Secoué par une vague de colère populaire impressionnante, le régime Moreno a dû faire marche arrière, contrainte et forcée, dans ses réformes anti-sociales. Des réformes dictées par Washington, tournant le dos au programme électoral qui a pourtant emmené Moreno dans le fauteuil de président, lui qui promettait alors de poursuivre la politique conduite par son prédecessuer R. Correa. Pourtant c’est l’inverse, en parfaite trahison de son mandat electoral, qui est fait. Pour empêcher la contestation, le régime Moreno mène donc une offensive judiciaire à coups de procès politiques, pour embastiller et intimider la gauche équatorienne. Une répression qui vise notamment les organisateurs des manifestations du mois d’octobre.
En témoigne l’accusation lancée contre Virgilio Hernandez, qui fait l’objet de poursuites politiques.
Équateur : un juge ordonne la mise en prison préventive d’un autre chef de l’opposition de gauche
5 novembre 2019
« Rien que l’accusation de rébellion devrait permettre à tout le monde de comprendre que c’est un coup monté », a déclaré Hernandez à la presse lorsqu’il s’est présenté de son plein gré mardi après-midi à l’audience contre lui.
Un juge équatorien a ordonné mardi la mise en détention préventive de l’ancien député et chef de l’opposition de gauche Virgilio Hernandez, à la suite de l’accusation émise par le bureau du procureur général d’une prétendue participation à des actes de violence au cours des manifestations antigouvernementales massives au début d’octobre.
« Rien que l’accusation de rébellion devrait permettre à tout le monde de comprendre que c’est un coup monté », a déclaré Hernandez à la presse lorsqu’il s’est présenté de son plein gré mardi après-midi à l’audience contre lui.
Le juge Julio Arrieta a statué que Hernandez, parmi d’autres chefs de l’opposition membres du parti de l’ancien président Rafael Correa, a commis le crime de « rébellion », passible de cinq à sept ans de prison selon le Code pénal.
Ce délit est motivé « lorsqu’une personne s’insurge ou commet des actes violents qui ont pour objet d’ignorer la Constitution de la République ou de renverser le gouvernement légitimement constitué sans affecter le droit légitime à la résistance ».
« Aucune preuve d’insurrection violence ou de l’existence de prétendus groups armés n’a été présentée par les procureurs. Ils ont seulement présenté des tweets et des conversations en ligne. L’Équateur est le seul pays où une personne a été incarcérée pour ses opinions sur Twitter », a déclaré l’avocat de l’accusé, Ramiro Aguilar, à l’issue de l’audience.
Que les opinions personnelles d’Hernandez aient été utilisées contre lui pour justifier la peine de prison n’est pas seulement de la « persécution politique », comme l’a dit Aguilar, mais également une violation de la Constitution.
L’article 128 statue que « le législateur jouira de la compétence de la Cour nationale de justice pendant l’exercice de ses fonctions; il ne sera pas civilement ou pénalement responsable des opinions qu’il émet, ni pour les décisions ou les actes qu’il accomplit dans l’exercice de ses fonctions, au sein et hors de l’Assemblée nationale ».
Virgilio Hernandez à l’audience dans laquelle il sera lié pour rébellion à la cause pour laquelle la préfète de Pichincha, Paola Pabon, est en prison.
Ce n’est pourtant pas le premier dirigeant de gauche emprisonné ces derniers temps par le gouvernement de droite de Lenin Moreno, avec sa répression des voix de l’opposition.
Le 14 octobre dernier, alors que les manifestations se terminaient par un « accord », la gouverneur de la province équatorienne de Pichincha, Paola Pabon, l’ancien maire de Duran, Alexandra Arce; le député issu du mouvement de la Révolution citoyenne Yofre Poma et le leader social Christian Gonzalez ont été arrêtés lors de descentes de police coordonnées.
« Les graves événements qui se déroulent en Équateur sont très préoccupants. Deux … femmes, dirigeantes dans l’opposition politique, sont victimes de persécutions politiques et judiciaires », a tweeté le président argentin élu Alberto Fernandez avant les élections.
Le groupe est accusé de « déstabiliser le pays avec des financements étrangers », mais aucune preuve n’a été avancée à l’appui de ces accusations.
Nos législateurs ont dénoncé la persécution, les menaces de mort, les écoutes téléphoniques illégales, la violation des droits et le harcèlement politique », affirme une déclaration publiée la semaine dernière par le parti Révolution citoyenne.
Entre-temps, le 14 octobre, alors que les dirigeants étaient arrêtés, trois députés, leurs partenaires et d’autres personnalités de l’opposition ont demandé protection à l’ambassade du Mexique, où ils résident présentement. Deux jours avant les événements, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Gabriela Rivadeneira, avait obtenu l’asile politique dans ce pays d’Amérique centrale.
traduction DG pour www.initiative-communiste.Fr