Notre stratégie adoptée majoritairement à notre 5e Conférence Nationale a pour but principal de reconstruire en France un Parti Communiste de combat, d’isoler l’oligarchie capitaliste, remettre le monde du travail au cœur du rassemblement populaire majoritaire visant à sortir notre pays de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, en créant ainsi les conditions politiques de masse d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme.
Hélas, aucune confédération syndicale française ne remet en cause le tabou de l’appartenance de notre pays à l’UE, à l’OTAN et au capitalisme, ces machine à détruire les acquis à l’échelle du sous-continent européen. Et surtout ! Il ne faut pas affronter la toute-puissante C.E.S., cette courroie de transmission syndicale de Bruxelles qui chapeaute la plupart des états-majors syndicaux français. Mais, les choses avancent, puisque sous la pression d’un grand nombre de militants au 52e congrès de la CGT, la FSM a été inscrite dans le rapport final comme organisation syndicale internationale avec laquelle il faudra compter à l’avenir.
Aujourd’hui, nous sommes la seule organisation communiste à dire la vérité sur la pseudo-« construction » européenne qui détruit la souveraineté des peuples et les conquêtes du monde du travail, à commencer par la Sécu édifiée par le ministre communiste et cégétiste Ambroise Croizat en 1946.
Remettre en question l’UE et l’euro, c’est aussi le meilleur moyen pour unir dans la lutte TOUS les services publics, SNCF, EDF, pompiers, Éducation nationale, Hôpitaux etc., qui subissent les mêmes politiques. Et d’associer les travailleurs du public aux camarades du privé sur lesquels pèsent les mêmes politiques d’euro-austérité salariale, de privatisation et de délocalisation orchestrées par Bruxelles et Strasbourg où siège le Conseil européen.
La responsabilité des dirigeants de la France Insoumise est grande à cet égard. Refusant de mener campagne contre l’Europe des nantis et des sociaux-démocrates, et entraînant en son sein des dirigeants syndicalistes qui capitulent au moment où leur expérience pourrait être mise au profit de la masse des travailleurs de notre nation.
Pour sa part, le Pôle de Renaissance Communiste en France et sa commission luttes appellent de tous ses vœux à construire la mobilisation dans les entreprises et à déjouer les projets inscrits dans le traité d’Aix-la-Chapelle signé par Macron en début d’année 2019 !
Jo Hernandez et Antoine Luci pour la commission luttes du PRCF
Revue de presse :
Les brèves :
§ – – BIGARD (Castres 81 ) :
Source : UD Cgt Tarn
Grève reconductible à partir du mardi 25 juin contre les méthodes autoritaires de management de la Direction.
§ – -MT BAT – groupe de tête
Source – Ensemble – journal de la CGT
25 ex-salariés sans papier d’une société sous-traitante œuvrant sur un chantier parisien ont formé pour la première fois une action de groupe. En 2016, alors qu’ils travaillaient en dehors de toute règle de sécurité et que leur ex-employeurs les appelaient les « Mamadou », ils avaient été régularisés grâce à la Cgt.
Leur action en justice devant les prud’hommes, inédite, vise à obtenir réparation pour « discrimination raciale systématique ».
§ – Whirlpool – Situation critique
Source – Ensemble – journal de la CGT
Moins d’un an après avoir repris l’usine Whirlpool d’amiens et sauvé 160 emplois, l’entreprise WN à été placé en redressement judiciaire. « cette situation critique s’explique par les difficultés de la société Wn à concrétiser ses projets industriels innovants en débouchés commerciaux concrets », a détaillé la préfecture. En 2020, 200 ex-salariés iront par ailleurs aux prud’hommes pour contester le motif économique de leur licenciement par Whirlpool.
§ – Ascoval – Reprise en sursis
Source – Ensemble – journal de la CGT
Ultime péripétie pour les 270 salariés de l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve (Nord). Après quatre ans d’incertitude, le TGI de Strasbourg avait donné son feu vert à un reprise par l’aciériste anglais British Steel. Mai en mai, celui-ci à été placé en redressement judiciaire. L’État britanique avait cependant bon espoir de trouver un repreneur pour le sidérurgiste anglais.
§ – Discrimination – Action de groupe
Source – Ensemble – journal de la CGT
La CGT a lancé une action de groupe contre la Caisse d’épargne Ile-de- France afin de faire cesser la discrimination envers les femmes. Selon la CGT, les salariées y sont payées en moyenne 18 ù de moins que leur collègues masculin. En mai 2017, déjà, la CGT avait brandit cette « arme » atomique » contre le groupe Safran pour discrimination syndicale.
§ – Grève illimité à la Méridionale
Plusieurs syndicats appellent les salariés de la compagnie maritime la Méridionale, qui assure le transport de passagers entre Marseille et la Corse, à commencer une grève illimitée dès le vendredi 26 juin 2019. Le mouvement porte sur la délégation de service public.
§ – Grève des facteurs de Carcassonne
Les facteurs du centre courrier de Carcassonne Caunes-Minervois et Saissac commenceront une grève illimitée à partir du lundi 1er juillet 2019. Les revendications concerne une réorganisation des tournées.
§ – Droit de grève : le Sénat s’attaque aux territoriaux
La droite sénatoriale récidive dans son intention de limiter la portée du droit de grève. Après l’amendement allongeant le délai de prévenance dans les transports – un an après la grève des cheminots – le Sénat a voté à 193 contre 107 un amendement à la loi de transformation de la fonction publique, mercredi 26 juin. Présenté par Christine Lavarde (LR), celui-ci instaure une obligation de déclaration individuelle, dans un délai de prévenance de 48 heures, pour chaque agent territorial remplissant des missions de services publics, au sens large du terme.
Des luttes gagnantes :
A – Au CH Vinatier, la direction contrainte de retirer le projet
La grève qui a été menée contre la première mesure du plan d’économie de la direction est victorieuse !!!
Le directeur vient d’annoncer qu’il retire le projet de suppression des tickets restaurants.
La CGT Vinatier a tenu à féliciter tous les personnels qui se sont mobilisés et qui ont fait grève ces dernières semaines pour contrer cette mesure anti sociale. Elle appelle à maintenir la pression d’autant que la direction a annoncé qu’elle comptait fermer les foyers dans un futur plus ou moins proche. Elle s’oppose et mettra tout en œuvre avec les personnels pour empêcher ces fermetures !
B – La CGT dans toutes ses composantes au ministère de la Justice enregistre une réelle victoire.
Le Complément Indemnitaire Annuel (CIA) versé en 2018 aux agents de catégorie A (attachés d’administration…) sera finalement versé aux agents de catégorie B et C.
Ce sont les actions initiées par la CGT de l’Administration Centrale et relayées par les syndicats CGT de la Pénitentiaire, de la PJJ et du collectif CGT des SPIP en appui dans les services déconcentrés, qui ont permis ce résultat. Pour rappel : la note de la secrétaire générale de novembre 2018 fixait les montants du CIA pour les catégories A. Les agents de catégories B et C en étaient exclus. Une action initiée par la section CGT de l’administration centrale s’est engagée (mobilisation des personnels, assemblées générales, manifestations au Millénaire, interventions dans les déclarations liminaires en CT, en CAP…). Aussitôt, les syndicats CGT de la Pénitentiaire, de la PJJ et du collectif CGT des SPIP ont rejoint le mouvement. Des pétitions nationales ont été lancées contre cette mesure inique et les personnels se sont impliqués en les signant massivement.
Le 14 juin, la ministre annonçait le versement à tous les agents de catégorie B et C gérés en corps communs. Il va de soi que c’est une victoire de la CGT et des personnels qui ont obtenu dans des conditions difficiles le versement du CIA aux agents de catégorie B et C. C’est l’action commune de toutes les forces de la CGT justice et de la mobilisation importante des agents dans les services qui ont abouti à réparer une injustice.
Cette mesure sera prorogée pour les années suivantes.
C – RECOURS CONTRE LE PSE À L’AFPA Victoire de la CGT !
Source : CGT 28/06/2019
Jeudi 27 juin 2019, le TGI de Bobigny a ordonné la suspension du PSE en cours à l’AFPA, jusqu’à ce qu’« il ait été procédé à une évaluation précise des risques psycho sociaux en lien avec les tâches et la charge de travail supplémentaires supportées par les salariés […] qui n’auront pas été licenciés. »
Depuis plusieurs mois, les salariés se mobilisent contre un plan social qui vise à supprimer 1 500 postes et à
fermer 34 sites de l’Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes. Ce plan génère souffrances, tensions et malaises dans l’établissement, la décision du TGI est une reconnaissance des difficultés vécues par les salariés et niées par leur direction.
L’AFPA est un outil de formation au service des salariés, l’attaque qu’elle subit est emblématique d’une attaque globale et destructrice contre l’ensemble de la formation professionnelle publique et privée. Avec sa loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », le gouvernement met à mal les organismes de formation et réduit les possibilités d’accès de tous les salariés à des formations longues, qualifiantes permettant des évolutions professionnelles ou des réinsertions.
C’est pourquoi la CGT se bat pour préserver l’AFPA et le droit de toutes et tous à la formation et à l’émancipation.
D – Victoire des femmes de chambre des hôtels Campanile et Première classe à Suresnes
Source : Rapport de force – 24/06/2019
La CGT Hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE) a annoncé ce matin la fin du conflit qui oppose depuis 32 jours des salariés des hôtels Campanile et Première classe de Suresnes au groupe Louvre hôtels, propriétaire des deux établissements. Un accord a été paraphé vendredi 21 juin entre la direction des hôtels et les représentants des grévistes. La lutte d’une vingtaine de femmes de chambre, lingères et plongeurs, a obtenu des augmentations de salaire et de qualification.
Ainsi, les salariés à temps partiel voient leurs nombres d’heures hebdomadaires ou mensuelles augmenter pour atteindre ou se rapprocher de temps pleins. Avec des gains allant de 250 à 500 € pour celles bénéficiant en même temps d’une montée en grade. L’augmentation des qualifications permet par ailleurs aux salariés déjà à temps plein des hausses de salaire comprises entre 50 et 150 €, selon la CGT-HPE. Autre gain consécutif à ces 32 jours de grève : l’embauche en CDI, d’ici mars 2020, de deux femmes de chambre jusqu’ici en CDD.
E – Condom : le centre hospitalier préservé.
Source : Correspondant d’Initiative Communiste – 30/06/2019
Au Centre Hospitalier de Condom le personnel mobilisé depuis plus de 4 ans pour la défense de son SMUR et SAMU mis en danger de suppression par manque de moyens, avec le soutien de la population , des élus et du comité de défense de l’hôpital, vient d’apprendre la décision de l’ARS du retour du fonctionnement de ces 2 services d’Urgences 24h /24 et 7 jours sur 7. L’hôpital ne sera pas transformé en « Centre de Soins non programmés ». Les crédits attribués ne sont qu’une redistribution de l’enveloppe départementale entre les centres hospitaliers d’Auch et Condom mais l’ARS va devoir prendre ses « responsabilités » de gérer la coopération entre les 2 hôpitaux gersois. L’autonomie du CH de Condom décidé par l’ARS préserve ainsi son avenir par rapport au rattachement envisagé au Centre Hospitalier d’Agen (Lot et Garonne). Quand la lutte des travailleurs (de santé), usagers, élus et association est opiniâtre, elle est payante !
Des luttes et manifestations :
1 – Conforama va supprimer 1 900 postes en France et fermer 42 magasins en 2020
Source : L’Union La Dépêche du Midi – 02/07/2019
Les syndicats ont annoncé ce lundi que le groupe Conforama prévoit de supprimer 1 900 postes en France en 2020. Cela va s’accompagner de la fermeture de 32 magasins Conforama et de 10 de l’enseigne Maison Dépôt.
A la veille des vacances, c’est une mauvaise nouvelle pour les salariés de Conforama. Le groupe prévoit de supprimer 1 900 postes en France en 2020. A cela s’ajoute la fermeture de 32 magasins Conforama et celle des dix magasins de l’enseigne Maison Dépôt, ont déclaré les syndicats CGT et FO du groupe.
Il a néanmoins été confirmé ce lundi par les syndicats du groupe que sur les 32 magasins qui doivent fermer et qui comptent actuellement 1 050 salariés, huit sont situés en Ile-de-France, deux des trois magasins parisiens vont fermer. Sont également prévues 600 suppressions de postes dans les 164 magasins Conforama restant ouverts, 124 suppressions au siège social et 26 au service après-vente, tandis que les 100 emplois des boutiques Maison Dépôt vont disparaître.La direction veut « optimiser le
La direction a reçu ce lundi soir les organisations syndicales. Elle a annoncé vouloir « optimiser le fonctionnement » de l’entreprise, a indiqué Jacques Mossé-Biaggini, délégué FO. Un autre CCE sur ce plan de réorganisation est déjà programmé pour le 11 juillet, a précisé Abdelaziz Boucherit de la CGT. La direction a déclaré que « toute mesure qui aurait des conséquences sur l’emploi pour Conforama en France serait communiquée en priorité aux instances représentatives du personnel ». « Conforama n’a pas d’autres commentaires à faire à ce stade », a-t-on ajouté.
2 – En grève, les postiers du Tarn-et-Garonne organisent une journée plage à Montauban
Source : La Dépêche du Midi – 30 juin 2019
Les postiers du Tarn-et-Garonne en lutte contre leur direction ont organisé, ce vendredi, une opération Beach grévistes devant le centre de tri postal de Montauban.
De la musique s’évade des haut-parleurs. Certains ouvrent des pastèques pendant que d’autres composent des salades. Saucisses et moules grillent sur la plancha. Deux petites piscines gonflables ont été posées sur un peu de sable, devant le centre de tri postal des Chaumes, à Montauban. Ce vendredi, vers 11 h 30, les postiers du Tarn-et-Garonne en lutte contre leur direction organisent une journée Beach grévistes. « Il y a un tel mépris de la direction qui refuse toujours de revenir à la table des négociations que nous avons décidé de durcir notre mouvement, commente Lina Desanti, secrétaire générale de l’union départementale de la CGT. C’est toute la CGT qui rallie le mouvement des postiers dans le but de le soutenir et d’organiser des opérations coup de poing. »
Mercredi, une délégation de postiers grévistes s’est rendue à la Direccte pour demander une médiation ou conciliation à leur direction afin de trouver une issue à cette grève commencée le 22 mai. « La direction a refusé cette demande, s’emporte Julien Capus, secrétaire départemental de la CGT. C’est scandaleux. » Contactée par La Dépêche, Nathalie Vitrat, directice de l’unité départementale Direccte confirme. « Effectivement, la direction a refusé de s’asseoir à la table de la Direccte. »
Les organisations syndicales CGT et Sud en appelle au préfet : « Nous souhaitons que le préfet tape du poing sur la table, qu’il contraigne, s’il le faut, notre direction à une médiation. Il est temps de sortir de ce conflit. » Les syndicalistes ont transmis de nouvelles propositions à leur direction, « qui pourraient satisfaire tout le monde ». « Nos revendications sont légitimes, martèle Christophe Couderc, membre du secrétariat de la CGT. Nous demandons le respect du droit du travail, l’embauche de 15 CDI alors que 30 postes sont vacants et la mise aux normes des quais de déchargement actuellement dangereux pour les salariés. »
La Poste a déclaré sa « volonté de négocier avec ses postiers au sein de l’établissement car la problématique est interne ». C’est pour cette raison qu’elle ne s’est n’a pas répondue favorablement à l’invitation des agents de se rendre à la Direccte. Elle assure « continuer de proposer des réunions de négociations et souhaiter une issue au conflit ».
3- Faurecia en grève pour l’emploi
Source : L’humanité du 27 juin 2019
Les sous-traitants de l’usine Smart de Hambach (Moselle) redoutent l’effet domino de la délocalisation du modèle phare de l’enseigne en Chine.
Déjà trois semaines de grève : un mouvement à la hauteur de l’inquiétude des salariés de Faurecia à Ham- bach (Moselle), sous-traitants de l’usine Smart, dans le flou après l’annonce de la délocalisation de la ver- sion électrique du modèle Fortwo en Chine en 2022.
Pourtant, le constructeur allemand avait initialement promis d’embaucher les salariés de ses sous-traitants qui se retrouveraient sur le carreau suite à l’arrêt de cette production. Un engagement que les premiers concernés ne jugent pas suffisamment sérieux ni précis. «On a entendu le chiffre de 300 embauches, mais ce ne sera sans doute pas suffisant quand on sait qu’il y a un millier de salariés
dans ces entreprises », estime Laurent Bourgeois, de la CFDT métallurgie de Moselle. « Chez Faurecia, il pourrait y avoir 71 suppressions de postes sur 230 salariés », estime Denis Boos, délégué CGT à Hambach. « Officiellement, Smart dit qu’il n’y aurait pas besoin de démissionner avant d’être reclassé. Sauf que cer- tains salariés nous disent qu’on leur a demandé de démissionner avant d’être embauchés chez Smart. En sa- chant qu’il peut y avoir jusqu’à un an de période d’essai sous forme de formation obligatoire en Allemagne, on a peur que le salarié perde tout s’il se fait licencier pendant cette période », résume Laurent Bourgeois.
« Et pour ceux qui ne voudraient pas
partir en mobilité chez Smart parce qu’ils sont trop vieux, ont des TMS (troubles musculo-squelettiques – NDLR), on voudrait qu’il y ait un vrai PSE, avec des mesures d’âge », explique Denis Boos, ce qui ne serait pas à l’ordre du jour actuellement. Vendredi, le tribunal de grande instance de Sarreguemines a donné gain de cause à la CGT et laCFDT face à Faurecia, qui employait des salariés d’autres sites pour remplacer les grévistes. Une médiatrice a également été nommée pour tenter de rétablir le dialogue entre les deux parties. Une caisse de soutien aux grévistes a été ouverte en ligne sur le site leetchi.com ■
4 – Les inspecteurs du travail se mobilisent
Source : Le Parisien – 27 juin 2019
Baisse d’effectifs et inquiétudes pour leur indépendance : la réforme de l’inspection du travail passe mal. Quelques banderoles, un concert de sifflets et, finalement, un rassemble- ment plutôt paisible. Hier, près de 200 agents du ministère du Travail venus de toute la France se sont massés près du Conseil économique, so- cial et environnemental (Cese), palais d’Iéna à Paris (XVI e), dès 8 h 30 pour protester contre les suppressions de postes annoncées courant juin par le biais de deux circulaires ministérielles. Dans la manifestation, organisée par une intersyndicale*, on comptait une majorité d’inspecteurs et d’inspectrices du travail, la catégorie de salariés la plus concernée par les réorganisations en cours.
« Nous sommes très inquiets car il reste déjà aujourd’hui moins de 2000 contrôleurs et inspecteurs pour contrôler les entreprises partout en France. Nous avons du mal à remplir nos missions, et voilà que l’Etat en- visage encore de supprimer des postes », déplore dans le rassemble- ment Julien Boeldieu, secrétaire général de la CGT.
rattachement aux préfectures
Près de 20 % de l’effectif total des services du ministère aurait disparu depuis 2009, selon les syndicats, et 1 000 postes — sur 9 000 actuellement — seraient menacés d’ici à 2022. En vrac, les personnes présentes dénoncent le risque de disparition de certains services — comme le service de renseignement du public en droit du travail ou encore les services dédiés à l’emploi —, la détérioration des conditions de travail, mais aussi le risque de perte d’indépendance des inspections régionales du travail qui, avec la réforme, seront bientôt rattachées aux préfectures.
« On passe de réforme en réforme. Il faut s’adapter à de nouvelles missions, un nouveau Code du travail plus complexe. Nous sommes énormément sollicités par les salariés et nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes », constate aussi, amère, une inspectrice venue de Bordeaux (Gironde). Comme tous ses collègues, celle-ci préfère garder l’anonymat, signe de la défiance qui se creuse entre les inspecteurs et leur direction.
La Direction générale du travail (DGT) assure, elle, qu’elle « cherche des solutions pour maintenir l’indé- pendance des inspecteurs du travail et ne pas les placer sous l’autorité du préfet dans le cadre de la future ré- organisation ». Un comité technique ministériel se tiendra le 16 juillet pour tenter de mieux définir les contours de la réforme.
* * CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, SUD Solidaires et Unsa.
5 – Les New Look s’attaquent à leur firme
Source : L’humanité – 27 juin 2019
Alors que la liquidation judiciaire doit être prononcée ce mercredi, les salariés occupent jour et nuit cinq boutiques pour obtenir de meilleures conditions de départ.
Paris, rue du Faubourg-Saint- Antoine. Comme à Rouen, au Havre, à Strasbourg et à Calais, des salariés de New Look ont décidé d’organiser une action coup de poing afin d’être entendus de la maison mère anglaise. Depuis vendredi soir, le magasin qu’ils occupent, couvert d’affiches « 100 % des emplois détruits » et sur- monté d’une grande banderole, fait figure de lieu de résistance. La procédure de redressement judiciaire de New Look France, lancée fin mars, n’a pas trouvé de repreneur sérieux, poussant les salariés mobilisés de plusieurs magasins d’Île-de-France à se réunir pour discuter de la suite des événements. « Sans surprise, toutes les parties ont demandé la liquidation judiciaire de New Look France, explique brièvement Moussa Keita, représentant syndical SUD commerce, qui travaille depuis onze ans dans ce magasin. Mais ce n’est pas fini, on doit rester mobilisés pour obtenir des conditions de départ acceptables ! » Selon Moussa, la mobilisation pourrait progressivement s’étendre aux 29 magasins français, où travaillent 400 salariés, tous touchés par la liquidation judiciaire.
La direction anglaise refuse le dialogue
La chaleur alourdit un climat déjà tendu lorsque maître Krivine prend le micro pour expliquer les suites juri- diques du mouvement. « À partir de mercredi, tout se passera très vite. Nous aurons quarante jours pour dé- finir puis accepter ou non les conditions du plan social », détaille l’avocate des salariés, avant d’insister sur la responsabilité du siège britannique, qui refuse tout échange avec ses salariés français. « Nous voulons qu’ils soient considérés comme- coemployeurs et qu’ils prennent leurs responsabilités sociales, notamment en abondant le plan social, a-t-elle clamé. Il n’est pas acceptable que les salariés soient traités ainsi, par un groupe qui a reçu plus d’un million d’euros de Cice de la part de l’État l’année dernière. »
En aparté, Leïla, qui travaille dans ce magasin depuis sept ans, laisse éclater sa colère : « C’est honteux ! Ils ferment les magasins d’un coup, sans penser à autre chose qu’à leurs profits. Ils ne se rendent pas compte de l’impact que ça a sur nous, salariés. » Pour elle, la fermeture de New Look n’est pas due à de mauvais résultats, mais bien à une volonté délibérée de la firme de faire couler sa filiale française. Celle-ci profite des ordonnances Macron de 2017 qui n’obligent plus une multinationale à être solidaire de sa filiale, donc de mettre au pot pour le plan social.
« Ça a commencé par la rapide dé- gradation des magasins où plus rien n’était remplacé », reprend Leïla. « Aujourd’hui, on paye les choix stratégiques de la direction », renchérit à ses côtés Laurent Degousée. Ap- puyant sur le sentiment d’injustice ressenti par les salariés, le délégué SUD commerce explique : « Elle dé- cide brusquement et sans justification de n’avoir plus d’avenir en France. Donc elle licencie 400 personnes. C’est incroyable ! » La firme britannique est pour lui coupable à deux titres du naufrage de New Look France. Notamment par le biais des « prix de transfert », des charges imputables à la multinationale que celle-ci refacturait ensuite à sa filiale française, plombant ainsi les comptes de cette dernière. Cette amertume, tous la partagent au sein du magasin occupé.
À Rouen, des salariés menacent de faire la grève de la faim
Lundi soir, pour la première fois de- puis le début de la procédure de redressement judiciaire, la direction anglaise a daigné répondre par courrier aux représentants des personnels français. Rejetant toute responsabi- lité du fiasco de New Look France, elle écarte toute possibilité d’abondement du plan social et va jusqu’à blâmer l’attitude des salariés, jugée « agressive », « peu serviable » et « contre-productive ». Une déclaration qui a eu pour effet de renforcer l’esprit combatif des salariés. Les personnels ont ainsi relancé leur de- mande d’intervention du gouverne- ment auprès du groupe propriétaire anglais. À Rouen, des salariés d’un magasin menacent désormais de se mettre en grève de la faim pour obtenir un geste de la multinationale soutenue par un fonds d’investissement sud-africain.
6- Sursollicitation, manque de moyens : les pompiers en grève cet été
Source : Le monde 26/06/2019
Le mouvement, annoncé du 26 juin au 31 août, n’aura pas d’impact sur la prise en charge des personnes, selon le ministère de l’intérieur
A l’initiative de sept syndicats, qui ont envoyé leur préavis directement à Christophe Castaner, les sapeurs- pompiers doivent commencer, mercredi 26 juin, une grève prévue pour durer jusqu’au 31 août. Au ministère de l’intérieur, on se veut rassurant : » Le mouvement n’aura pas d’impact sur la prise en charge de nos conci- toyens. » Tenus d’assurer un service minimum, les grévistes se contenteront d’inscriptions sur les casernes, les véhicules et les tee-shirts, ou de brassards lors des interventions.
Les signataires – qui représentent 85 % des 40 500 pompiers professionnels de France, et appellent les 195 000 pompiers volontaires à les soutenir – réclament notamment » le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique « , » une revalorisation de la prime de feu à 28 % » – comme la prime de risque des gardiens de la paix –, contre 19 % actuellement, et un » recrutement massif » pour combler les besoins. Les 12 500 pompiers de Paris et de Marseille, ayant le statut de militaires, ne sont pas concernés par le mouvement.
» Il s’agit surtout d’exprimer le ras-le- bol général, explique André Goretti, président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels (FA/SPP-PATS), premier syndicat du métier. On nous demande chaque année d’assurer de plus en plus de missions avec de moins en moins d’effectifs. Le service public de secours est malade. »
» De 2003 à 2018, rappelle Sébastien Delavoux (CGT), on est passé de 3,5 à 4,6 millions d’interventions par an « , un chiffre en hausse de 7 % chaque année. Le » secours aux personnes » représente 84 % des interventions, contre à peine plus de 50 % au début des années 2000. » On nous appelle trop souvent pour des choses qui ne sont pas dans notre périmètre, déplore Sébastien Delavoux. Parce que si vous appelez le 18, il y aura toujours quelqu’un pour vous répondre. »
Hausse des violences
» En cas d’ivresse sur la voie publique, par exemple,la police devrait verbaliser l’individu et le placer en dégrisement, expose André Goretti. Mais comme la police manque d’effectifs, on nous appelle pour emmener l’individu aux urgences. » Les syndicats dénoncent en chœur une » sursollicitation » due aux » carences de l’Etat « , révélatrice des déserts médicaux, du vieillissement de la population, et d’une organisation défaillante entre le SAMU, qui dépend du ministère de la santé, et les pompiers.
Place Beauvau, on assure » partager » ce constat : » Des groupes de travail réfléchissent aux moyens de faire baisser la pression au niveau de la prise en charge des personnes, comme le rapprochement entre les ARS – agences régionales de santé – et les SDIS – services départementaux d’incendie et de secours – , ou la limitation du temps d’attente des pompiers aux urgences. «
Pas de » recrutement massif » au programme, cependant. » La solution consiste plutôt à ne faire sortir les pompiers que quand c’est nécessaire, estime Olivier -Richefou, président de la Conférence nationale des SDIS, et représentant de l’Assemblée des départements de France – lesquels paient les salaires des pompiers. La mise en place d’un numéro unique et de plates-formes d’appels départementales communes aux acteurs de l’urgence (SAMU, pompiers, police et gendarmerie) permettrait de réduire le nombre d’interventions. »
L’augmentation de la prime de feu ne semble pas plus à l’ordre du jour, six mois après les augmentations consenties aux policiers et gendarmes lors du mouvement des » gilets jaunes « , et quelques jours après le déblocage de 70 millions d’euros en faveur des urgentistes en grève. » Cela coûterait 130 millions d’euros, calcule Olivier Richefou, et les départements n’ont pas 130 millions d’euros pour cela. »
Les pompiers attirent par ailleurs l’attention sur les violences à leur encontre, qui connaissent une hausse inquiétante : en 2015, 1 939 déclaraient avoir été victimes d’une agression. Ils étaient 2 813 en 2017, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Le ministère de l’intérieur a demandé, en mars, à tous les préfets » d’établir un diagnostic sur la sécurité des pompiers « , et lancera en septembre » une campagne nationale de sensibilisation » sur le sujet.
7 – 100 % de grévistes aux urgences de Léon-Binet
Source : Le Parisien – 26/06/2019
Les agents de ce service du centre hospitalier ont rejoint le mouvement national. Ils réclament notamment de meilleures conditions de travail et plus de personnel.
Ils ont rejoint le mouvement national par solidarité. Mais aussi en raison de revendications locales. Tous les agents du service des urgences de l’hôpital Léon-Binet, à Provins, sont en grève. Mais réquisitionnés par leur direction, leur mouvement n’a pas vraiment de conséquences sur place.
Comme tous les urgentistes de France, ils réclament de meilleures conditions de travail, plus de personnel et du meilleur matériel. « On ne veut plus laisser les gens huit heures à douze heures sur des brancards, indique un agent de l’établissement hospitalier. Ce n’est plus possible pour nous. »
Renouvellement du matériel du Smur
Comme partout, la fréquentation de leur service a augmenté. A Provins, cette augmentation est de 2,5 % par an. « On manque énormément de médecins dans le secteur, indique un autre agent. Il n’y a pas de médecin de garde, ni SOS Médecins. La seule solution pour les gens, ce sont les urgences. »
Sur un plan local, les urgentistes en grève réclament également de nouveaux brancards, un renouvellement du matériel du service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) — « Il nous faudrait un nouvel écho- graphe », précise un gréviste — et plus de considération. Sur le plan salarial, ils demandent aussi la revalo- risation de la prime de nuit (1,07 € brut par heure actuellement) et le paiement de leurs heures supplé- mentaires.
« Ici, on voudrait au moins un agent en plus sur 24 heures. Si on a deux appels pour le Smur, il ne reste plus que deux infirmières et un médecin dans le service, révèle un autre agent. C’est vraiment très peu. Et pendant ce temps, on peut avoir une dizaine de personnes en attente. On veut aussi plus de lits de la part de l’Agence régionale de santé (ARS), car aujourd’hui, on se retrouve avec des mamies de 70 ans en maternité. On trouve des lits où on peut. »
Les grévistes sont soutenus dans leur mouvement par l’Union syndicale départementale CGT, qui dénonce des assignations non réglementaires. « Elles tombent le matin même ou trop tard la veille, pointe Franck Pusced du, de l’USD-CGT. L’hôpital assigne aussi la totalité du service, au lieu d’un effectif du dimanche. » « Si elles ne sont pas faites dans les règles, on ira devant le tribunal administratif », prévient Soizic Parenthoine, secrétaire générale du syndicat, face à Sandrine Lhomme, directrice des soins venue à la rencontre des grévistes. « L’ensemble des revendications a été reçu », affirme cette dernière.
Les grévistes devraient rencontrer aujourd’hui le directeur de l’hôpital, Claude-Henri Tonneau. ■
8 – Le personnel des relais toilettes des gares SNCF parisiennes est en grève
Source : NVO – 26/06/2019
La société hollandaise 2theloo veut bien récupérer le marché de la sous-traitance des toilettes situées dans les gares parisiennes de la SNCF, mais sans les salariées. En trois ans, c’est la deuxième fois consécutive que 2theloo tente d’outrepasser le droit français en matière de transfert de contrats de travail. Soutenues par l’UL CGT du 10e arrondissement de la capitale, les grévistes ne lâchent rien.
Elles n’ont pas tergiversé avant de décider de se mettre en grève. Et pour cause : ces 20 employées qui assurent l’hygiène et la propreté des relais toilettes au sein de trois gares parisiennes majeures – Lyon, Nord et Austerlitz – savent d’expérience qu’elles n’ont rien à gagner et, tout à perdre, à rechercher un improbable dialogue social avec 2tyheloo.
Déjà, en 2015, lors de la reprise de ce même contrat de sous-traitance proposé par la SNCF – qui passait des mains de Spatio Confort (leur employeur de l’époque) à celles de 2theloo –, elles avaient dû endurer neuf jours de grève pour se faire entendre et obtenir le respect de l’article L1224-1 du Code du travail. Un texte de loi qui oblige tout repreneur d’un marché à reprendre aussi les personnels, et ce, aux mêmes conditions sociales et salariales que celles dont ils bénéficiaient avec le prestataire sortant.
À l’époque, 2theloo avait scindé en deux l’activité des toilettes – nettoyage d’un côté et vente de produits périphériques de l’autre – dans le seul but de se débarrasser des personnels de Spatio Confort. Par ce truchement (consistant en une simple modification de code APE de la partie « commerciale » de l’activité), 2theloo avait fait coup double : réduire de moitié la masse salariale héritée du contrat SNCF et confier les 20 salariées restantes à un autre sous-traitant. En l’occurrence, à la société Derichebourg pour une durée de trois ans.
Le repreneur veut s’exonérer de ses obligations
Or, le contrat avec Derichebourg étant arrivé à échéance, 2theloo est supposé reprendre à son compte les deux activités artificiellement séparées. Mais voilà, tout comme en 2015, la société hollandaise ne l’entend pas de cette oreille. Une oreille qui veut rester sourde aux dispositions légales régissant la continuité de l’activité dans les transferts de contrats de sous-traitance, mais aussi aux revendications des salariées qui, elles, ne demandent qu’une chose : conserver l’emploi qu’elles occupent depuis vingt ans.
« Nous avons adressé un courrier recommandé à 2theloo pour lui rappeler ses obligations légales, mais cette entreprise, qui accorde visiblement autant d’importance au Code du travail qu’à du papier toilette, refuse tout contact avec les personnels et les laisse sans réponse », indique Richard Bloch, défenseur syndical de la CGT Paris.
La SNCF doit prendre ses responsabilités dans ce conflit
Faute de quoi, les salariées n’ont eu d’autre choix que de se retourner contre l’entreprise cédante, à savoir Derichebourg, laquelle, pour toute réponse, a mis sur la table des propositions de ruptures conventionnelles. Dans ce « business des toilettes » qui fleure bon la magouille entre rapaces de la sous-traitance, les grévistes comptent désormais interpeller le donneur d’ordres de ce contrat de « mictions », à savoir la SNCF. Celle-ci, en pleine transformation, se passerait bien d’un bis repetita à la sauce 2015, lorsqu’elle fut contrainte par la grève d’intervenir dans la résolution du premier conflit avec 2theloo. « Aujourd’hui, plus encore qu’en 2015, la SNCF ne peut refuser de prendre sa part de responsabilité dans ce nouveau conflit ; c’est elle qui donne les ordres pour que ses sous-traitants, par elle choisis, exécutent un service indispensable au fonctionnement de ses gares », précise Pascale Heurteux, secrétaire générale de l’UL CGT Paris 10e.
En attendant que les diverses parties impliquées dans cet imbroglio juridique de la sous-traitance en cascade réalisent que les salariées ne se laisseront pas traiter comme des déchets, qu’elles ne céderont rien de leur droit au maintien de leurs emplois – une nécessité vitale pour elles – la grève se poursuivra. En pleine canicule, et au risque de provoquer une crise sanitaire dans les principales gares parisiennes.
9 – Le projet de cession d’Herta par Nestlé hérisse les salariés
Le numéro un mondial de l’alimentation cherche un repreneur pour Herta, sa division charcuterie.La cession concerne deux usines et 1.700 salariés en France. Le français Bigard et l’espagnol Campo Frio seraient sur les rangs.
L’intersyndicale de Nestlé en France a lancé ce jeudi « un appel au débrayage dans l’ensemble des sites » du leader suisse sur le territoire national le 28 juin. Le projet de cession de Herta a visiblement mis le feu aux poudres ainsi que les questions concernant une éventuelle restructuration des cinq usines Purina (aliments pour animaux domestiques). Les représentants des salariés expriment leur « incompréhension » alors que Herta est « la marque la plus achetée par les Français », selon le panel Kantar Footprint. Et que l’alimentation pour les chiens et chats est désormais l’un des quatre secteurs prioritaires de Nestlé avec le café, l’eau en bouteille et la nutrition infantile ou médicale.
« La course à la rentabilité depuis l’arrivée de Mark Ulf Schneider aux commandes du groupe engendre une dégradation des conditions de travail dans tous les sites », déplore l’inter- syndicale. « En dix ans et d’ici à 2020, la politique de cession d’activités aura fait baisser de 50 % l’effectif de Nestlé en France. Les dépenses de re-
structurations ont doublé en deux ans, de 300 millions d’euros à 600 millions », affirme la FGA-CFDT. Le géant suisse, qui comptait encore trente usines en 2008 en France, n’en a plus que 21 en 2019, qui repré- sentent 12.000 emplois, selon Nestlé France. La France n’en reste pas moins le deuxième plus gros marché pour le groupe après les Etats-Unis.
Plusieurs repreneurs
L’intersyndicale déplore également que « la stratégie d’optimisation fiscale appliquée par la direction suisse spolie l’Etat et les salariés de ressources financières importantes ». Sollicité par « Les Echos », Nestlé France n’a pas souhaité faire de commentaires. Selon nos informations, plusieurs groupes auraient manifesté leur intérêt pour Herta. Parmi eux, Bigard (Charal), qui contrôle plus de 40 % des abattages de bovins et de porcs en France, et des étrangers dont l’espagnol Campo Frio. L’acquisition est estimée entre 800 millions et un milliard d’euros.
Herta a deux usines en France, dont la plus grosse à Saint-Pol-en-Ter- noise dans le Pas-de-Calais, qui em- ploie 1.200 personnes. L’autre se situe à Illkirch-Graffenstaden (Bas- Rhin) et compte 400 salariés. Une centaine d’emplois sont concentrés au siège. Herta produit pour l’essentiel de la charcuterie en France, mais fait également de l’assemblage de croque-monsieur. L’activité de pâtes à dérouler à Wangen en Suisse et de protéines végétales à Teplice en République tchèque seraient conservées.
Après six ans de ralentissement de son rythme de croissance, Nestlé a généré une croissance organique de 3 % (+2,1 % en publié) pour un chiffre d’affaires de 91,4 milliards de francs suisses sur l’exercice 2018. Mark Ulf Schneider, l’administrateur délégué de Nestlé, table sur une poursuite du redressement et vise une croissance organique des ventes d’environ 5 % avec une marge d’exploitation de 17,5 % à 18,5 % d’ici 2020.
10 – Solidarité avec les salariés de GPA Packing Asnières sur Seine 92600 en grève pour leur salaires et leur conditions de travail
SOURCE : CGT – 28/06/2019
Depuis 15 jours les salarié-e-s de GCA packing sont en grève pour une augmentation de salaire de 100 euros pour tous, le droit aux équipements de protection individuelle (EPI), un réajustement de 4 minutes des horaires pour améliorer les conditions de vie, l’abandon des jours de carence pour tous et l’embauche en CDI des salarié-e-s en CDD. À part quelques avancées sur les EPI et les 4 minutes, les négociations sont au point mort. Les employeurs ont fait le choix de laisser pourrir ce conflit qui impacte pourtant la production et le fonctionnement de l’AIA de Clermont, établissement industriel du Ministère des Armées, donneur d’ordres dans le cadre d’un marché public.
Ce matin, les 86% de salariés grévistes ont touché une paye amputée de 12 jours de grève, retrait effectué en temps réel alors que la grève se poursuit et sans qu’aucune négociation n’ait été engagée. Ceci est emblématique de la brutalité du Président du Groupe GCA et de la direction de la filiale GCA Packing.
Les revendications des salariés-e- sont légitimes, d’autant que la productivité a augmenté de 20% depuis le 1er janvier 2019 !
Les salarié-e-s ont le soutien de toute la CGT, tant au niveau professionnel qu’interprofessionnel, avec la fédération de la Construction du Bois et de l’Ameublement, la fédération nationale des Travailleurs de l’État, l’Union Départementale du Puy-de-Dôme et la Confédération.
Il faut poursuivre et amplifier cette solidarité avec les salarié-e-s en grève pour leurs conditions de travail et pour amplifier le rapport de force contre un patronat qui reste sourd aux revendications et tente, par tous les moyens, d’étouffer la mobilisation des travailleurs.
Une cagnotte Leetchi est en ligne si vous êtes trop loin pour aller soutenir la lutte sur place.