Dans le nord de la Syrie, à la frontière turque, protégée par Ankara et par l’axe euro-atlantique, les islamistes tiennent la province d’Idleb, autour des villes de Jisr Al Sugur, Idleb, Maraht al Nuhman. Ils y sont protégés par l’armée turque qui participe de facto à l’occupation du secteur par la mise en place d ‘une douzaine de bases militaires qui ont pour but d’empêcher l’intervention de l’armée syrienne. Pour autant, la Syrie poursuit ses efforts pour libérer cette province de l’emprise des terroristes islamistes.
Sous l’égide russe et afin d’éviter une action militaire, un accord de démilitarisation concernant la zone d’Idleb est signé le 17 décembre 2018. Son objet, sous la garantie turque, permettre un cessez-le-feu et rétablir la circulation sur les routes M5 et M4 reliant Lataquié, Damas via Homs, à Alep, la grande ville du nord de la Syrie. Problème, les islamistes ne mettront jamais en place l’accord. Pire, le parapluie turc permet aux groupes terroristes islamistes affiliés à Al Quaida (notamment le HTS) de s’emparer de la province. Obligeant donc l’armée syrienne à intervenir.
En mai 2019, une première offensive a permis à l’armée républicaine syrienne de libérer la ville de Kahn Sheikun à la mi aout. Le soutien actif et ouvert de la Turquie aux islamistes avait alors mis un frein à l’offensive, et ce d’autant plus qu’Ankara lançait au mois de septembre/octobre une offensive militaire contre le nord-est de la Syrie, notamment sur les régions sous contrôle des YPG kurdes. Obligeant, avec le soutien russe, l’armée syrienne à se déployer sur cette frontière pour bloquer l’invasion turque et protéger les populations kurdes.
Ce front apparaît désormais stabilisé, ce qui permet à Damas de se redéployer depuis le 16 décembre, l’armée syrienne avance désormais sur le sud-ouest de la poche. En 5 jours, enregistrant des succès militaires importants, l’armée syrienne a enfoncé la ligne de front islamiste sur plus de 5 km de part et d’autre de la base turque de Surman, en direction de la ville de Maarat al Numan qui contrôle l’autoroute M5.
Immédiatement, les chancelleries occidentales ont protesté contre l’offensive, s’apitoyant des dizaines de milliers de déplacés qu’elle provoquerait. Il est évident que les populations civiles sont toujours victimes de la reprise des opérations militaires. Ces protestations apparaissent cependant comme des larmes de crocodile alors que d’une part, seulement une dizaine de petits villages sont concernés par les combats, d’autre part, l’Europe, les États-Unis et la Turquie ont livré l’ensemble des 3 millions d’habitants de cette province aux près de 100 000 combattants islamistes d’Al Quaida et des autres groupes terroristes.
JBC d’après informations d’Agence