Le constat est tombé avec fracas dans les cénacles des grands prêtres médiatiques de l’Union Européenne et de l’Euro. Alors qu’à longueurs d’éditoriaux, de journaux télévisés, de flash info, de manuels scolaires et de colloques universitaires, ils répètent en boucle pour essayer d’en bourrer le crâne du peuple que « l’euro protège » et que pour une économie forte et dynamique il faut réduire les déficits publics, ne pas dépasser la règle d’or des 3% de déficit public, voilà que le banquier Macron, locataire de l’Elysée, crache le morceau et avoue que l’Euro et ses critères de Maastricht écrasent la France et ne profitent qu’à l’Allemagne.
Et cela dans une interview dans les colonnes du très capitaliste The Economist :
«Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissement. L’Europe ne peut pas être la seule zone à ne pas le faire» (…) «Je pense que c’est pour ça que le débat autour du 3% dans les budgets nationaux, et du 1% du budget européen, est un débat d’un autre siècle» (…) «Les allemands sont les grands gagnants de la zone euro, y compris avec ses dysfonctionnements»
E Macron The Economist – 7 novembre 2019
Alors évidemment, l’information n’a pas fait la une des médias : il ne faudrait pas que le tabou de la sortie de l’euro puisse faire l’objet d’un débat démocratique. N’est-ce pas le même Macron qui a déclaré qu’il ne fera jamais de référendum sur la sortie de l’UE en France car il était sûr de le perdre ? Mais elle apporte la pleine confirmation de ce que les communistes ont été les seuls à expliquer de façon incessante depuis toujours :
- l’euro étrangle l’économie de la France et la règle des 3% ne sert qu’à une seule chose, non pas la stabilité monétaire, mais étrangler les services publics, contraindre aux privatisations et intensifier la guerre aux salaires des travailleurs ;
- la monnaie unique, construite sur le Deutsche Mark, est une formidable arme de l’impérialisme économique allemand, favorisant l’Europe Allemande et écrasant la majorité des pays de l’union monétaire, France, Italie, et Espagne compris. Une étude avait d’ailleurs réveillé que l’Euro a couté depuis 1999 en moyenne 56 000 € à chaque français.
C’est pourquoi, après avoir combattu pied à pied pour que la France n’entre pas dans l’Euro, étant à la pointe de la campagne contre le traité de Maastricht, les communistes ont ensuite poursuivi – à l’image de l’engagement du PRCF – la lutte pour sortir de l’Euro, cette arme de racket massive des travailleurs. C’est pourquoi, pour les droits des travailleurs, pour leurs salaires, pour le développement des entreprises et des services publics, pour la réindustrialisation et le produire en France, il y a urgence à briser les chaînes de l’Union Européenne, à sortir de l’Euro pour s’en sortir.
Tirer la juste conclusion de ce constat : le frexit progressiste vite
Évidemment, l’interview en anglais dans un journal étranger n’est pas sans arrière pensée politicienne, digne d’un machiavel de sous-préfecture. Il s’agit pour l’ex-banquier d’affaires de tenter d’impressionner l’Allemagne de Merkel…. qui lui a opposé une fin de non-recevoir.
Toutefois, pour les travailleurs de France, il est utile de tirer la juste conclusion de ce constat que l’Euro ne profite pas à la France des travailleurs ni à aucun travailleur en Europe d’ailleurs : pour sortir de l’euro austérité, il faut sortir de l’euro. Pour retrouver la liberté budgétaire nécessaire au fonctionnement de nos services publics (écoles, hôpitaux, écologie, transport, justice….), il faut sortir de l’euro. Pour stopper la privatisation de nos entreprises publiques, il faut sortir de l’euro. Pour défendre nos retraites également, il faut sortir de l’euro. Car rappelons-le, c’est bien au nom du critère des 3% de déficit public et en application du TSCG qu’est imposé par la commission européenne la casse du système de retraites par répartition.
Si les travailleurs ont tout à gagner à la sortie de l’euro, ils ont tout à perdre à y rester.
Evidemment, à la sortie de l’Euro, il est nécessaire d’ajouter la sortie de l’Union Européenne, une sortie qui doit se faire dans le sens de l’intérêt des travailleurs. Par un frexit populaire, un frexit internationaliste, un frexit progressiste.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Bonsoir,
Je lis une contre vérité et je ne peux pas laisser passer cette erreur.
« Mais elle apporte la pleine confirmation de ce que les communistes ont été les seuls à expliquer de façon incessante depuis toujours »….
Ce n’est pas exact, l’UPR dénonce depuis 12 ans l’€ sous coté pour l’Allemagne ou les Pays Bas et sur coté pour les pays de l’Europe du sud et la France.
Ce n’est pas une contre vérité : comme vous le dite l’UPR n’existe que depuis 12 ans. Les communistes eux n’ont jamais cessé de combattre la construction européenne et de lutter pour en sortir.