Strangulé par le blocus économique et militaire que constituent les « sanctions » occidentales mais refusant d’en faire payer les frais à la grande bourgeoisie iranienne et d’engager ainsi la réduction des inégalités sociales, le régime de Téhéran réprime dans le sang les quartiers populaires en lutte contre l’augmentation de l’essence et des produits de base et il menace le mouvement ouvrier, démocratique, laïque et féministe des pires représailles.
En tant que communistes occidentaux vivant et militant au sein d’un bloc euro-atlantique ultra-prédateur qui strangule le peuple iranien, prépare l’invasion de l’Iran et voit dans ce pays un obstacle au « Grand Proche-Orient » néocolonial cher à Washington, Tel-Aviv et Riyad, nous devons rappeler sans cesse
- que l’impérialisme est le principal ennemi des peuples et de la paix mondiale,
- que les protestations pacifiques de Macron à propos de l’Iran sont démenties par ses actes et qu’en conséquence,
- il est hors de question de cautionner si peu que ce soit les « sanctions » frappant le peuple iranien, et encore moins les préparatifs de guerre ou de subversion, type « révolution orange » fomentée en Occident, à son encontre.
Il n’est que de voir les résultats terrifiants de l’invasion états-unienne de l’Irak, de son « aide » à l’Afghanistan, de son ingérence sanglante en Syrie par islamistes interposés ou de la déstabilisation de la Libye qu’ont provoquée de concert Sarkozy, Cameron et Obama (soi-disant pour instaurer la démocratie à Bagdad, à Kaboul, à Damas ou à Tripoli…), pour comprendre que nulle part et jamais l’impérialisme, cette « réaction sur toute la ligne » selon les mots de Lénine, n’a apporté aux peuples autre chose que l’injustice, la répression et la destruction des nations souveraines. Par conséquent les militants franchement communistes et 100% anti-impérialistes que nous sommes condamnent les sanctions, appellent à mettre en échec les menées impérialistes en Iran et mettent en garde, s’il en était besoin, les forces démocratiques de ce pays qui seraient tentées de faire alliance avec Washington pour se débarrasser du régime odieux de Téhéran : on a encore vu récemment au Nord de la Syrie, avec le lâchage total par Washington de la « Rojava », qu’une alliance avec l’impérialisme en position subordonnée ne sert jamais que ce dernier, qu’elle fait toujours en définitive le jeu des islamistes auxquels Washington est stratégiquement lié, et qu’elle mène en définitive, par d’autres voies, à l’extermination du mouvement populaire.
Pour autant, le PRCF appelle les communistes, les travailleurs et les démocrates de France à amplifier leur soutien aux communistes, aux progressistes et aux travailleurs d’Iran en lutte pour leurs revendications sociales et démocratiques contre un régime sanglant, brutal, phallocrate, clérical et moyenâgeux qui ne se pare des couleurs de la lutte anti-impérialiste que pour mieux massacrer son propre peuple insurgé.
Solidarité avec la classe ouvrière, les femmes, les démocrates d’Iran pour les revendications populaires, pour l’indépendance nationale et la souveraineté populaire, contre le régime théocratique, pour une République laïque, sociale, souveraine, populaire et démocratique, mais aussi contre les sanctions US et contre l’impérialisme !
Et pour autant, ne baissons jamais la garde, car il y va aussi de l’honneur et de l’intérêt du peuple français,
contre les sanctions qui frappent le peuple d’Iran, contre la guerre de reconquête impérialiste qui se prépare, contre l’hypocrite soutien que leur apporte Macron, sans jamais perdre de vue que l’impérialisme euro-atlantique piloté par Washington est l’ennemi principal de tous les peuples, la menace n°1 contre la paix mondiale et le principal fourrier mondial de l’intégrisme sous toutes ses formes.
Par la Commission International du PRCF, le 14 décembre 2019
Bien entendu, je ne suis pas d’accord avec le principe de théocratie et même les peuples croyants musulmans s’en méfient. Toutefois, si le régime iranien est sanctionné cela veut dire qu’il résiste à l’impérialisme et aussi sa politique économique est constructive pour la nation iranienne et peut être pour les masses populaires aussi. Je n’ai jamais lu un programme clair de la part du parti communiste iranien Tudeh. Le régime iranien est peut-être fermé aux idées de la gauche iranienne et surtout qu’il a réprimé sauvagement toutes les oppositions en se croyant détenir la vérité.
Merci Jalil pour votre intervention, cela fait un moment que je souligne la politique et les choix économique de la république islamique depuis 1988 ( date à laquelle elle a commencé à massacrer massivement les communistes iraniens, comme par hasard…) tournés vers les organisations américaines le FMI et la banque mondiale et la volonté claire et sans équivoque des dirigeants iraniens d’intégrer l’économie du marché, n’oublions pas que la connexion informatique de la bourse de Téhéran par Ahmadinejad et les privatisations et les soi disant efforts structurels accomplis par la république islamique (qui continue même aujourd’hui…) ont été félicités par Madame La garde alors directrice du FMI. Tu as raison si l’on n’explique pas les circonstances économiques il nous reste qu’avancer les reproches psychologisants à l’égard de la république islamique et considérer toute protestation contre la RI comme investie par l’impérialisme. Le seul point où plus ou moins la république islamique se montre résistant pour l’instant, c’est son opposition à transmettre « le contrôle » de l’armée aux américains (même si dans le passé ils ont mené des opérations militaires ensembles comme en ex Yougoslavie et en Afghanistan.). Car eux même (Khomeini et CO) pendant la révolution lors de son séjour en France en 1979 avaient négocié le départ du Shah et la capitulation de l’armée royale avec Général Huyser, donc pas trop confiant envers les américains…par expérience.