Au soir du 11 décembre, c’est l’incompréhension sur le plateau de télé parmi les éditocrates. Mais pourquoi donc Macron n’a t il même pas fait semblant d’accorder une miette à la CFDT et son Berger pourtant prêt à poignarder avec entrain, une fois de plus, les travailleurs de France pour faire plaisir au grand patronat ? Le premier ministre Édouard Philippe venait d’annoncer qu’il reste droit dans ses bottes et qu’avec ses bottes il piétine la CFDT et les organisations de collaboration de classe en imposant un recul de l’age de départ à la retraite effectif à minimum 64 ans pour commencer.
Une violence inouïe. Provoquant des cris de jouissance de l’organisation des grands patrons, le MEDEF.
Pourquoi ? la réponse est pourtant simple.
Le régime unique de retraite par points, la baisse des pensions, la réduction des dépenses de retraites en proportion du PIB, ce sont les ordres de la commission Européenne !
Dans ses orientations par pays 2019, l’UE impose à la France « un système de retraite unique » !
En application des traités européens et notamment du TSCG que l’on doit à Hollande-Macron, la France doit soumettre son budget à la validation de Bruxelles dans le cadre de la procédure dite du Semestre européen. La commission européenne fixe alors ses ordres, et peut censurer le budget. En clair c’est la Commission Européenne qui fixe les grandes orientations politiques et budgétaires du régime Macron. Devenez ce qu’elle avait prévu pour 2018 ? la « réforme de l’assurance chômage ». Qu’a fait le régime Macron ? il a sabré dans l’assurance chômage, frappant plus de 1 millions de chômeurs !
Et devinez ce qu’avait ordonné l’Union Européenne en 2019 ? on vous le donne en 1000 ! la réforme des retraites.
C’est même l’ordre de priorité n°1 figurant en page 18 du document publié et signé le 2 juillet 2019
La commission européenne a bien soin de préciser en page 3 du document que ses recommandations sont des ordres, au regard du fait que la France est dans l’Euro :
En tant qu’État membre dont la monnaie est l’euro, et compte tenu des liens étroits entre les économies de l’Union économique et monétaire, la France devrait veiller à mettre en œuvre intégralement et en temps utile la recommandation de 2019 concernant la zone euro, telle qu’elle ressort des recommandations figurant aux points 1 à 4 ci-après
Commission Européenne – recommandation par pays pour la France – 2019
puis de rappeler que sous la joug de l’Euro, la France est sous la surveillance du « volet préventif du pacte de stabilité et de croissance ». Et de souligner que pour se conformer aux critères de Maastricht imposés par l’Euro, la France « présente un risque d’écart important par rapport à la trajectoire d’ajustement recommandée vers l’objectif budgétaire à moyen terme en 2019 » indiquant que « le conseil à recommandé à la France de veiller à ce que le taux de croissance nominale des dépenses publiques primaires nettes ne dépasse pas 1,4% en 2019, ce qui correspond à un ajustement structurel annuel de 0.6% du PIB ». En clair la France a ordre de réduire son budget de 0.6% du PIB. Et l’UE d’exiger de Macron qu’il anticipe les « réformes » : « le Conseil estime que les mesures nécessaires pour se conformer au pacte de stabilité devraient être prises dès 2019 ».
Puis la commission ordonne : « il est essentiel que la France réalise un effort budgétaire améliorant de façon décisive son solde primaire structurel ». Et d’enchainer pour traduire ce qu’elle attend :
« La réforme prévue du système de retraite pourrait aider à alléger la dette publique à moyen terme (…) Plus de 40 régimes de retraite coexistent en France (..) un projet de loi devrait uniformiser progressivement les règles de ces régime ».
Ne vous y trompez pas si la Commission Européenne demande de réduire les dépenses de retraites, ce n’est pas par souci d’équilibre budgétaire. Car la même ordonne une réduction des recettes avec des suppression d’impôts sur les entreprises : le point 28 des recommandations, p 15, vocifère : » les impôts sur la production continuent de peser sur les entreprises ».
Bref, l’ordre n°1 donnée par l’Union Européenne à Macron pour 2019, outre de réduire les budgets des services publics dans le cadre de Action Publique 2022, c’est de
« réformer le système de retraite pour uniformiser progressivement les règles des différents régimes de retraite, en vue de renforcer l’équité et la soutenabilité de ces régimes; »
Voilà et la réforme c’est bien de
- faire un système de retraite par point » uniformisant progressivement les règles des différents régime de retraites »
- avec un recul de l’age de départ, un allongement de la durée de cotisation, une baisse généralisé des pensions pour « renforcer la soutenabilité de ces régimes ». Ce qui en mots compréhensibles en dehors des technocrates de Bruxelles signifie : réduire les pensions.
Observons au demeurant que la CFDT fer de lance de la Confédération Européenne des Syndicats richement arrosée par la Commission Européenne est un des soutiens actifs de Macron dans cette contre réforme massacrant les droits des travailleurs.
En effet il faut rappeler que l’Euro impose de comptabiliser les retraites, notamment les retraites de la fonction publique, comme de la dette. Et que l’Euro impose un plafond de la dette avec les fameux critères de Maastricht.
En imposant d’une part des réductions de recettes à l’état en ordonnant des baisses des impôts sur le Capital, en imposant d’autre part un plafonnement du déficit public, de fait structurellement l’Euro impose la baisse des pensions de retraites, la baisse des remboursement de santé, la baisse des budgets des services publics. Bref de faire les poches des travailleurs pour remplir les coffres des milliardaires.
Ca suffit, si on veut conserver des pensions de retraites dignes, il y a une urgence sortir de l’Euro et de l’Union Européenne.
Plan Juppé et réforme Macron : une même origine, l’Euro et son critère des 3% !
Il n’y a pas que le sujet, le niveau de mobilisation qui rapproche décembre 1995 de décembre 2019.
Le plan Juppé et la réforme Macron sous des formes différentes sont exactement la même contre réforme.
- Il s’agit de faire voler en éclat le système de retraite français construit par les communistes avec la CGT en 1945. Il s’agit de baisser massivement les pensions, c’est à dire les salaires pour faire exploser les profits du Capital.
- Cela sous la contrainte des critères de l’euro : la réforme est imposée par l’Union Européenne pour respecter les critères de Maastricht, l’arme des 3% !
Retraites ou Euro, salaire ou Union Européenne, il faut choisir… En vérité, pour s’en sortir, une seule solution, sortir de l’Union Européenne. Vite, le Frexit progressiste !
JBC pour www.initiative-communiste.fr