Nous publions ce point de vue très intéressant de nos camarades du Communist Party of Great-Britain – marxist-leninist, car il nous semble aller à l’encontre de l’euro-régionalisme et du pacte girondin actuel dont l’objectif est la dissolution de notre patrie en autant de pseudo-Länder soumis à l’OTAN et la BCE.
Contrairement à l’Irlande qui fut – et demeure pour sa partie nord – une colonie de la Grande-Bretagne, l’histoire de l’Écosse est différente et il n’y a pas plus de raison, au prix d’une régression du concept de nation à tels ou tels fantasmes ethnicisants de séparer artificiellement l’Angleterre de l’Écosse, pas plus qu’il n’y en aurait à isoler nos compatriotes bretons du reste de leur pays.
Rappelons aussi que Brexit signifie sortie britannique et pas seulement sortie anglaise et que c’est parce qu’elle vise à être unie que la classe ouvrière britannique défend sa souveraineté.
En cette époque de divisions communautaristes et identitaires de notre pays, divisions fomentées par la classe dirigeante actuelle, nous espérons également que cette analyse rappellera aux plus progressistes de nos compatriotes que le communisme, surgi avec Babeuf et la conjuration des Égaux, n’a pu naître que sur le terreau de la République une et indivisible de Robespierre.
A. Monville commission internationale du PRCF
Écosse : une part de la nation britannique (par le Parti communiste de Grande-Bretagne – marxiste-léniniste)
La résolution suivante a été adoptée à une écrasante majorité par les délégués au sixième congrès du CPGB-ML en octobre.
Affirmant qu' »une nation est une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de composition psychologique stable et évolutive sur le plan historique, qui se manifeste dans une communauté de culture » (J.V. Staline), ce congrès est d’avis qu’au moment de l’union en 1707 de l’Angleterre et de l’Écosse, l’Écosse n’était pas une nation car elle manquait de plus d’une caractéristique essentielle à la nation.
Ce congrès note qu’au cours du demi-siècle qui suivit le soulèvement jacobite et la bataille de Culloden en 1746, qui aboutit à la suppression des Jacobites, la destruction du système féodal fut suivie d’un développement phénoménal du capitalisme en Ecosse, au cours duquel l’Ecosse acquit toutes les caractéristiques de la nation. Cependant, précisément à cette époque, la dialectique de l’histoire était telle que le peuple écossais, tout comme le peuple anglais, a jeté son sort dans la construction d’une nation britannique commune. Le développement du capitalisme en Écosse a non seulement comblé le fossé entre les hautes terres et les basses terres d’Écosse, mais a également rendu l’économie écossaise impossible à distinguer de celle de l’Angleterre. En 1815, il n’y avait plus d’économies anglaise et écossaise distinctes, mais seulement une économie britannique commune.
Le Congrès note en outre que le peuple écossais – de toutes les classes sociales, et pas seulement des sections bourgeoises – a joué un rôle vital dans la construction de la nation britannique, dont il fait partie intégrante depuis. La nation britannique n’est ni un racket anglais ni un projet élitiste des cercles dirigeants d’Angleterre et d’Écosse. La nation britannique est bel et bien une communauté stable et évolutive sur le plan historique, avec une langue et un territoire communs, avec une vie économique commune qui soude les différentes parties de l’Angleterre et de l’Écosse en un tout économique, et avec une composition psychologique commune.
Ce congrès affirme que, contrairement aux mythes nationalistes écossais, l’Écosse n’était ni une nation opprimée ni soumise au colonialisme anglais. Elle n’était pas non plus une associée subalterne de l’Angleterre. Loin de là : les Écossais ont joué un rôle égal, et souvent prépondérant, dans la vie économique, culturelle et sociale de la Grande-Bretagne, ainsi que dans l’établissement de l’empire britannique qui, à une époque, régnait sur un tiers de l’humanité.
Le Congrès affirme en outre que, contrairement aux mythes propagés par les nationalistes écossais de » gauche « , le mouvement ouvrier écossais n’a à aucun moment été animé par des sentiments séparatistes et nationalistes. Si, de temps à autre, le mouvement militant de la classe ouvrière écossaise s’est plongé dans l’histoire écossaise et a utilisé les noms de figures du passé comme William Wallace et Robert le Bruce, ce n’est que pour invoquer des figures du passé qui ont lutté contre l’autorité établie. Les noms de ces personnages, et les chants qui leur sont associés, ont été tout autant invoqués par les ouvriers des moulins du Lancashire, alors qu’inversement la Magna Carta a été invoquée à tort dans la lutte contre la bourgeoisie non seulement par les ouvriers du Lancashire et de nombreux autres endroits en Angleterre mais également par ceux de l’Écosse. En effet, il n’était pas rare que les travailleurs écossais, lors de leurs manifestations militantes, chantent » God Save the King « .
Ce congrès est d’avis que, historiquement, les travailleurs d’Écosse, tout comme ceux d’Angleterre, ont fait face à l’État britannique et se sont efforcés de le réformer ou de le renverser. A aucun moment, la classe ouvrière écossaise n’a été d’avis que sa misère pourrait prendre fin par la séparation de l’Ecosse de l’Angleterre. Les travailleurs écossais se considéraient en très grande majorité comme britanniques, tout comme les travailleurs anglais. Ils étaient fermement convaincus qu’ils auraient coulé ou nagé en tant que prolétaires britanniques.
Au vu de ce qui précède, ce congrès estime que le mouvement nationaliste écossais est une entreprise rétrograde et réactionnaire, dont le succès ne peut qu’entraîner dans son sillage une rupture catastrophique dans l’unité du prolétariat britannique historiquement constitué. Ce congrès est en outre d’avis que, nonobstant toute apparence d' »indépendance » extérieure qui pourrait résulter d’un vote favorable au référendum de 2014, la seule séparation réelle réalisée dans la pratique serait celle des collègues de travail du reste de la Grande-Bretagne. En temps de crise, le nationalisme, comme le racisme, est un outil utile pour nos dirigeants pour diviser notre mouvement et nous empêcher de combattre efficacement le système d’exploitation capitaliste.
Ce congrès estime en outre que la volonté apparente du SNP de maintenir le financement des services d’éducation et de santé n’est rien de plus qu’un pot-de-vin à court terme pour les travailleurs écossais, visant à les persuader de placer leurs espoirs de sortie de crise sur des politiciens capitalistes, tout en les éloignant d’une lutte commune contre la privatisation avec leurs collègues anglais. En réalité, ils permettent simplement à la classe dirigeante d’attaquer les travailleurs une section à la fois, l’aidant ainsi à atteindre son objectif de sauver son système pourri en faisant payer les plus pauvres pour la crise.
Ce congrès est donc résolu :
- Travailler pour un NON au référendum écossais.
- Tenir au moins une autre école du parti sur le thème du nationalisme écossais, dans le but d’aider les camarades à prendre confiance en eux pour défendre la cause du parti auprès des travailleurs qui ont été infectés par des sentiments nationalistes.
- Produire deux brochures : l’une basée sur l’article de Lalkar, qui présente les arguments scientifiques contre le nationalisme écossais, et l’autre qui utilise un langage simple pour aborder des questions et des préoccupations communes, comme (par exemple) « Etes-vous en train de me demander d’être fier d’être britannique ? », « N’êtes-vous pas en faveur d’un renforcement des pouvoirs locaux pour le peuple écossais » et « Est-ce que l’indépendance de l’Ecosse n’affaiblira pas l’impérialisme anglais ».
Proletarian Issue 51 (décembre 2012)
Le débat sur le futur de l’Écosse : un point de vue communiste. Par le Scottish Communists.
Alan MacKinnon (ancien président du Scottish CND) et Johnnie Hunter (organisateur écossais de la Young Communist League) ont débattu en août 2017 de ce qui était proposé avec le référendum sur l’indépendance organisé en 2014 par le gouvernement SNP.
Le meeting était l’occasion de lancer une brochure du CPB du même titre qui peut être achetée pour 1 £ chez Unity Books.
À gauche, il y a ceux qui pensent que la séparation est un raccourci magique vers le socialisme et qui voient dans la division de la classe ouvrière britannique sur des bases nationalistes un atout à défendre plutôt qu’un recul massif dans la lutte contre un vaste programme de coupes.
Que signifie réellement l’ indépendance dans ce club capitaliste qu’est l’Union européenne?
Peut-être même y a-t-il même ceux qui pensent que les Écossais sont plus progressistes que le reste de la Grande-Bretagne?
Les communistes écossais répondent de la façon suivante : « Une analyse marxiste et de classe est nécessaire et fait largement défaut dans le discours général, même à gauche. En tant que communistes, nous apportons cette analyse à tous et insistons pour que nous examinions la réalité plutôt que tout sentiment romantique ou des vœux pieux. C’est ce dont nous avons besoin pour prendre la bonne décision en tant que pays allant de l’avant. »