Une contribution du P.R.C.F., par Georges Gastaud et Fadi Kassem – 18 décembre 2019
La démission forcée de Delevoye, le négociateur failli de la contre-réforme des retraites chère à l’UE et au MEDEF, jette un regard crû sur les « mécanismes de contrôle » des conflits d’intérêts que génère structurellement le système politique en place. C’est la 17ème fois depuis l’avènement de Macron qu’un membre du gouvernement est amené à démissionner : cela montre la fragilité politique de ce pouvoir oligarchique, minoritaire et donc, toujours plus brutal.
Les travailleurs grévistes, seuls légitimes pour décider de l’avenir du mouvement, n’en ont que plus de raisons d’exiger le retrait total de la contre-réforme, sans se fier au double jeu de L. Berger qui accepte la désastreuse retraite par points tout en feignant de rejeter le report de l’âge réel de départ à 64 ans. Or l’architecture de la contre-réforme Macron-Delevoye est entièrement conçue (plafonnement à 14% du PIB, montée du nombre de retraitables supérieur à l’éventuelle montée du PIB…) pour retarder sans fin l’âge de départ en retraite tout en diminuant les pensions et en poussant les cadres à capitaliser. C’est à cela que pousse l’UE : les Accords de Barcelone, signés en 2002 par Jospin et Chirac, prévoyaient déjà de « porter progressivement l’âge de départ à 67 ans en moyenne dans l’UE » : cela revient à tuer les gens au travail ou à leur offrir des pensions de misère, le but étant de sauver la « monnaie unique » calée sur le Mark et d’accélérer le « remboursement » de la « dette » française aux marchés financiers sans crainte d’appauvrir la masse des Français.
Dans une situation potentiellement explosive, où émerge de nouveau un syndicalisme de classe rompant avec le pseudo-« dialogue social » actuel, ce qui manque le plus pour bloquer les contre-réformes et remettre les travailleurs à l’offensive, c’est une perspective politique révolutionnaire susceptible de rassembler majoritairement notre peuple.
C’est pourquoi celles et ceux qui, tout à la fois, militent pour une sortie progressiste de l’UE, de l’euro et de l’OTAN (et, bien entendu, du capitalisme, s’agissant des communistes !) et qui dénoncent aussi la fascisation rampante de l’Europe et de notre pays, doivent réfléchir et s’exprimer de concert. Ensemble, portons l’idéal d’une République souveraine, sociale et démocratique centrée sur le monde du travail, d’une République laïque, une et indivisible faisant toute leur place aux communes de France, d’une République défendant la langue française contre le tout-globish, d’une République nationalisant les secteurs-clés de l’économie pour reconstituer le produire en France, la protection sociale et les services publics, d’une République militant pour la paix, les lumières, l’environnement et la coopération dans le monde.
Pour cela, il faut oser rompre avec le mensonge de l’Europe sociale cher à la fausse gauche sans tomber dans l’illusion symétrique d’une « alliance des patriotes des deux rives » qui ne ferait que banaliser le RN. Face au duo-duel destructif Macron/Le Pen, dont aucun des protagonistes ne met en cause l’UE, l’euro, l’OTAN, le grand capital, la xénophobie, l’anticommunisme et l’anti-syndicalisme d’Etat, pour construire un rassemblement populaire majoritaire concrétisant les promesses du 29 mai 2005, du mouvement des gilets jaunes et de la lutte pour les retraites, il faut qu’émerge une Gauche antifasciste, patriotique, populaire et écologiste porteuse d’un programme de transformation sociale. Sans cela, impossible de mettre « le monde du travail au centre de la vie nationale », comme y invitait le CNR.
Progressistes qui voulons bloquer les contre-réformes et balayer le duel/duo mortel de Le Pen et de Macron, proposons et construisons les conditions d’une grande manifestation unitaire de combat à Paris, sur les Champs-Elysées ; il faut qu’ensemble, les syndicalistes de lutte, les gilets jaunes, les militants politiques progressistes, appellent à la grève générale pour le retrait de la contre-réforme et pour appeler à la contre-attaque générale du monde du travail sur tous les sujets vitaux : souveraineté des peuples, services publics, salaires et pensions, liquidation du chômage de masse et de la précarité, reconstruction du produire en France, protection sociale, retraites, logement, environnement, égalité hommes-femmes et paix mondiale.
En appeler à la démocratie, à un rassemblement majoritaire, à la souveraineté du peuple c’est affirmer la validité du suffrage universel. Le peuple c’est le peuple. Le désigner comme unique source de la légitimité du pouvoir impose de reconnaître toutes les opinions qu’il exprime.
sorti aujourd’hui… * Macron creuse les inégalités : Une nouvelle arnaque dans la réforme des retraites ,profitera dans les grosses entreprises : Tous les euros gagnés au-delà de 120 000 euros de salaires bruts ne seront pas sujets aux cotisations retraites..la réforme de Macron privera le régime commun de retraites de 71.725 milliards d’euros au total entre 2025 et 2040. La moyenne des cotisations manquantes s’élève elle à 4.482 milliards d’euros par an ! les pensions qu’il faudra verser (pour la période 2025 – 2040) va avoir une conséquence : le régime général, c’est-à-dire nous tous, allons devoir compenser la perte des cotisations des super cadres.
http://osonscauser.com/retraites-larnaque-a-72-mds-quaucun-media-na-vue/?fbclid=IwAR09jzgoYoDir2dBYTRF54z1wokyu3LK1in1IYm_kSMUrNUMtxUR3FdKtZU