En cette rentrée social le Front Syndical de Classe, association réunissant des syndicalistes de la CGT et de la FSU mobilisés pour ramener le mouvement syndical sur le terrain gagnant du syndicalisme de classe lance un appel à l’action tous ensemble et fait des propositions pour donner aux travailleurs la possibilité de passer à l’offensive.
CGT : dans l’action vers le TOUS ENSEMBLE ouvrons en grand le débat sur les orientations et la stratégie de l’organisation !
Le texte de réflexion ci-après de Jean-Pierre PAGE « Syndicalisme rassemblé ou syndicalisme de classe » constitue un apport important à la réflexion que nous menons depuis des années afin que les militants se réapproprient la CGT afin qu’elle renoue avec ses fondamentaux historiques.
Ceux qui ont fait ses succès, son prestige et qui par delà les faiblesses et les obstacles actuels en font une référence incontournable pour l’ensemble des travailleurs comme de la population plus généralement.
Ce texte s’adresse principalement au corps militant pour faire le point et rebondir radicalement dans une période aux enjeux majeurs.
L’occasion aussi pour notre association, le Front Syndical de Classe, en cette rentrée pas comme les autres de préciser notre propre appréciation.
Deux aspects principaux caractérisent la situation actuelle :
l’offensive du pouvoir contre les conquis n’a jamais été aussi forte EN MEME TEMPS qu’elle se heurte à une forte résistance aux formes multiples et à une forte méfiance de l’opinion à l’égard du pouvoir : retraites, hôpitaux urgences Education (Bac, Lycée…), pompiers, luttes dans les entreprises, luttes des précaires type Deliveroo reprise de l’intervention des gilets jaunes qui en fait n’a pas cessé
Ce qui fait défaut pour stopper l’engrenage : c’est la convergence de toutes ces luttes en un puissant mouvement social.
Dans ce contexte pour des raisons qui tiennent à sa composition sociale, à sa culture à la base et à son histoire la CGT a une responsabilité particulière et décisive.
Or depuis une vingtaine d ‘années notamment les dirigeants de la CGT ont procédé à une véritable mutation dans les orientations et la stratégie de l’organisation « syndicalisme rassemblé », soumission au « dialogue social », culture de l’illusion d’une impossible Europe sociale, renoncement aux objectifs historiques anti-capitalistes, alliance privilégiée avec la CFDT, appartenance internationale aux organisations pro-capitalistes … telles la CES et la CSI qui ont conduit à son affaiblissement, à son impuissance face aux graves attaques des pouvoirs successifs (de droite et de « gôche »).
La direction actuelle de la CGT attribuant ses reculs et son impuissance à un manque d’adaptation aux mutations du salariat et de l ‘économie ainsi qu’à des faiblesses techniques dans la gestion des organisations syndicales, de la vie syndicale et des forces militantes pour ne pas mettre en débat ses choix et les remettre en cause.
Situation qui a vu s’accentuer le contraste entre une direction en définitive euro-formatée, soumise à l’idéologie dominante et une base combative restée fidèle elle aux traditions historiques de lutte de classe et qui explique l’acharnement médiatique et politique à continuer à dénigrer et affaiblir la CGT au profit des organisations explicitement de collaboration.
Comme l’ont révélé maints conflits de terrrain, maintes initiatives ou encore le 52e congrès.
Comment donc faire dans cette situation ?
Pour faire face à ses responsabilités et à ses devoirs, dans un tel contexte, l’unité de la CGT ne peut se réaliser que sur une base de classe radicalement opposée aux objectifs et aux campagnes idéologiques de Macron et de ses soutiens !
Comme le souligne Jean-Pierre Page dans son texte :
« La CGT doit donc réaffirmer clairement son anticapitalisme et son anti-impérialisme qui sont à la base de son identité de classes. Elle doit réaffirmer son choix en faveur de la socialisation des moyens de production et d’échange, sans lequel il est vain de mettre un terme à l’exploitation capitaliste. Une vision de progrès social, passe par le changement des structures de propriété, nationalisations, planification, promotion sociale, valorisation de la science et de la culture,
La CGT doit retrouver sa cohésion et son unité pas en soi, mais au service d’un programme et d’une action. Et opter résolument une stratégie pour des luttes gagnantes.
Par conséquent, il n’y a pas d’autres choix que de construire par en bas, depuis les syndicats d’entreprises, un projet qui restitue la CGT à ses syndiqués et ses militants. Pas un projet en soi et pour soi mais un projet lisible et partagé, mêlant des temps d’actions professionnelles et des temps interprofessionnels de grèves et de manifestation. Il s’agit, par des explications, de permettre un combat de résistance de longue durée face au Capital. Cette démarche doit intégrer un projet politique de changement de société. Pas l’un sans l’autre, c’est là un problème de cohérence! Cela doit se faire par la discussion, l’étude, la lecture, la formation, la prise de responsabilités, la prise en charge et la mise en œuvre de valeurs et de principes. Ceux que toute une histoire prestigieuse a façonné et qui contribuent à la fierté d’être la CGT.
L’action doit se construire pour contraindre les entreprises, par le blocage de l’économie et de leurs profits, à travers les circuits de distributions stratégiques, celui des transports, des raffineries, des péages, des voies de circulation, les plates-formes logistiques, des centres d’approvisionnement comme les Marchés d’intérêt nationaux (MIN), les services publics. La lutte ne peut se construire que sur la durée et sur une base commune permettant d’engager de manière tournante toutes les professions, les secteurs d’activités, localement, départementalement, régionalement, nationalement. Pas les uns sans les autres. Cela doit se faire sans délégation de pouvoir. La solidarité internationale doit aussi en être une dimension, et singulièrement en Europe ».
Nous faisons donc nôtres les propositions contenues dans le texte de Jean-Pierre PAGE pour donner une perspective claire, combative en vue de la construction indispensable d’un puissant mouvement de convergence des luttes sur un socle résolument opposé à la logique du capital et de l’oligarchie à son service
Les objectifs revendicatifs rassembleurs qui ne peuvent être dilués dans l’addition de combats sectoriels étant les suivants :
-Abrogation des lois Macron, Rebsamen, El Khomri qui remettent en cause les garanties collectives (socle des conventions collectives et statuts)
– Retrait des réformes et restructurations annoncées (SNCF, EDF, Fonction publique, éducation nationale, santé publique)
– Financement massif pour les dépenses de santé : hôpitaux, urgences, EHPAD accompagnées de créations de milliers de postes, de réouverture de lits et non les mesurettes de diversion de la ministre de la santé
-Suppression des exonérations des cotisations sociales et mise à contribution des revenus du Capital au même taux que les revenus du travail. Retour de l’ISF. Mettre fin aux 4 000 dispositifs de détournement des richesses, notamment le nouveau CICE et le CIR.
-Financement de la Sécurité sociale par l’augmentation des cotisations patronales et non l’impôt (CSG), retour aux élections des représentants des assurés sociaux.
-Rétablissement du caractère obligatoire et sans dérogations du code du travail et des conventions collectives, rétablissement plein et entier du principe de faveur et de la hiérarchie des normes.
-Augmentation des salaires point d’indice et pensions sur la base d’un SMIC à 1 800 euros.
– Embauche immédiate avec 32 heures hebdomadaires.
– Égalité professionnelle hommes et femmes.
– Retraite solidaire à taux plein à 60 ans, prise en compte des années d’études, 55 ans pour les métiers pénibles.
– Maintien et développement d’une industrie nationale et de services publics répondant aux besoins de la population et non au dogme de la rentabilité.
– Réappropriation sociale et publique des entreprises ayant une importance stratégique pour garantir l’intérêt commun (énergie, transports, secteur bancaire, assurances…).
-Reconnaissance et élargissement du fait syndical et politique sans restrictions dans les entreprises privées comme publiques, les localités, les départements, les régions.
– Abandon des fermetures des bourses du travail comme des mesures sur la représentation syndicale et la taxation des syndicats. Rejet de toutes les poursuites judiciaires contre des syndicalistes, Gilets jaunes, militants antiracistes et internationalistes comme ceux du Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) Palestine.
Ouvrons donc en grand le débat dans la CGT, dans tous ses syndicats et structures (Fédérations, Unions départementales, Unions locales) et œuvrons sans délais à la construction concrète du grand mouvement social convergeant à partir de ces objectifs rassembleurs !
Pour sa part le Front Syndical de Classe, association créée précisément en vue de cet objectif de réappropriation militante entend prendre sa place dans ce débat comme dans la construction d’ un TOUS ENSEMBLE indispensable !
Syndicalisme de classe ou syndicalisme rassemblé – par Jean-Pierre Page
Au sommaire :
1 Assumer ses responsabilités!
2 Faire preuve de lucidité!
3 Ce qu’a révélé le 52e Congrès de la CGT!
4 Vers un syndicalisme de services ?
5- Une CGT compatible avec le syndicalisme réformiste ?
6- Savoir anticiper en tirant les leçons !
7- Passer des intentions aux actes!
Pour cela, cinq objectifs doivent être clarifiés de manière concrète, il faut en débattre ! :
I- Quelle stratégie pour des luttes gagnantes.
II- Un programme de lutte de classes doit prendre le contre-pied de la logique du Capital.
III- Mener une intense bataille d’idées.
IV- La stratégie de syndicalisme rassemblé
V- La CGT doit réaffirmer le contenu de son internationalisme!
8 Contribuer au renouveau syndical de classe de la CGT.
2019-09-syndicalisme de classe ou syndicalisme rassemblé Jean Pierre Page
Pour que la CGT joue son rôle de syndicat de classe il faut que les syndiqués se réapproprient l organisation or la majorite des UL des UD et des fédérations sont dirigées par des fidèles de la confederation en conséquence les syndiqués doivent préparer les congres locaux régionaux et ceux des FÉDÉS ils doivent y envoyer des délégués acquis au syndicalisme de classe présenter et élire des responsables qui s engagent a organiser résolument et sans compromission la lutte contre le pouvoir et le patronat et d oeuvrer a la convergence de ces luttes au plan national pour aller vers la grève nationale , le blocage de l économie qui seuls feront céder ce pouvoir .
la direction de la CGT n aura alors pas d autre alternative que de se soumettre a la volonté majoritaire de la base ou a se demettre