Georges Ducasse, ancien militant CGT dans le Béarn et adhérent du FSC, livre un témoignage factuel et poignant sur les menaces qui pèsent sur l’APA. Cette aide est indispensable aux aidants des personnes en perte d’autonomie. Mais dans cette société capitaliste où seuls comptent les profits de la classe capitaliste, il n’y a qu’un leitmotiv pour ses gouvernements. Réduire les prestations sociales, écraser et privatiser l’hôpital public. La santé n’est pour eux qu’un marché commercial. Les malades ne sont intéressants que s’ils sont lucratifs. Malheur aux travailleurs, malheur à ceux qui après une vie de travail, une vie d’exploitation, se voient privés des droits élémentaires à une vie digne.
Privés par le manque de structures de soin et d’accueil publiques, accessibles.
Privés par la casse de la sécurité sociale et de l’hôpital public, diminuant le remboursement des soins, éloignant les hôpitaux notamment des villes de banlieue, des territoires populaires ou ruraux.
Privés par la maigreur des pensions de retraites, dont le montant va encore diminuer avec la réforme Macron.
Georges Ducasse lance une alerte à travers son témoignage personnel qui reflète la situation de milliers et milliers de familles.
Ne vous taisez pas, relayez son témoignage. Il est temps de se mobiliser pour changer la société, pour sortir de ce système capitaliste qui écrase l’immense majorité, la classe des travailleurs, pour remplir les coffres de l’ultra minorité, la classe capitaliste.
L’ALLOCATION PERSONNALISÉE D’AUTONOMIE (APA) sera-t-elle réduite à une peau de chagrin ou va-t-elle disparaître ?
Le gouvernement a confié aux départements un rôle central dans le développement des politiques de solidarité des personnes âgées.
S’agissant d’un des éléments de la protection sociale en faveur des personnes âgées, (souvent même très âgées) qui ont mis en place et défendu cette protection sociale que le monde entier nous enviait, nous avions tout à craindre que cette APA entre elle aussi dans une phase du démantèlement de notre protection sociale, comme la sécu, les retraites, le code du travail, etc. !
Cette protection sociale que tous les dirigeants politiques de De Gaulle à Macron ont constamment attaquée, elle est entrée aujourd’hui avec le « Macronisme » dans sa phase de destruction finale. Ce « Jupitérien » formaté par l’oligarchie financière, soumis à l’UE, détruit également notre démocratie républicaine pour laisser place à une dictature sous les effets des violences répressives et qui fait « tache d’huile » dans les départements !!!
Tout cela se déroule dans un silence assourdissant des médias et dans une certaine indifférence syndicale, dont j’exclurai une certaine partie du syndicat CGT encore trop faible pour lui redonner toute sa nature révolutionnaire. Le dernier congrès confédéral de Dijon le démontre, malgré une contestation bien marquée qui n’a pas empêché Philippe MARTINEZ de voter quelques jours après pour le leader de la collaboration syndicale de classes, Laurent BERGER, au poste de président de la CES !
On paye cher, très cher même l’effondrement de l’URSS et celui d’une véritable gauche .
Faut-il s’étonner que le taux des suicides des personnes âgées soit en forte hausse et selon moi ce n’est qu’un début.
Pour justifier mes propos, je prends pour exemple le nôtre :
Cela fait une quinzaine d’années que j’assiste mon épouse en perte d’autonomie évolutive bénéficiant de l’APA.
Je suis son « aidant », selon les termes employés.
Un aidant qui n’a plus le moindre loisir et qui ne bénéficiait d’aucune aide jusqu’au jour où on nous a indiqué cette APA.
Cette aide correspond à 26 heures mensuelles de femme de ménage et d’aides diverses aux malades, c’est un secours appréciable en ce sens que « les maladies de l’âge» ne sont plus prises en charge par notre système hospitalier en voie de démembrement.
Accéder aux EPHAD médicalisés, c’est très couteux. La maltraitance y existe parce que ces organismes sont inclus dans ce honteux marché de la santé. Généralement privatisés, ces EPHAD sont dans la course aux profits financiers, vous en connaissez les méthodes et les conséquences!
Tout ceci donc m’a contraint à assumer ce rôle d’aidant, de jour et de nuit, bien que soulagé par ces aides qui incluent une infirmière deux fois par jour. Elles sont de plus en plus indispensables du fait de l’aggravation de l’état de santé de mon épouse et de mon dépérissement, évident à l’âge de 84 ans. Ce rôle d’aidant est épuisant et moralement dévastateur. Il pourrait conduire au suicide et doit en être le motif en de nombreux cas !
Cette APA est renouvelable tous les trois ans, la nouvelle attribution passe par un contrôle médical, basé sur un « Certificat Médical » du médecin traitant, inclus au dossier du renouvellement de cette aide.
Déjà au précédent renouvellement, en avril 2016, l’infirmière du contrôle nous proposait une aide plus importante au vu de l’état de mon épouse, ce que j’ai refusé étant donné qu’un tiers de cette aide est à notre charge et entraînerait des privations supplémentaires !
Cette augmentation des aides est devenue indispensable cette année.
Concernant ce renouvellement de l’APA : Qui prend effet au 1er Août, une infirmière est venue effectuer le contrôle médical habituel…. le 5 Août. Peu importe la date.
Son attitude était glaciale. Une absence totale d’empathie. Aucun questionnement de nature médicale, sauf un : « quel jour sommes-nous aujourd’hui, Madame ?». Pas le moindre contrôle médical, marche, mouvements de flexions, d’équilibre de forces manuelles, d’écriture, etc. !
Aucune question concernant : son insuffisance cardiaque, sa dépression, les troubles cognitifs et du comportement, l’ostéoporose (14 cm de taille en moins), ses multiples fractures y compris des vertèbres, son incontinence urinaire, les infections urinaires répétitives, les constipations fréquentes … Etc. Tout ceci, bien qu’étant annoté dans le certificat médical, n’a pas été pris en compte lors de ce contrôle !
Dans le certificat médical est incluse la Grille Nationale AGGIR qui est utilisée par le service médical du Département pour évaluer le degré de dépendance du bénéficiaire de l’APA.
17 questions y sont posées, le médecin traitant y a annoté : 1 seul A = Fait seule; 6- B = Fait partiellement ; et 11- C = Ne fait pas !
Au vu de cette annotation, mon épouse qui est classée en GIR 4 doit donc basculer en GIR 3 et bénéficier incontestablement d’une aide supplémentaire.
Au-delà de ce que j’appelle «du foutage de gueule », cette dame nous a annoncé que nous avions trop d’aides, qu’elle allait consulter une grille confidentielle qu’elle n’avait pas dans le dossier ! Cette grille est la grille AGGIR qui est la page 4 du certificat médical et qu’elle avait entre les mains en prenant bien soin de ne jamais l’ouvrir.
Un tel comportement est révélateur de la véritable mission de cette infirmière , réduire nos droits, voire les supprimer !!
Concernant le ménage : l’aide ménagère financée en partie par l’APA, selon cette dame, n’a pas pour rôle de faire le ménage. Elle doit simplement assister la personne en perte d’autonomie !
Il va nous être fait une proposition. Si nous la refusons, il en sera fait une deuxième, à prendre ou à laisser ! DU CHANTAGE ? NON. VOUS CROYEZ ?
Comme je lui faisais remarquer toutes les taches qui m’incombaient, entretien de la maison, du terrain, l’assistance de mon épouse, la cuisine, les lessives, les courses, le tout sans répit, sa réponse a été de me dire de prendre un appartement plus petit !
Le but de ce récit est de faire prendre conscience que la maltraitance des personnes âgées s’étend en tout lieu y compris au domicile ! Que tout cela relève de décisions politiques en vue de satisfaire la course aux profits financiers au détriment des personnes fragilisées y compris par la vieillesse et de détruire toutes nos conquêtes sociales.
Merci à vous tous de l’internet ; vous partagerez ce témoignage pour protéger ce qui reste de notre protection sociale.
Lahourcade (64) le 10 Août 2019 Georges Ducasse, 84 ans, Retraité de l’ex-Groupe PUK