Nous, militants franchement communistes, n’idéalisons nullement le pouvoir actuel à Moscou mis en place, quoi qu’on en pense, dans le sillage de la contre-révolution eltsinienne, et encore moins le brutal pouvoir clérical des mollahs iraniens. Mais d’une part, les faits montrent que l’impérialisme euro-atlantique, et spécialement l’arrogant « America first » de Trump, est de très loin l’ennemi principal de la paix mondiale, de la souveraineté des peuples et de la diversité des cultures. D’autre part, fût-ce pour des raisons de classe parfaitement égoïstes, les bourgeoisies russe et persane, qui sont marginalisées par l’actuelle mondialisation euro-atlantique, défendent occasionnellement ce qu’il est convenu d’appeler le multilatéralisme, lequel offre aux peuples un cadre géopolitique plus favorable que le brutal unilatéralisme US et que le prétendu droit d’ingérence néo-colonial. C’est pourquoi nous devons être attentifs à l’évolution de l’axe Moscou-Téhéran-Pékin, et cela d’autant plus que « notre » impérialisme est clairement positionné du côté de l’impérialisme étasunien fauteur de nouvelles guerres mondialisables de l’Amérique latine au détroit d’Ormuz.
La Russie ouvrirait une base navale et aérienne dans le détroit d’Ormuz en Iran
Téhéran et Moscou se seraient mis d’accord pour ouvrir deux bases navales et une base aérienne russes en Iran ! L’emplacement, sur le Golfe persique, est stratégique au possible : Bouchehr et Chabahar, encadrant le détroit d’Ormuz.
Chacun sait que dans la crise géopolitique au Moyen orient, la Russie et l’Iran se sont rapprochés, intérêts mutuels pour le multilatéralisme obligent face à l’impérialisme hégémonique des États-Unis d’Amérique et de leurs vassaux européens. Dédollarisation, stabilisation du marché du pétrole ou encore défense de la Syrie contre l’agression américaine, la diplomatie comme les forces armées iraniennes et russes agissent de concert dans nombre de domaines.
C’est ce dont a témoigné encore récemment en juin le sommet tripartite Russie-Israël-Usa où Moscou a refusé de rejoindre les tenants d’un isolement de Téhéran, la diplomatie russe y déclarant : « L’Iran a toujours été et demeure notre allié, avec qui nous développons nos relations dans un contexte aussi bien bilatéral que multilatéral. Nous croyons donc qu’il est inadmissible de qualifier l’Iran comme la principale menace de la région et de le mettre sur le même plan que l’État Islamique ou d’autres organisations terroristes. »
Lorsque l’Iran a abattu un drone prédateur US s’étant immiscé à l’intérieur des frontières perses, la diplomatie russe a confirmé que :
« selon les données militaires russes, le drone US était bien dans l’espace aérien iranien et que les accusations américaines contre Téhéran concernant l’attaque de pétroliers étaient « de piètre qualité et peu professionnelles ». «
Mais ce n’est pas tout, outre la livraison effective des systèmes de défense anti-aérienne performant (S300) à l’Iran, la Russie chercherait à implanter des bases aériennes et navales en Iran, dans le détroit d’Ormuz. Un mémorandum aurait d’ailleurs été signé lors de la visite récente du chef de la marine iranienne à Saint-Pétersbourg. L’emplacement de ces bases russes pourrait être les villes de Bouchehr et Chabahar, encadrant le détroit d’Ormuz.
Si l’information est sujette à caution (lire ici) il demeure que la coopération militaire entre Moscou et Téhéran pour s’opposer à l’impérialisme US va croissant. Un mémorandum a été signé pour la réalisation prochaine d’exercices navals militaires conjoints dans l’océan indien et dans le golfe d’Oman entre l’Iran et la Russie.
Et la Chine communiste fera de même avec l’Iran, en ouvrant des bases militaires pour contrer l’impérialisme US.