Le mercredi 17 juillet 2014, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines est abattu dans le ciel ukrainien. C’était il y a 5 ans. Quelques mois plus tôt, une junte formée par une alliance réunissant oligarques et milices d’extrême-droites pro-UE s’est emparée du pouvoir à Kiev avec le soutien actif de l’Union Européenne et des USA par le coup d’État d’Euromaïdan. Ce pouvoir illégal n’est pas reconnu dans l’Est et le sud du pays, d’autant qu’il lance immédiatement des mesures xénophobes contre la population russophone. Des dizaines de militants antifascistes et syndicalistes sont brûlés vifs dans l’incendie de la maison des syndicats d’Odessa. La guerre éclate, la junte envoie ses troupes contre le Donbass. Les tanks de Kiev bombardent les agglomérations de Donetsk et Lugansk. Face à la résistance du Donbass, Kiev envoie des chasseurs et bombardiers dans le ciel du Donbass. Dans les jours précédent le crash du vol MH17, les milices de défense du Donbass abattent plusieurs appareils de Kiev. Le 17 juillet 2014, le vol MH17 est abattu. 298 personnes sont tués. Immédiatement, les capitales de l’Axe USA- UE-OTAN incriminent la Russie et prennent prétexte du crash pour renforcer leur soutien militaire à la junte de Kiev et imposer de lourdes sanctions commerciales à la Russie.
Comment et par qui a-t-il été abattu, la question reste posée. Et ce, même si l’Axe euro-atlantique poursuit sa campagne de propagande au service de la guerre menée pour contrôler l’Ukraine et affaiblir la Russie.
La Malaisie dénonce l’enquête politique du JIT.
À la suite du crash, une enquête internationale est demandée. Mais cette enquête écarte immédiatement la Russie, ainsi que la Malaisie, pour être placée sous contrôle des Pays-Bas, à travers une institution créée pour l’occasion, le JIT (Joint Investigation Team). Une étrange équipe d’enquête qui comprend dans ses rangs…. les autorités de Kiev. Sans surprise
Le 17 juillet 2019, le Premier ministre malais, Tun Dr Mahathi Mohamad est on ne peut plus clair dans ses déclarations, se désolant que les responsables du tir du missile ne soient pas connus.
« Nous sommes tristes car il s’agit d’un acte délibéré, mais nous ne savons pas qui a tiré le missile » (…) « Nous savons que c’était un missile, mais nous devons maintenant savoir qui l’a tiré »
Mahathir Mohamad – premier ministre de Malaisie – 17 juillet 2019
C’est un désaveu à 100% des conclusions de l’enquête néerlandaise qui au mois de juin 2019 a incriminé 3 russes (I Girkin, S Dubinskiy, O Pulatov) et un ukrainien (L Karchenko), imputant la responsabilité du crash aux milices de défense du Donbass, accusées d’avoir tiré un missile Buk sur l’avion de ligne.
Le 20 juin, le gouvernement malais, par la voix de son Premier ministre avait été encore plus tranchant en dénonçant cette inculpation comme un « coup politique contre la Russie »en indiquant que la Malaisie n’est pas convaincu par les éléments du JIT et exigeant que les enquêteurs produisent des preuves que des Russes sont impliqués dans le tir.
Le ministre des Transports malais continue de demander dans un communiqué publié le 17 juillet 2019 » de poursuivre ceux qui sont responsables de ce crime haineux et de garantir la justice pour les victimes ».
JIT une enquête aux conclusions écrites d’avance, impliquant le principal suspect.
Ce qui est certain c’est que la façon dont a été mené l’enquête par les Pays- Bas posent de très nombreuses et graves questions. Une enquête qui sans surprise a abouti aux conclusions écrites d’avance par les capitales occidentales dès le 17 juillet 2014 et reprises sur l’ensemble des gros titres de la presse occidentale qui ont, dès le 18 juillet 2014, condamné la Russie et exonéré de toutes responsabilité les autorités mises en place au pouvoir, par la force, par l’UE et les USA à Kiev.
Un nouveau documentaire produit par l’agence Bonanza média et traduit en français par le media du Donbass Donbass Insider, présentant un travail d’enquête de terrain dans le Donbass et donnant la parole aux experts et aux autorités malaises, met à nouveau en évidence nombre de questions sur cette enquête.
- pourquoi la Malaisie a-t-elle été écartée dans l’enquête ? Pourquoi ses enquêteurs ont-ils fait l’objet de pressions occidentales ?
- pourquoi l’Ukraine fait-elle partie des équipes d’enquête alors qu’elle est l’un des principaux suspects, son armée combattant dans la zone disposant d’avions, de missiles capables d’avoir abattu l’avion, une armée qui a déjà par le passé abattu un avion civil russe par un tir de missile sol air en 2001 au-dessus de la mer Noire ?
- pourquoi certains enregistrements utilisés par le JIT pour incriminer les milices du Donbass et la Russie, déposés par les services secrets de l’Ukraine, apparaissent trafiqués ? Pourquoi l’Ukraine n’a jamais publie les données de ses radars militaires, nombreux et actifs dans la zone du crash ?
- Pourquoi le JIT a-t-il mis plus de 4 mois à venir chercher les débris de l’avion, et pourquoi la majeure partie n’a pas été récupérée pour être analysée par l’enquête ?
Au-delà de l’enquête sur le tir de missile qui aurait abattu l’avion, la question principale demeure non posée par le JIT, elle est pourtant fondamentale dans les causes de la tragédie :
- pourquoi les autorités de Kiev n’ont-elles pas fermé leur espace aérien au-dessus du Donbass et guidé délibérément cet avion sur cette zone de guerre ?
Pourtant Kiev était parfaitement informé des combats s’y déroulant, puisqu’elle y avait déployé de nombreux avions de combat, bombardiers et chasseurs pour attaquer le Donbass, dont les milices ont répliqué en abattant avec des missiles sol-air plusieurs aéronefs de l’armée de Kiev.
JBC pour www.initiative-communiste.fr