Le 14 août, le régime Macron, avec l’aide de ses relais médiatiques, s’est lancé dans une grosse opération de propagande autour de la publication par l’INSEE des chiffres du chômage : faire croire que le chômage baisse ! Et pourtant, il y a toujours plus de 6,5 millions de chômeurs inscrits à Pôle-Emploi ! Plus du 1/4 de la population active, près de la moitié de la population salariée dans le secteur privé ! Et ce n’est pas l’insignifiante baisse en 1 trimestre de 0.2% du nombre de chômeurs recensé par l’INSEE, au sens du BIT, qui change la situation. Ce d’autant plus que la définition du chômage au sens du BIT est très restrictive : il suffit d’avoir travaillé une 1h au cours de la période de référence pour sortir des chiffres du chômage.
Rappelons que les chiffres du chômage sont tellement mauvais que la ministre du Travail (du chômage diront certains) Murielle Pénicaud a pris comme première décision sur ordre de Macron à son entrée en fonction de supprimer leur publication mensuelle pour passer à une publication trimestrielle !
Les vrais chiffres du chômage : 6 554 100 inscrits à Pôle-Emploi au 2e trimestre 2019 !
www.initiative-communiste.fr vous révèle les vrais chiffres du chômage : 6 554 100 inscrits à Pôle-Emploi au 2e trimestre 2019. C’est le chiffre communiqué par le bilan n°34 de la DARES, publié en juillet 2019. Rappelons que le vrai nombre de chômeurs est encore supérieur, puisqu’il faut compter tous les travailleurs radiés, sans indemnité, qui n’ont pas de travail mais ne sont pas inscrits à Pôle-Emploi.
Contrairement aux annonces de la propagande des médias des milliardaires et des chaînes publiques aux ordres de l’Élysée, voilà les vrais chiffres du chômage selon le ministère du Travail :
- le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A n’a que très peu varié entre juillet 2018 et juillet 2019 (-1.4%) à 3 377 300 demandeurs d’emploi
- Le nombre des chômeurs en catégorie B recule très légèrement (-1.6%) et au contraire augmente en catégorie C (+1.8%). La catégorie C correspond aux chômeurs exerçant une activité réduite précaire longue.
- résultat le chômage n’a quasiment pas évolué en un an (-0.5% sur un an) pour les chômeurs inscrits à Pôle Emploi : 6,554 millions de chômeurs sont enregistrés par le ministère du Travail à fin juin 2019, contre 6, 589 un an plus tôt. Sur le 2nd trimestre l’évolution n’est même que de 0.1%
Dans le détail, le nombre de sorties du chômage (catégorie A, B et C) par reprise d’emploi ( 110 100) sur la période avril / juin 2019 est en baisse (-1.2%) par rapport au trimestre précédent, et est plus de cinq fois inférieur au nombre de nouvelles inscriptions enregistrées sur la période à Pôle Emploi ( + 528 600). Ce ne sont que les radiations (+ 269 700), les désinscriptions pour stage et formation (62 400 / +5.6%) et maladie, retraite et maternité (+ 44 800) qui permettent d’éviter une explosion du nombre de chômeurs enregistrés.
La méthode de l’ex-banquier Macron – soufflée directement par l’extrême- droite, le MEDEF et la Commission Européenne – fliquer les chômeurs encore et toujours plus pour les radier des listes peut donner l’impression d’une baisse du nombre de chômeurs. C’est une illusion. Effacer les chômeurs en les obligeant à remplir des tas de paperasses inutiles c’est là la recette Macron pour faire baisser artificiellement le chômage.
Pas de création d’emplois : 127 000 emplois supprimés au 2nd trimestre 2019
En réalité, la politique de Macron continue de détruire plus d’emplois qu’elle n’en crée. Y compris en comptant les emplois précaires.
Selon la DARES, au 2 trimestre 2019, il n’y a eu que 110 100 reprises d’emploi déclarées, contre 106 800 fins de contrat, 31 000 fins de mission d’intérim, 19 500 démissions, 35 200 suppressions d’emplois par rupture conventionnelle (issue des lois Macron de casse du code du travail), et 44 200 licenciements. Soit 236 700 suppressions d’emplois. Pour un emploi créé, c’est 2.2 emplois détruits ! Et une perte nette de 127 000 emplois au second trimestre 2019.
La politique de Macron, qui donne des milliards d’euros au grand patronat a pour résultat de détruire plus de 1400 emplois chaque jour. Et si le nombre de chômeurs à Pôle-Emploi diminue légèrement, ce n’est que grâce aux radiations massives : près de 3000 chaque jour.
Au second trimestre 2019, le nombre de radiations administratives, c’est-à-dire de radiations sanctions a même bondi de 12,8% !
Preuve de l’absence de diminution réelle du chômage et de l’absence de création d’emplois, la durée moyenne d’inscription des chômeurs sortant des catégories A, B et C a augmenté de 9 jours, s’établissant désormais en moyenne à près d’un an (321 jours).
Fliquer les chômeurs => diminuer les indemnités et faire baisser artificiellement les chiffres du chômage !
Faut-il le rappeler, les indemnités, ce n’est ni la charité, ni l’aumône, mais bien le versement direct du salaire – mutualisé dans une caisse d’assurance-chômage – appartenant à chaque salarié. Il n’y a donc aucune raison de les conditionner à quelque forme de flicage que ce soit : les indemnités chômage, c’est notre salaire. Les réduire ou les supprimer c’est du vol ! Bien sûr, cela permettra à Macron d’assurer le financement de la suppression d’une partie des cotisations chômage qui a servi à masquer la hausse de la CSG pour les salariés ! Mais les perdants, c’est l’ensemble des salariés, les gagnants étant à travers cette baisse de salaire massive qui ne dit pas son nom, les patrons, les banquiers, la classe capitaliste, ces riches pour qui gouverne Macron.
Au passage, le tour de passe-passe est bien connu : la poudre de perlimpinpin Macron c’est de renforcer les obligations des chômeurs pour faire sortir des listes des centaines de milliers de privés d’emplois et ainsi faire baisser le nombre d’inscrits à Pôle Emploi, et inverser, ainsi artificiellement, la courbe du chômage.
De la même manière, la réforme de l’assurance chômage décidée par Macron sous les ordres de la Commission Européenne va permettre de diminuer massivement le nombre de chômeurs indemnisés. Mécaniquement, cela va également permettre de réduire le nombre de chômeurs inscrits. À défaut d’indemnisation, pourquoi les travailleurs privés d’emplois continueraient à s’inscrire à Pôle-Emploi et à s’astreindre au flicage permanent ? Ils ne s’inscriront plus ou subiront les foudres des radiations administratives. Ce qui permettra cyniquement au régime Macron de prétendre avoir réussi à faire baisser le chômage.
Rappelons que, selon les chiffres de la DARES, près d’1/3 des personnes inscrites à Pôle-Emploi en catégorie A, B ou C n’est déjà pas indemnisé. Sur les 6,5 millions de chômeurs, seuls 3,3 millions touchent des indemnités (souvent très réduites). Et ce sont ces indemnisations, en nombre de personnes indemnisables et en montant, que le régime Macron a décidé de réduire.
La réduction du droit des chômeurs par le régime Macron au 1er novembre 2019 :
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A13527
Durée minimale de travail
Pour avoir droit au chômage, il faudra avoir travaillé 130 jours (910 heures soit 6 mois) sur les 24 derniers mois (contre 4 mois sur les 28 derniers mois jusqu’à présent).
Rechargement des droits
Le seuil minimum sera porté à 6 mois (contre 1 mois à ce jour). Il faudra avoir travaillé 6 mois pour bénéficier du rechargement de ses droits.
Réduction de l’indemnité en fonction des revenus
Les salariés ayant des revenus supérieurs à 4 500 € bruts par mois subiront une réduction de leur indemnité de 30 % à partir du 7e mois avec un plancher fixé à 2 261 € nets par mois.
Le halo autour du chômage officiel augmente !
Cette réalité de l’augmentation du chômage réel, mais de la diminution du chômage officiel reconnu par le régime Macron, en réalité, l’INSEE la reconnait. Dans son rapport, l’Institut de Statistique Nationale annonce une augmentation de 63 000 du nombre de personnes qui sont privées d’emploi, mais ne sont pas considérées au chômage.
L’INSEE observe aussi que la politique du régime Macron-UE-MEDEF a pour résultat prévisible – et dénoncé par les syndicats – de faire augmenter l’emploi précaire. Le taux d’emplois précaires en CDD ou intérim s’élève désormais à 7,6%. C’est son plus haut niveau historique.
NE VOUS LAISSEZ PAS BERNER PAR LA PROPAGANDE MACRON : diffusez ces vrais chiffres. Partagez-les, par courriel, sur les réseaux sociaux etc…
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Bonjour !
Je vous remercie pour cet article particulièrement instructif ! Pourriez-vous par contre nous communiquer la source du dernier graphique s’il vous plaît ? (« Taux d’emploi en CDI, CDD et intérim chez les 15-64 ans ») Je vous en serais très reconnaissant !
Avec mes plus respectueuses salutations.
Loïc
Il s’agit du communiqué de l’INSEE de ce mois d’aout 2019, sur lequel s’appuie d’ailleurs le gouvernement
Le mic mac de Mac rond!