Initiative Communiste, le journal du PRCF reproduit cette analyse d’un militant CGT sur les événements de Catalogne
Le PRCF regarde avec esprit critique les processus euro-séparatistes qui, objectivement (c’est flagrant en France avec les euro-séparatismes corse, breton, alsacien, flamingant, « savoisien » et autres), contribuent à la balkanisation des Etats historiquement constitués d’Europe (c’est déjà fait pour la partie occidentale de l’URSS, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, et c’est « en attente » en Belgique, en Italie…) et à la mise en place d’un fascisant, anticommuniste et néolibéral Empire euro-atlantique dominé par la Grande Allemagne capitaliste « unifiée » sur fond d’arrimage à l’OTAN, au TAFTA, au CETA et au tout-anglais transatlantique (lequel broiera in fine encore plus vite les langues régionales qu’il ne le fait à grand pas des langues nationales…).
Pour autant, fidèles aux principes de la solidarité internationale du prolétariat, le PRCF condamne la lourde répression néo-franquiste et social-franquiste contre les militants et les élus catalans. Parce que c’est l’intérêt des TRAVAILLEURS d’Espagne, qui ne forment qu’une seule CLASSE, nous soutenons la revendication historique des communistes espagnols : celle d’une République confédérale respectueuse des diversités mais unie contre l’UE, contre le capitalisme et pour le socialisme.
Buen jour !
En pleine campagne pour les législatives, prévues le 10 novembre, les manifestations et les incidents de Catalogne ont marqué toute l’Espagne.
Depuis des mois, on savait que la sentence allait déclencher automatiquement des réactions, et le chef du gouvernement, le « socialiste » Pedro Sanchez, avait choisi d’utiliser la question catalane pour renforcer sa position au Parlement.
Dans cette optique, il a choisi de ne pas retenir le chef d’accusation de rébellion, que demandait la droite, mais de ne retenir que la sédition, qui est assortie de peines moins lourdes.
Sanchez, en jouant sur les 2 faces, mobilisation et répression, voulait montrer qu’il était capable de gérer ce conflit avec autorité mais de façon « démocratique », contrairement à la Droite qui réclame une répression plus dure et en opposition à Vox, le parti franquiste qui réclame l’état d’exception en Catalogne.
Du côté des indépendantistes, la situation est complexe, et cela de longue date. Deux partis sont en compétition pour obtenir la majorité au Parlement catalan : le PDeCAT (à droite) et Esquerra Republicana (à « gauche »)
Le président de la Generalitat, Quim Torra, indépendantiste et membre du PDeCAT, utilise les mobilisations actuelles. Ce qui ne l’empêche pas d’envoyer les « mossos d’esquadra » (la police catalane) cogner sur les manifestants !
Les dirigeants du PDeCAT, qui brandissent le drapeau de l’indépendance, sont connus dans toute la Catalogne pour avoir, en 2010, pratiqué les pires coupes budgétaires dans les services publics et pour avoir mené une politique anti-travailleurs.
Ils sont aussi connus pour avoir trempé dans de sombres affaires de corruption. Leur prise de position indépendantiste leur a donc servi à faire diversion sur leur politique passée et à dévier la colère légitime de la population catalane.
Ils savent qu’au bout du compte, cela se terminera par des négociations. Torra a d’ailleurs déjà demandé à négocier, mais Sanchez lui a répondu qu’il attendait plus de fermeté de sa part contre « les violents ». Manière de dire qu’on verrait après les élections…
D’un côté comme de l’autre, on manœuvre. Mais en attendant, la répression se poursuit et les vidéos se multiplient sur les réseaux sociaux, témoignant des violences policières.
En Catalogne comme dans les autres régions, les classes populaires n’ont rien à attendre de ces jeux entre politiciens professionnels !
En Catalogne, la crise est là, comme partout dans le Monde, et la colère gronde. Mais elle est déviée par les manœuvres de 2 nationalismes qui s’affrontent : le catalan et l’espagnol.
Tous deux au service de leurs bourgeois et banquiers respectifs !
Louis (militant CGT)