Adoptée durant cet été, la réforme de l’assurance chômage va profondément modifier les règles d’accès à l’indemnisation et changer le calcul de l’allocation. Cette réforme aura pour conséquence de réduire de moitié du simple au double l’allocation des salariés les plus précaires qui alternent de courtes périodes de travail et d’emploi.
Le PRCF et sa Commission luttes dénoncent une réforme qui impactera durement plus 1,5 million de personnes, soit presque la moitié des 2,6 millions qui sont actuellement indemnisés par Pôle emploi. Encore une fois, Macron et son ministre des finances sous couvert de réduire le déficit budgétaire imposé à 3 % par l’Union européenne, s’attaquent aux plus précaires qui devront supporter la quasi-intégralité des 3,4 milliards d’euros d’économies sans rien demander aux entreprises qui usent et abusent des contrats courts, à temps partiel ou en intérim, faisant ainsi peser ces coupes budgétaires sur les plus précaires. De son coté, pôle emploi flique tellement durement et injustement les demandeurs d’emplois, que les radiations se sont multipliés ces dernières semaines à grande vitesse, alors que le rôle de pôle emploi est de les accompagner dans leur recherche d’un travail qui correspond à leur profil. ceci est abandonné en faveur des radiations..
Commission luttes du PRCF
Message de soutien envoyez à Steve Liessock et aux syndicats CGT EDF et Enedis.
La commission Luttes du PRCF, apporte son soutien à STEVE LIESSOCK, employé à ENEDIS Ile de France Ouest, injustement licencié pour avoir réclamé avec insistance un bulletin de consultation au médecin de contrôle, suite à son hospitalisation pendant dix jours.
Nous protestons vigoureusement contre l’attitude de ce médecin de contrôle, « garde chiourme » de la direction, qui a tenu des propos racistes à l’encontre de cet agent noir : « pourtant, vous avez de la chance en tant qu’immigré, de travailler à Enedis. Je ne valide pas vos arrêts de travail. »
Nous exigeons l’arrêt de la procédure de licenciement de STEVE LIESSOCK et que toutes les procédures administratives et judiciaires soient engagées pour le rétablissement de Steve dans ses droits de citoyen.
Revue de presse :
Des brèves :
§ – Grève à EDF
Suite à une première mobilisation le 19 septembre, 4 sy,dicats d’EDF appellent à nouveau les salariés à faire grève le jeudi 17 octobre 2019. Ils protestent contre le projet de réorganisation nommé Hercule.
§ – Grève nationale et illimitée dans les transports dès le 5 décembre 2019
Le syndicat FO Transports et Logistique ainsi que l’Unsa Transport appellent les salariés du secteur des transports à commencer une grève illimitée et nationale dès le jeudi 5 décembre 2019. Ces organisations représentent entre autres, les transporteurs routiers et le transport urbain (Bus de ville). Ce mouvement contre la réforme des retraites converge avec les grèves illimitées à la SNCF et à la RATP.Ces organisations représentent, entre autres, les transporteurs routiers et le transport urbain (bus de ville). Ce mouvement contre la réforme des retraites converge avec les grèves illimitées à la SNCF et à la RATP.
Des luttes gagnantes :
A – victoires pour des travailleurs sans papiers !
Source : CGT – 4/10/2019La mobilisation pour la régularisation des travailleurs sans papier entamée mardi 1er Octobre, a été marquée par de nouvelles grèves massives et victorieuses. Le lancement de douze piquets de grève en Ile-de-France, à l’initiative de la CGT, a permis de mettre en lumière une fois de plus leurs conditions de vie et de travail .
Que ce soit au Flandrin (brasserie chic du 16ème arrondissement), à Polipro (sous-traitant des foyers Adoma), à l’UGC Ciné Cité Bercy ou à Sukiyaki, la grève s’est achevée par la signature de protocoles de fin de conflit visant à des régularisations. À La Courneuve, la boîte d’intérim Carelec a délivré les Cerfa pour sept personnes et des attestations de concordance pour les manutentionnaires travaillant sous alias, dans les entrepôts Haudecoeur. L’autre piquet a été levé à l’hôtel Campanile de la zone aéroportuaire du Bourget, où cinq Cerfa ont été récupérés par les femmes de ménage. Chez KFC place d’Italie, après échec des négociations les grévistes ont dormi sur place. Au petit matin la DRH du groupe est venue renégocier et un protocole signé dans la nuit avec une victoire totale ainsi qu’un engagement de la direction d’avoir un dialogue avec la cgt pour tous les futurs dossiers. Idem à la boite intérim Proman : engagement d’un dialogue avec la cgt et 47 dossiers qui vont être en voie de régularisation. Cette lutte démontre une fois de plus les conditions de travail indignes imposées à ces travailleurs sans droit. Régulariser c’est améliorer les conditions de travail et les tirer par le haut. Selon l’expression d’un gréviste « être heureux de ne plus être obligé de travailler 60h pour être payé 35h ».
Les mobilisations se poursuivent et se sont accentués ses dernières heures avec un effet boule de neige qui s’opère en Ile-de-France. Cette victoire en appelle d’autres, des négociations se poursuivent encore en ce moment même …
B – Service nettoiement Paris, l’action sur les toits de la DDPE paye
Source/ CGT 9/10/2019
Le 24 septembre, une belle journée de lutte qui restera gravée dans les mémoires et l’histoire de la CGT FTDNEEA. Les grévistes et tous ceux qui ont participé à l’action, ont obtenu l’ouverture de négociations qui étaient refusées depuis 2017. Ils étaient plus de 400 à faire grève les 23 et 24 septembre. La grève est suspendue !
Des luttes et manifestations :
1- Le groupe Michelin annonce son intention de fermer son site de La Roche-sur-Yon d’ici fin 2020
Source : Franceinfo – 10/10/2019
Les 70 millions d’euros investis par le groupe de pneumatiques n’ont pas été suffisants pour faire face aux « difficultés du marché des pneus poids lourd haut de gamme, tant en Europe qu’à l’export ». Le site emploie 619 personnes. Michelin a annoncé jeudi 10 octobre dans la matinée aux équipes travaillant à La Roche-sur-Yon, en Vendée, son intention de fermer le site, qui emploie 619 personnes, d’ici fin 2020, annonce le groupe dans un communiqué que franceinfo s’est procuré. Michelin affirme qu’il donnera « à chaque salarié concerné la possibilité de rester au sein de l’entreprise en France ».Selon la direction, « l’engagement remarquable des salariés, la qualité du dialogue social et les efforts du Groupe n’ont pas suffi à mener à bien le projet « Skipper »« , un projet qui était destiné à renforcer l’activité du site de La Roche-sur-Yon. Les 70 millions d’euros investis par le groupe n’ont pas été suffisants pour faire face aux « difficultés du marché des pneus poids lourd haut de gamme, tant en Europe qu’à l’export ». Michelin va proposer la « négociation d’un accord portant sur un plan d’accompagnement des salariés » Dans son communiqué, le groupe Michelin affirme que sa priorité est désormais « d’accompagner chacun des 619 salariés pour construire avec eux leur avenir professionnel ». « Michelin s’engage à ce que chacun, selon sa situation et ses projets, ait le choix pour la suite de son parcours », indique le communiqué. La fermeture du site vendéen de Michelin aura également des répercussions sur l’usine de Cholet (Maine-et-Loire). 74 personnes de l’atelier fournissant des mélanges de gomme à La-Roche-sur-Yon, parmi les 1 338 salariés que compte le site, « sont concernées par le projet de fermeture de ce site ». Michelin évoque pour certains d’entre eux des mesures de pré-retraite, les autres salariés se verront « proposer un nouveau poste sur le site ». « Il n’y aura pas d’impact pour les salariés des autres usines françaises », affirme le groupe Michelin.
Le groupe Michelin entend proposer aux partenaires sociaux « la négociation d’un accord portant sur un plan d’accompagnement des salariés ».
2 – Lyon : La raffinerie Total de Feyzin en grève pour dénoncer un projet de réorganisation
Source : 20 minutes – 09/10/2019
Des salariés de la raffinerie Total de Feyzin, près de Lyon, sont en grève depuis lundi pour protester contre un projet de réorganisation d’une unité du site, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Une vingtaine d’entre eux suit chaque jour le mouvement, selon la direction.
« Total fait 13,6 milliards de bénéfices en 2018, touche plus de 100 millions en CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et CIR (crédit d’impôt recherche) et veut supprimer des emplois ! », dénonce sur sa page Facebook la FNIC-CGT, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
Sept suppressions de postes
Selon le syndicat, « sept suppressions de postes » ont été actées depuis la tenue lundi d’un Comité social et économique extraordinaire, durant lequel la direction a fait part « d’un projet d’évolution d’organisation du raffinage ». C’est « un transfert des tâches d’une unité de production à l’autre (…) vers un autre poste de travail déjà surchargé », estime le syndicat. « La raffinerie est donc en cours d’arrêt total, jusqu’à l’obtention des revendications », ajoute la FNIC-CGT qui demande le retrait du projet.
« Ce changement d’organisation se ferait sans licenciement », assure pour sa part la direction dans un communiqué. Cette unité « viscoréducteur » du site « souffre de la baisse structurelle de la demande en fiouls lourds et ne fonctionne plus que trois jours par mois en moyenne », explique-t-elle.
Pas d’impact sur l’approvisionnement des stations ?
« La plateforme de Feyzin réfléchit donc dès à présent (…) à son arrêt à l’horizon 2021 et aux conséquences sur son organisation ». Cet arrêt entraînerait la suppression d’un poste d’opérateur, poursuit la direction.
Les sept salariés de ce poste (en raison du fonctionnement en quart) « se verraient offrir un autre poste, sans impact sur leur contrat de travail, ni leur classification », précise-t-elle. Deux autres réunions sont prévues le 18 octobre et en novembre.
« Total met tout en œuvre pour que ce mouvement n’ait pas d’impact sur l’approvisionnement de ses clients de la région lyonnaise », selon le communiqué.
3 – Ils exigent plus de pouvoir d’achat À Paris et en région, ils étaient des milliers mobilisés, hier, pour obtenir une hausse des pensions.
Source : L’humanité du 9/10/2019
«Ça fait cinq ans que nos pensions sont bloquées, mais le prix du pain augmente tous les ans », dénonce Odile Cloux, syndiquée CGT. À 69 ans, cette ex-assistante maternelle a battu le pavé parisien hier aux côtés d’une centaine de pensionnés. Tous ont répondu présent à l’appel de l’intersyndicale, composée depuis 2014 de la CGT retraités, FO-UCR, CFTC retraités, CFE-CGC unir, FSU, Solidaires retraités, FGR fonction pu- blique, l’association Loisirs solidarité et retraités ou Ensemble et solidaires. Partout en France, des milliers de re- traités ont exigé une amélioration des pensions.
« Notre pouvoir d’achat est amputé par les politiques d’austérité. Les quelques mesures symboliques du gouvernement ne changent pas grand-chose », a estimé Jean-Pierre Floret, de la CGT. Face à ces mobi- lisations, l’exécutif avait fini par an- noncer que la hausse de la CSG serait annulée pour les pensions inférieures
à 2 000 euros brut. « Est-on riche lorsqu’on gagne cette somme ? de- mande Françoise Callec (CGT). C’est injuste de continuer à taxer les pensions à partir de 2 000 euros par mois. Ce gouvernement ne semble pas connaître les fins de mois difficiles. » Cette ex-factrice à La Poste réclame la fin du gel des pensions, avec rattrapage des pertes subies.
« Un grand service public de l’aide à l’autonomie »
Pour les syndicats, la revalorisation des pensions à hauteur de 0,3 % sur l’inflation à partir de 2020 pour les retraités gagnant plus de 2 000 euros brut est loin d’être satisfaisante. Indexer les pensions sur le salaire moyen fait l’unanimité. « C’est le seul moyen d’améliorer notre pou- voir d’achat », estime Jean-Pierre Floret. Dans le cortège parisien, les manifestants exigent « un grand ser-
vice public de l’aide à l’autonomie ». « Toutes les familles ne peuvent pas dépenser des milliers d’euros par mois pour placer un parent en mai- son de retraite », souligne Françoise Callec. Comme la plupart des syndi- cats de la fonction publique hospitalière, les retraités exigent la création de 40 000 postes dans les Ehpad et la garantie du droit à la santé. Dans un courrier adressé hier au premier ministre, les organisations de retraités dénoncent « le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale – NDLR) qui prévoit plus de 4 milliards d’économies nouvelles sur l’assurance-maladie alors que les services des urgences sont en grève depuis des semaines ». Ce mardi, les salariés et les dirigeants du secteur de l’aide à la personne et à domicile ont manifesté devant le ministère de la Santé pour exiger des moyens supplémentaires.
4 -Communiqué de presse, Lyon, le 31 septembre 2019
Source : CGT – 7/10/2019
A La SNCF, la direction explique régulièrement que les problèmes de sous-effectifs proviennent principale- ment d’un manque de candidats et plus globalement d’un recrutement non satisfaisant.
Pour autant les métiers de l’infrastructure, des technicentres matériel, des postes d’aiguillage et de la sûre- té embauchent !
La CGT, toujours au front de la bataille pour l’emploi, a donc décidé d’organiser :
3 forums d’embauche en gare de Lyon Part-Dieu, Valence et St-Etienne le 3 octobre 2019 à partir de 8h00
La CGT invite, le plus grand nombre à venir déposer leur CV et lettres de motivation sur les stands CGT, nous les transmettrons aux directions concernées et en assurerons le suivi.
De plus, nous allons profiter de cette journée pour alerter les usagers du train sur l’avenir des guichets et points de vente.
Pour rappel, grâce à des milliers de signatures, de rassemblements dans les territoires et une manifestation à Lyon le 28 juin devant l’hôtel de région, la mobilisation des usagers et des cheminots pour le maintien des guichets SNCF dans les gares a contraint le président de la région Auvergne Rhône-Alpes a signé un moratoire. Alors que la région aurait pu faire pression sur la SNCF, c’est à un nouveau tour de passe-passe auquel nous avons droit.
Au lieu d’imposer à la SNCF une qualité de service qu’elle dit payer très cher, la région, écartée des régions retenues pour expérimenter la vente de billets TER par les buralistes, accompagne la SNCF dans sa politique de déshumanisation des gares et des trains, la réduction d’ouverture des guichets voire leur fermeture pure et simple, en finançant la vente de titres de transport par des dépositaires privés (commerçants, exploitants de réseau de transport, associations) ou publics (mairies, offices du tourisme, bureaux de postes), qui seront rémunérés pour vendre des billets de TER, de cars, et de TGV via l’installation d’outils de vente.
Les maires et les présidents des intercommunalités, coincés entre la menace de fermeture et les besoins des populations de développement des services publics en proximité vont donc devoir gérer la pénurie et organiser le démantèlement du service public ferroviaire, le tout à grand renfort d’argent public.
Qui prendra en charge les voyageurs et comment sera assurée la sécurité dans les gares désertées, vers qui vont se tourner les usagers en cas de réclamation, de remboursement de billet, le rapport du conseil régional prend bien soin d’éviter ces questions.
Toutes et tous, usagers, associations, cheminots(es), élus(es), nous pouvons combattre ensemble l’abandon du service public ferroviaire au profit d’intérêts privés qui excluent une partie de la population de l’accès au train, contri- buent à une « purge » des cheminots(es) et réduisent nos capacités à lutter contre la pollution.
Dans la période qui s’ouvre, la CGT continuera de se mobiliser pour le maintien et la réouverture des gares, gagner partout la présence humaine nécessaire pour assurer la vente de titre de transports, l’information aux usagers et assurer la sécurité des circulations et des personnes.
5 – Christine Renon : marée humaine quand l’Éducation Nationale ne veut pas de vague
Source : Rapport de force – 04/10/2019
La grève lancée par une intersyndicale de Seine-Saint-Denis jeudi 3 octobre a largement dépassé les frontières du 93. Partout en France, la lettre de Christine Renon, directrice d’école à Pantin qui s’est suicidée dans son établissement, émeut et révolte. Elle y met directement en cause l’administration de l’Éducation Nationale et dénonce ses conditions de travail. Or, la manière même dont a été géré l’événement témoigne de la culture du silence qui règne au sein de cette institution.
Ils étaient près d’un millier devant le rectorat de Toulouse, 300 à Montpellier, plus de 3000 personnes devant la DSDEN de Bobigny. Dans 55 départements des rassemblements ont eu lieu, faisant du suicide de Christine Renon un événement national.
Le drame place les enseignants face à leur mal-être, à la surdité d’un gouvernement bulldozer qui passe réforme sur réforme. Il incarne la difficulté d’enseigner en Seine-Saint-Denis, le département métropolitain le plus pauvre, celui qui accueille le plus de REP et REP+ et l’impossibilité d’être directrice dans ce contexte. Quoi de plus normal dès lors, que des milliers d’enseignants réunis qui demandent « justice pour Christine » ? Qu’une grève départementale suivie à plus de 60% dans le 93, obligeant 200 écoles à fermer pour la journée ? Qu’une pétition rassemble plus de 100 000 signataires ?
Les suicides sont loin d’être des événements inédits dans l’Éducation Nationale. D’ailleurs, le samedi 21 septembre, alors que Christine Renon sautait d’un atrium de l’école Méhul, un autre enseignant, Frédéric Boulé, professeur de SVT au Centre International de Valbonne, mettait lui aussi fin à ses jours « cinq jours après avoir rencontré le médecin de prévention du Rectorat », commente le Snes-Fsu de Nîmes.
On se souvient également de Jean Willot, 57 ans, enseignant accusé de violence sur enfant mineur qui a mis fin à ses jours en mars 2019. « Il n’était pas soutenu par sa hiérarchie, déclare Francette Popineau, secrétaire nationale du Snuipp-FSU, alors que l’on sait aujourd’hui que ces accusations étaient fausses. » Ou encore cette enseignante qui, mi-septembre à Fos-sur-Mer, a elle aussi tenté d’en finir. Le sujet est pourtant très mal géré par l’Éducation Nationale : « il n’y a pas de numéro vert, pas de gestion de crise, on demande de ne pas faire de vague, de se taire », ponctue Francette Popineau. Les études portant sur les conditions de travail sont d’ailleurs rares, on en trouve une de la MGEN datant de 2013, une autre de la Depp (Éducation Nationale) en 2017 et un sondage du Se-Unsa en 2018. Leurs résultats soulignent que les enseignants sont plus exposés aux risques psycho-sociaux que les autres professions mais l’administration préfère cacher la poussière sous le tapis. La manière dont a été géré, à Pantin, le suicide de Christine Renon témoigne d’ailleurs de cette stratégie du silence.
Pas de vague à Pantin
Mardi 24 septembre, le lendemain de la découverte du corps de Christine Renon, le directeur académique des services de l’Éducation Nationale (DASEN) Antoine Chaleix, nommé en Seine-Saint-Denis à la rentrée 2019, organise une réunion avec les directeurs des écoles de Pantin. « Une réponse rapide que l’on a appréciée », commente une directrice présente à la réunion qui souhaite rester anonyme. Dans la salle, devant l’inspecteur de circonscription et les directeurs des écoles de Pantin, « il a rapidement évoqué la lettre de Christine Renon, dont nous étions les destinataires, en nous signifiant qu’il fallait la remettre à la police parce qu’elle constituait une pièce à conviction. Quand nous lui avons demandé si cela nous empêchait de la diffuser il n’a pas répondu, nous a simplement fait savoir qu’il ne souhaitait pas connaître le contenu de la lettre, alors qu’il le connaissait sans doute déjà…Il était prêt à faire venir l’officier tout de suite, il a tenté de nous mettre la pression », commente la même directrice. Contacté, Antoine Chaleix n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pour Camille Saugon membre de Sud Éducation 93 et du CHSCT, son action reste une « tentative délibérée » de cacher la lettre.
Le même jour, la réouverture de l’école Méhul se fait de manière précipitée. Le mardi 24 septembre, 3 enseignants de l’école sont absents, l’Éducation Nationale fait appel à cinq enseignants contractuels « dont certains ont signé leur contrat seulement lundi, n’ont jamais été face à une classe et se retrouvent avec des élèves qui viennent d’être confrontés à un suicide », déplore Camille Saugon. « Le DASEN a dit qu’il appartenait aux enseignants de reprendre ou non le travail le lendemain…mais que c’était quand même mieux de reprendre vite. J’appelle ça une pression hiérarchique », explique l’enseignante. Selon les enseignantes interrogées, la volonté de faire passer le suicide sous les radars est également manifeste, dans la communication du ministre Jean-Michel Blanquer : « On n’a rien reçu du ministre, jusqu’à jeudi ! Il lui a fallu quatre jours pour trouver la route jusqu’à Pantin, s’indigne Marie-Hélène Plard, co-secrétaire départementale du Snuipp-93, il n’a pas dit un mot sur la lettre et a juste parlé de la mort de Christine Renon, pas de son suicide. J’ai dû faire une minute de silence pour Chirac alors que je n’avais rien fait pour ma collègue ».
“Faire reconnaître sa mort comme un accident du travail”
Jeudi 3 octobre, alors que sept délégués syndicaux se rendaient au CHSCT Départemental extraordinaire, l’objectif était donc clair : faire reconnaitre la mort de Christine Renon comme un accident du travail. « Elle voulait faire de son geste un acte politique, rappelle Marie-Hélène Plard, c’est évident que ses conditions de travail avaient quelque chose à voir avec son suicide ». Pour s’en donner les moyens, les membres du CHSCTD, trois délégués syndicaux FSU, deux de FO, un de Sud et un de la CGT, ont exigé que la commission d’enquête reste au niveau départemental et ne soit pas gérée à l’échelle de l’académie. « En attendant, il n’y a aucune reconnaissance de la responsabilité administrative de la part du DASEN », déplore Camille Saugon, et « il faudra attendre des mois avant que le rapport ne soit rendu. » Le CHSCTD a également voté la révision des rythmes scolaires pour passer à l’école de quatre jours dans la ville de Pantin, selon les vœux de Christine Renon, bien que la décision revienne au maire de la commune. Samedi, une marche blanche aura lieu en la mémoire de Christine Renon à Pantin.
6 – Grève dans les Ehpad : « Les aides-soignantes sont cinq pour faire soixante toilettes le matin ! »
Source : Le Monde07/10/2019
Son visage ne laisse pas deviner son âge. Ginette Le Pit, 93 ans, en fauteuil roulant sous son parapluie, acquiesce en écoutant Odette Wandji, aide-soignante, lancer au micro : « Macron, réponds-nous ! Quand ça concerne les anciens, ça peut toujours attendre demain. C’est aujourd’hui qu’on a besoin de moyens ! »
Cette vieille dame chic venue de sa maison de retraite de Saint-Maur-des- Fossés (Val-de-Marne) et la salariée syndiquée CGT d’un Ehpad de Clamart (Hauts-de-Seine) se sont retrouvées, mardi 8 octobre, devant le ministère de la santé. Deux manifestantes parmi une petite centaine de professionnels du grand âge, venus crier sous les fenêtres du ministère d’Agnès Buzyn leur « déception », leur « indignation », leur « impatience », après les mesures annoncées pour les personnes âgées dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020.
D’autres rassemblements ont eu lieu, en France, à l’occasion de l’appel à la grève lancé dans les Ehpad et auprès des salariés de l’aide à domicile par neuf syndicats (CGT, CFDT, UNSA, CFTC, CFE-CGC, FSU, UFAS, Solidaires, FA). De son côté, FO devrait appeler à la grève le 15 octobre. Des crédits « totalement insuffisants », pour les syndicats.
Les organisations réunies en intersyndicale depuis plus de deux ans dénoncent « les mesures totalement insuffisantes » inscrites dans le PLFSS : 210 millions d’euros pour la création de 5 200 postes dans les Ehpad, alors que l’intersyndicale réclame 40 000 postes (Ehpad et aide à domicile) dès l’année prochaine.
« Les aides-soignantes sont cinq pour faire soixante toilettes le matin. Autant vous dire qu’elles travaillent à la chaîne et qu’elles n’en peuvent plus », confie Héloïse Vallés, syndicaliste Sud et aide-soignante dans un Ehpad d’Arpajon (Yvelines). « Cinq mille postes créés en 2020, ce n’est même pas une aide-soignante pour chacun des sept mille Ehpad », résume Malika Belarbi, responsable du collectif national CGT Santé-personnes âgées. « Stop ! Ça suffit ! Ce n’est plus possible, s’indigne de son côté Pascal Champvert, président de l’As- sociation des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), à l’origine du mouvement avec l’intersyndicale. Nous disons tous à Emmanuel Macron et au premier ministre que c’est insuffisant et qu’il faut qu’ils agissent rapidement et concrètement. »
Les crédits accordés aux métiers de l’aide à domicile dans le PLFSS suscitent davantage encore la crispation des manifestants. Soit 50 millions d’euros ac- cordés pour 2020. A l’unisson, les syndicats dénoncent une somme « indigente ». Ces crédits « sont totalement insuffisants », selon Bruno Lamy (CFDT Santé sociaux). « Les salariés attendaient des moyens pour 2019. Macron et Buzyn ne sont pas au rendez-vous », dénonce son collègue Michel Leclerc, secrétaire fédéral à la CFDT. « C’est que tchi !, se désole Estelle Pin, représen- tante du collectif aide à domicile de la fédération des organismes sociaux à la CGT. Les salariés s’appauvrissent de plus en plus. Les associations mettent la clé sous la porte ou sont reprises par le secteur marchand. C’est une catastrophe ! »
Un front contestataire qui s’élargit
Après la grève du 30 janvier et du 15 mars 2018, la grève du 8 octobre est la troisième journée de mobilisation organisée par l’intersyndicale et l’AD-PA. Mais cette fois, le front s’est élargi. Outre l’AD-PA, trois fédérations d’employeurs à domicile (UNA, Fehap, Fedesap) se sont déclarées solidaires du mouvement. « Le cabinet d’Agnès Buzyn nous avait laissé espérer en juin 150 millions à 200 millions d’euros pour l’aide à domicile dans le PLFSS. Ce qui est prévu, à ce stade c’est à peine 0,40 centime d’augmentation par salariée », regrette Franck Nataf, vice-président de la Fedesap. « On nous pro- mettait un PLFSS d’amorçage, on a un PLFSS d’indifférence, voire d’incompétence », s’alarme Guillaume Quercy, président de l’UNA. Sans participer au mouvement, l’ADMR et Adessadomicile, deux autres fédérations d’employeurs à domicile, disent « partager les attentes » et « soutenir les revendications » des salariés.
Le 30 janvier, 30 % des salariés des Ehpad s’étaient déclarés en grève, selon la CFDT. Les organisateurs du mouvement se montraient moins optimistes sur l’importance de la mobilisation, ce 8 octobre, en attendant des chiffres mercredi. « A force de manifester, les gens se découragent. On sent un essouffle- ment », confiait Nathalie Frappier, cadre de santé dans un Ehpad de la région parisienne.
A ce stade le gouvernement n’a pas réagi et s’en tient à son calendrier. Missionnée par Agnès Buzyn, Myriam El Khomri doit rendre un rapport sur l’attractivité des métiers du grand âge, le 17 octobre. La présentation en conseil des ministres de la réforme consacrée à la prise en charge des personnes âgées promise par Emmanuel Macron est officiellement prévue pour « décembre ». Les attentes sont d’autant plus grandes que les promesses sont fortes.
7 – Les USA connaissent une recrudescence de mouvements sociaux
Source : CGT
L’année 2018 avait été marquée par la grève des enseignants dans plusieurs états. Ils revendiquaient une meilleure rémunération et des conditions de travail décentes. Notons aussi les mouvements des employés de la chaîne hôtelière Marriott, du fournisseur d’électricité et de gaz National Grid ou encore des centres médicaux de Californie.
Tous ces mouvements révélaient le malaise qui régnait dans le monde du travail pendant que partout les chantres du libéralisme entonnaient la ritournelle du bienfait de la reprise de l’économie américaine. Au plan politique, les élections parlementaires de novembre 2018 se sont même traduites, pour la première fois dans l’histoire politique américaine, par l’élection d’une dizaine de démocrates appartenant à l’aile gauche du parti et même par deux candidates se revendiquant du socialisme : Alexandria Ocasio-Cortez à New-York et Rashida Tlaib dans le Michigan.
Au mois de mai 2019, un mouvement de grève affectant la société Uber avait été organisé dans plusieurs villes américaines. Les chauffeurs dénonçaient leurs mauvaises conditions de travail et leurs faibles salaires à quelques jours de l’introduction en bourse d’Uber.
Dans leur liste de revendications, les chauffeurs exigeaient une meilleure sécurité de l’emploi, des revenus décents et le plafonnement de la commission perçue par les entreprises afin de garantir que 80 à 85% du prix de la course revienne au chauffeur.
Les mirages de la net-économie
Uber, facebook, Google, Amazone, sont les fers de lance de la nouvelle économie, celle qui « explore et qui crée un nouveau monde ». A l’ombre des GAFA un nouveau prolétariat, sans droit, mal payé, exploité par la tech-industrie s’organise. Ou comment la Silicon Valley a inventé la machine à remonter le temps. Retour au XIXème siècle ! Le travail se transforme, il mute, mais pour les travailleurs les conditions restent inchangées, dans certains secteurs elles ont même tendance à se détériorer.
La bataille des travailleurs des plateformes.
SEIU (ou union Internationale des Employés des Services est un syndicat nord-américain représentant 2,2 millions de travailleurs exerçant plus de 100 professions différentes aux États-Unis, à Porto Rico et au Canada) a soutenu les mouvements de grève des chauffeurs Uber et Lyft, notamment à New York et en Californie. Une lutte qui aura été gagnante puisque les géants de la nouvelle économie américaine ont du « capituler » quand le Sénat de Californie a adopté au mois d’août 2019 un projet de loi requalifiant les chauffeurs, coursiers et autres personnes effectuant des petits boulots en salariés.
Espace International – 4 octobre 2019
Jusqu’à présent sous le statut de travailleur indépendant, ils ne bénéficiaient pas de contrat de travail leur garantissant un salaire minimum, une assurance santé ou le droit de se syndiquer. Le revenu médian des chauffeurs Uber et Lyft s’élevait à 9,21 dollars l’heure, en dessous du salaire minimum de 15 dollars en vigueur en Californie.
Ce n’est là qu’un début et il y a encore fort à faire (le gouverneur doit encore ratifier la loi, et rien ne dit qu’elle le sera en l’état), mais la Californie ouvre une brèche dans le désert législatif des protections liées au travail que créent les entreprises des plateformes.
Première grève chez General Motors depuis 50 ans.
Depuis lundi 16 septembre, 50 000 employés du géant automobile américain ont cessé le travail, à l’appel notamment du syndicat United Auto Workers (UAW). Ils réclament des augmentations de salaires, un partage des profits d’une entreprise qui dégage de gros bénéfices et une meilleure couverture médicale. A ce jour la grève perdure et vient de rentrer dans sa deuxième semaine.
Le retour de la contestation sociale et syndicale
Tous ces mouvements mettent en lumière le malaise social et les difficultés économiques que vivent et subissent des millions de travailleurs américains. Des fronts de résistance et de contestation voient le jour. De la fonction publique à l’économie des plateformes, en passant par l’industrie automobile, toutes revendiquent la même chose : des conditions de travail décentes, des augmentations de salaires et une protection sociale adaptée.
8 – Motion de soutien de l’UD CGT 64 et l’UD CGT 38
Source : CGT 9/10/2019
Lettre ouverte aux parlementaires, sénateurs, des départements des Pyrénées-Atlantiques et de l’Isère
L’entreprise SINTERTECH et ses salariés doivent vivre !
L’union départementale CGT des Pyrénées-Atlantiques et l’union départementale CGT de l’Isère dénoncent le sort qui est réservé à la seule entreprise de l’industrie de la métallurgie des poudres du territoire Français.
De par sa technologie porteuse d’innovations et répondant à certains enjeux de la transition écologique, cette entreprise est un atout important pour l’industrie nationale. Elle dispose d’avantages compétitifs forts, d’un champ d’application qui se développe et qui s’ouvre, et donc un marché en croissance.
Pourtant, cette entreprise qui compte aujourd’hui 280 salarié.es voit ses jours comptés à cause d’une multitude de non-sens. Depuis de trop nombreuses années cette entreprise a fait les frais du manque d’ambition des actionnaires successifs (FEDERAL MOGUL et TMC) mais aussi du manque d’accompagnement des pouvoirs publics dans le développement de cette technologie malgré les nombreuses interventions de la CGT SINTERTECH.
SINTERTECH est en redressement judiciaire.
La filière Automobile vit actuellement une mutation technologique, ainsi que de forte tension en lien avec le diesel. Un grand nombre d’entreprises de la filière et notamment de la sous- traitance se retrouve en difficulté du fait des choix et de la stratégie menée par les donneurs d’ordres que sont Renault et PSA entre autres.
La coordination CGT SINTERTECH, nous a interpellés sur les conditions très difficiles de cession de l’entreprise.
Ce dossier est suivi par l’état au travers du commissaire au redressement productif en région AURA, ainsi que par les régions Auvergne Rhône Alpes et Nouvelle Aquitaine.
Le Bronze Alloy retire son offre de reprise à quelques jours de la décision du tribunal.
Un repreneur (LBA), après de longs atermoiements et un chantage particulièrement odieux (suppression de 114 postes, baisse conséquente des rémunérations) dans le cadre des conditions suspensive vient de retirer son offre de reprise en évoquant comme cause le retrait de certains clients comme PSA, qui n’est pas des moindre dans l’industrie automobile en France.
Nous ne pouvons nous résoudre à laisser abandonner en rase campagne cette entreprise qui est la seule qui maitrise la technologie de la métallurgie des poudres.
Pour la CGT, le rôle de PSA, comme donneur d’ordre reste très important dans l’avenir de la filière. Il n’est pas concevable que les donneurs d’ordres comme PSA n’assurent pas un volume de commandes suffisant pour permettre dans un futur proche la diversification de leur activité. Cette diversification serait le gage de son développement futur.
Même si la date du 10 octobre a été retenue pour l’audience, il y a encore la possibilité de pousser pour une table-ronde mais très ciblée avec « maintien et sécurisation du carnet de commandes 2020-2022» autour de Représentant des clients/LBA/Etat (CIRI) /CGT
SINTERTECH et structures. Cela nous apparait comme l’urgence compte-tenu de la contrainte de « Trésorerie ».
Dans un second temps il faudra traiter la question de la diversification avec les acteurs régionaux et en lien avec le « plan diesel » d’aide à la reconversion des entreprises par l’innovation, plan dont SINTERTECH est éligible.
La démarche entreprise par LBA dans le dossier de reprise SINTERTECH a pu effrayer quelques clients qui sont certainement sous la coupe de PSA, mais le désengagement en cours de PSA est programmé depuis un moment. Pourquoi ce constructeur français n’est pas intervenu pour mieux accompagner le dossier SINTERTECH au long de la période de recherche de partenaires industriels ou d’investisseurs ?
Durant les cinq mois d’une procédure de redressement judiciaire, les salarié.es, malgré les incertitudes et les craintes, sont restés mobilisé.es pour satisfaire les clients, rassurer les fournisseurs, aussi pour valoriser l’entreprise, sa technologie et ses savoirs faire, démontrant ainsi tout leur professionnalisme, Ces acteurs permanents de l’entreprise, ces femmes et ces hommes ne peuvent et ne doivent pas faire les frais du désengagement des donneurs d’ordre.
Comment les constructeurs et l’état pourraient assumer ce gâchis industriel en laissant filer les compétences de ces salarié.es dans la nature ?
Dans cette situation bien compromise, il y a urgence à intervenir !
PSA, Renault, LBA, tout comme l’Etat, doivent désormais prendre leur responsabilité dans le cadre du maintien de la filière industrielle garante des enjeux écologiques de notre temps et aider à l’accompagnement de cette entreprise pendant une période nécessaire à sa diversification.
Aussi, en l’absence de reprise crédible en vue de l’audience prévue le 10 octobre 2019, l’union départementale CGT de l’Isère et l’union départementale Cgt des Pyrénées-Atlantiques interpelle les élu.e.s afin que très rapidement ce dossier soit porté comme une priorité industrielle pour le pays.
SINTERTECH et ses salarié.es ne demandent qu’à prendre de l’envergure, il est temps qu’on leur en donne les moyens.
La CGT fera de son côté tout ce qu’il est nécessaire pour exiger le maintien des 3 sites et de ses 280 salarié.es.