le cadre de la guerre civile au Yémen, que la France approvisionne en armements.
Pourtant, le Traité sur le commerce des armes (TCA) et la réglementation européenne en la matière interdisent les transferts de matériel militaire, notamment quand il existe des risques de violations graves du droit international humanitaire, ou des risques de déstabilisation régionale.
La Commission européenne n’a cependant que faire de ces rivières de sang. Elle insiste cependant sur les bénéfices de ce commerce des armes. Prétextant des soi-disant avantages pour la croissance européenne et la création d’emplois. Pendant ce temps, la désindustrialisation frappe les secteurs civils mais aussi stratégiques en France. En témoigne la dramatique situation de Alstom-General Electric.
Par GM pour www.initiative-communiste.Fr