Après avoir signé un accord avec l’UE et les USA qui stipulait la fin des sanctions économiques contre l’Iran en échange d’une régulation publique de ses activités électronucléaires, Téhéran a subi de plein fouet le reniement par Trump de la signature des États-Unis (il a fait la même chose à propos de l’accord climatique de Paris et aussi à propos des relations avec Cuba, où un début de normalisation engagé par Obama et Raul Castro a été dénoncé avec de lourdes conséquences pour le peuple cubain).
Certes l’UE, donc la France, ne s’est pas officiellement retirée de l’accord sur le nucléaire iranien. Mais les monopoles capitalistes européens qui redoutent les lois extraterritoriales mises en place illégalement par Washington ont renié leurs engagements commerciaux avec l’Iran, si bien qu’aujourd’hui, il faudrait que, sans mot dire, Téhéran subisse la double peine : limitation de ses efforts d’enrichissement nucléaire ET lourdes sanctions étasuniennes strangulant son économie avec la complicité honteuse des Européens…
Dès lors on conçoit que l’Iran puisse annoncer que, ni Washington ni Bruxelles ne tenant leur part d’engagements légaux, la République islamique puisse se dégager progressivement des siens : pourquoi serait-elle la seule à tenir des engagements que les Américains renient officiellement et que les Européens contournent officieusement ?
C’est pourquoi les protestations de Le Drian (ministre macroniste des Affaires étrangères) demandant unilatéralement à Téhéran de « tenir ses engagements » alors que son économie est étouffée (impossibilité croissante de vendre son pétrole, comme c’est aussi le cas du Venezuela bolivarien !) et que le coupable de cette situation est clairement à Washington, sont soufflantes d’hypocrisie et de lâcheté : ce n’est pas seulement la souveraineté de l’Iran que le retrait étasunien bafoue, c’est celle de notre pays, sans parler des énormes menaces sur la paix quotidiennement menacée dans le détroit d’Ormuz !
Bien entendu, nous, PRCF, sommes plus que critiques envers le régime iranien qui a massacré tant des nôtres : c’est bien évidemment des communistes iraniens et des autres forces ouvrières et progressistes que nous sommes solidaires dans ce pays, faut-il le dire.
Mais cela n’empêche nullement de considérer, parce que tels sont les faits, que dans cette affaire comme en bien d’autres (Palestine, Amérique latine, Yémen, « sanctions » contre la Russie, chantage permanent contre la Chine…), l’ennemi principal de la paix, de la souveraineté des nations et de la libre coopération entre les peuples est clairement l’impérialisme américain et tous ses vassaux.
Georges Gastaud