Dès la publication du rapport Delevoye exposant la réforme des retraites que veut mettre en place en 2020 le régime Macron en application des ordres de l’Union Européenne et du MEDEF, nous vous avons montré que cette réforme a pour but de faire baisser les retraites (lire ici : https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/retraite-augmenter-lage-de-depart-baisser-les-pensions-le-double-objectif-de-macron-ue-medef/). Chiffres à l’appui, c’est confirmé par le collectif http://reformedesretraites.fr qui démontre que le rapport Delevoye, c’est mensonges sur mensonges pour faire croire que la réforme des retraites par répartition vers un système unique de retraites par points ne fait pas diminuer le niveau des pensions.
Rappelons qu’
La réforme des retraites Macron baisse mécaniquement les pensions
Le collectif alerte sur Twitter :
» On sait déjà qu’un des effets principaux de la réforme Macron est de mettre en place un système qui baisse automatiquement les #retraites à mesure que l’espérance de vie s’allonge : « »Les administrations ont simulé 9 cas. Et TOUS (tous) voient leur pension diminuer au fil du temps. Sans exception. «
Ne serait-ce que mécaniquement, les retraites vont diminuer dans le temps par baisse de la valeur du point et par recul de l’âge pivot en deçà duquel il y aura des pénalités (« âge de départ à la retraite », âge que Macron veut d’ores et déjà reculer de 62 ans à 64 ans).
Le rapport Delevoye indique noir sur blanc que « le taux plein tiendra compte de l’évolution de l’espérance de vie ». Ce qui signifie que l’âge de départ à la retraite va bouger tous les ans, et que si l’espérance de vie augmente, les retraites baisseront de façon automatique. En clair, c’est la « réforme à la baisse » chaque année.
Les mensonges du rapport Delevoye
Au-delà, comme nous vous l’expliquions (La réforme des retraites Macron décodée, cliquez ici), le calcul des pensions en moyenne sur toute la carrière va mécaniquement faire diminuer les pensions.
Une baisse cachée par le gouvernement, qui refuse de communiquer les simulateurs permettant de calculer le montant de sa retraite avant et après sa réforme.
De façon étonnante, sur les 9 cas de calcul des effets de la réforme par retraite par points, Delevoye affiche des pensions de retraites en légère hausse dans 8 cas. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller le collectif réformedesretraites.fr qui a donc sorti la calculette et trouvé un énorme mensonge.
C’est en page 143 du rapport que le collectif a découvert la manipulation grossière.
Pour ses calculs, le rapport Delevoye fait mine de comparer la situation actuelle à la situation après la réforme. Sauf que la situation actuelle n’est pas la situation actuelle :
Delevoye compare une retraite calculée avec la réforme Macron et une retraite calculée dans le système actuel SI on rallongeait la durée de cotisation au-delà de 44 ans et 3 mois (aujourd’hui, c’est 42 et ça sera 43 ans dans quelques années) !
Donc, au lieu de comparer la réforme Macron au système actuel (ce qui pourrait faire apparaître une baisse des pensions), Delevoye compare la réforme des retraites à… quelque chose qui n’existe pas.
Comme ça, on a l’impression que sa réforme, elle est bien. Malin le Jean-Paul.Certes, on ne s’attendait pas à un rapport très objectif, mais là le mode de raisonnement est particulièrement malhonnête. La tromperie est à la fois si grossière et si dissimulée, on ne vous cache pas qu’on est un peu sur les fesses. Et on n’en est qu’au début.
Collectif reformedesretraites.fr
Rapport Delevoye : l’entourloupe
Le rapport Delevoye diminue les pensions actuelles pour faire passer la pilule
Dans le rapport Delevoye, les comparaisons avec le système actuel ne sont pas sincères. En effet, pour ne pas trop pénaliser la comparaison, les “cas types” ne sont pas faits dans le cadre du système actuel réel (légal), mais en y ajoutant des nouvelles mesures d’allongement de durée qui n’ont jamais été votées et qui portent la durée de cotisation à plus de 43 ans pour la génération 1980 et plus de 44 ans pour la génération 1990.
Cette manipulation a pour effet de faire baisser les pensions calculées “dans le système actuel” pour les faire apparaître inférieures ou égales à celles calculées dans le système Delevoye.
Sur la méthode, c’est scandaleux. Sur le fond c’est clair, la réforme Macron contient en elle-même des mesures d’économies plus importantes que celles du système actuel.
1. Le rapport Delevoye ne simule pas le système actuel, mais le système actuel incluant de nouveaux allongements de durée requise, qui ne figurent pas dans la loi ; cela augmente la décote et diminue la surcote
Rappelons la formule de calcul de la retraite de la sécurité sociale :
Selon la législation actuelle, les personnes nées à partir de 1973 devront cotiser 43 annuités pour valider une retraite « à taux plein ».
Dans le rapport Delevoye, les cas types présentés (par exemple les deux cas types du dossier de presse, Marine et Leila) ont commencé à cotiser à 22 ans, sans interruption.
On peut donc compter que dans le système actuel, ces personnes peuvent prétendre à une retraite à taux plein à 65 ans. Si la retraite est prise à 62 ans, il leur manquera 12 trimestres, à 63 ans 8 trimestres, à 64 4 trimestres. Cela vaut aussi bien pour la génération 1980 que pour la génération 1990. (cf tableau 1)
Mais le rapport Delevoye ne se base pas sur la législation actuelle et invente un prolongement de la durée de cotisation qui va au-delà de la législation actuelle.
« Dans la situation hors système universel, la durée d’assurance requise a été prolongée au-delà de celle prévue par la législation actuelle (…) ; la durée d’assurance requise s’établit respectivement à 43 ans et 6 mois pour la génération 1980 et 44 ans et 3 mois pour la génération 1990. » Annexe du rapport, p. 143.
Ce changement a pour effet d’augmenter et de créer une décote supplémentaire ou de diminuer la surcote, bref de diminuer le taux de liquidation à âge donné. (cf table 1).
Table 1 : Taux de liquidation des cas type, système actuel et système actuel modifié par le rapport
Enfin, ce changement de législation influe aussi sur le « coefficient de proratisation » () car il augmente le nombre de trimestres requis.
2. Ce qu’on aurait vu si le rapport avait pris la législation actuelle comme référence
Dans le rapport, le calcul de la pension n’est pas détaillé. Le rapport ne décompose pas la retraite de base (sécurité sociale) et la retraite complémentaire. Il est donc difficile, voire impossible de reconstituer les calculs du rapport.
Mais en se calant sur les hypothèses du rapport (un salaire qui augmente de 1,3% par an, sans inflation), on peut reconstituer l’écart entre ce qu’aurait été la pension « dans le système actuel » avec la véritable législation actuelle.
C’est illustré ici par le cas d’une personne qui gagne toute sa vie le salaire moyen par tête (SMPT), c’est le premier cas type (Marine) présenté dans le dossier de presse et dans le rapport.
Le calcul de l’écart se base sur la simulation du salaire de référence et l’application d’une décote/surcote conforme à la législation actuelle (comme dans la table 1).
Table 2: Cas type n°1 du dossier de presse corrigé
On remarque que dans presque tous les cas de figure, la législation actuelle est plus favorable que le système de la réforme. Ce pour une raison simple : la réforme comprend intrinsèquement l’équivalent de nouvelles mesures de report de l’âge (ou de la durée) que ne contient pas la législation actuelle.
* cette nouvelle entourloupe de Macron & Buzin/Delevoye pour tenter d’éponger notre Dette sur le dos des retraités qui ont cotisé toute leur vie, provoque l’indignation des « Economistes Atterrés » ( vous devriez les inviter à la fête de l’Huma) !
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