Il n’y a pas de violences policières, c’est le mot d’ordre du régime Macron et de ses médias. Ce régime ordonnant, cautionnant et couvrant toutes les violences commises par des policiers et gendarmes, sans même parler des Bénalla et cie, qui pour ce régime ultra minoritaire, illégitime et toujours plus autoritaire , ne sont désormais plus que le seul argument d’autorité pour se maintenir au pouvoir et imposer celui ultra-violent de la classe capitaliste. Des ordres d’ultra- violence qui, après avoir visé le mouvement social, et dans ce contexte d’impunité totale des policiers à qui le peuple est désigné comme l’ennemi (« Nous ne sommes pas du même camp » éructe le préfet Lallement à Paris) ne peuvent que déboucher sur des violences policières partout et contre tous. Plusieurs affaires récentes, avec une nouvelle fois la mort tragique d’un homme, le démontrent.
Dans une affiche qui avait fait forte impression lors du mouvement contre la loi travail, la CGT infocom avait alerté l’opinion publique sur le développement des violences policières. Dans une affiche qui se voulait choc. Terrible, désormais les photos des reporters de terrain sont au-delà de l’affiche.
#Acte45 #MarchePourLeClimat #ViolencesPolicieres
— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) September 22, 2019
A l’époque, cette affiche de la CGT avait choqué les policiers et les médias du pouvoir 😱
Maintenant elle parait beaucoup moins violente que la réalité 🤢
( affiche @InfoComCGT , photo inconnue) pic.twitter.com/JRPtqrX2Aa
Violences policières, contre le mouvement social donc contre le peuple
Alors que des centaines de vidéos de violences policières ont été publiées ces derniers mois, durant le mouvement des gilets jaunes notamment, alors que les tirs de grenades contre les manifestants ont tué à Marseille, une vieille dame Zineb Redouane, et que les blessés graves se comptent par dizaines (mains arrachées, yeux crevés, crânes éclatés…), il faut constater à ce jour une impunité totale des auteurs de ces actes comme de leurs donneurs d’ordre. Après trois morts, le ministre Castaner est maintenu en fonction.
Seuls deux policiers ont été traduits à ce jour devant les tribunaux pour n’écoper au final que de peines très légères, sans même qu’aucun ne soit d’ailleurs écarté des missions de maintien de l’ordre. Aucun n’a été interdit de remettre l’uniforme. Pas même ce CRS surpris en train de lancer un pavé sur des manifestants. Un deux poids deux mesures évident lorsque l’on sait que des centaines de gilets jaunes ont été condamnés à des peines de prison fermes et embastillés.
À Nantes, la fête de la musique 2019 a viré à l’horreur, avec la mort dans la Loire de Steve, durant une intervention ultra-violente de la police. Il ne s’agissait pas là directement de la répression du mouvement social, mais bien de violences policières contre le peuple. Une violence policière, qui n’est pas spontanée et ne saurait être minimisée comme le résultat de comportements déviants de quelques policiers. Au demeurant, si le gouvernement considérait ces actes comme déviants, il n’aurait aucun mal à les condamner et à sanctionner les auteurs. Ces derniers reçoivent au contraire un plein soutien de Castaner. C’est bien d’un phénomène de violence voulue contre ce peuple désigné dans son ensemble comme l’ennemi par le régime. Une violence qui est l’expression policière de cette violence de classe qui frappe toujours plus fort et de longue date contre les habitants des quartiers populaires où la liste des tués dans les interventions de police et de gendarmerie ne cesse de s’allonger. De la mort d’Adama à celle de Zineb et Bouna, deux gamins de Clichy sous Bois, pourchassés jusque dans un poste électrique où ils ont grillé vifs, électrocuté, l’un des policiers à leur poursuite déclarant cyniquement dans sa radio » S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau « . C’était en 2005 Les deux policiers qui les avaient coursés jusqu’à la clôture du transformateur, dont celui ayant prononcé ces mots terribles, ont été blanchis par une décision judiciaire en 2015. C’est dans ces mêmes quartiers populaires qu’avaient d’abord été déployés les taser, les flashball et les LBD40, désormais utilisés en masse contre les manifestants.
Une violence policière qui est la violence non pas de policiers, mais d’une police aux ordres de la classe capitaliste pour réprimer la classe des travailleurs. Une violence qui est un symptôme évident de l’accélération de la fascisation à laquelle il faut d’urgence opposer un front antifasciste résolu et conscient.
Cédric Chouviat, coursier, tué à Paris, étranglé, lors d’un contrôle de police sur la route.
En France, désormais, on peut mourir d’un contrôle par la police sur la route. Etranglé.
Alors que la préfecture de police communiquait avec l’appui de la presse sur une victime d’un « malaise cardiaque », les examen médicaux ont révélé que la cause de la mort est une « fracture du larynx » ayant provoqué la mort par axphixie. En clair, Cédric serait mort d’un étranglement. Soit en raison d’une clé autour de son cou par un des policiers, soit en raison d’un placage ventral, une technique d’immobilisation interdite dans de nombreux pays et qui a déjà conduit à plusieurs morts en France.
Une fois de plus, il apparaît que sans les témoignages et les vidéos, la version diffusée par la police et ses autorités de tutelle se serait sans doute imposée, étouffant l’affaire comme la victime, en présentant cette victime comme le coupable. Le livreur, alors mourant à l’hôpital, n’a-t-il pas été présenté par des sources policières immédiatement comme un homme violent, jeté en pâture à une presse complaisante à se faire l’écho servile de la communication policière ?
La vidéo prise par un témoin de l’arrestation avec son téléphone
Parce que les Français savent désormais qu’ils peuvent être en danger lorsqu’ils sont arrêtés par la police, nombre d’entre eux ont le réflexe de filmer les actes de policiers désormais cagoulés ou sans identification en violation de la loi. Une façon d’essayer d’empêcher les violences policières ou du moins qu’elles ne soient plus impunies. Quai Branly, dans le 15e arrondissement de la capitale, un témoin a filmé depuis sa voiture ce qui permet de voir l’arrestation violente du livreur et transmis les images aux avocats de la famille de la victime suite à l’appel à témoin. Un homme qui n’apparaît violent à aucun moment de la vidéo. Une vidéo terrible où l’on voit le livreur, Cédric C. mis à terre, écrasé sous trois policiers, se débattant des jambes, jusqu’à ce qu’il ne bouge plus…
Décès de Cédric Chouviat: des vidéos témoignent de la violence de l’interpellation policière pic.twitter.com/biYgcG6FBk
— Actu2DinGuerie (@Actu2DinGuerie) January 7, 2020
Le père de Cédric C. dénonce : » Ce n’est pas un voyou qui a tué mon fils, non! C’est la police nationale « . “On n’a pas le droit de tuer un père de famille, un travailleur. Je vais leur dire quoi moi aux petits? […] La police…Ce sont des assassins!”
Selon Me Arié Alimi son avocat « la préfecture a oralement éludé auprès des journalistes, et cela volontairement, l’interpellation violente, la clef d’étranglement et le placage ventral par trois policiers, pratiques qui ont probablement entraîné le décès d’un père de famille de cinq enfants. En délivrant de fausses informations illégalement, la préfecture viole le secret de l’instruction. C’est fréquent dans les violences policières et cela vise à manipuler l’opinion publique ». L’avocat annonce porter plainte également pour « violation du secret de l’enquête et diffusion de fausses informations ».
La conférence de presse des avocats de la famille, tenue au siège de la Ligue des Droits de l’Homme
Conférence de presse sur la mort de Cédric C, suite à un contrôle de police. En direct siège @LDH_Fr avec William Bourdon et @AA_Avocats https://t.co/9Vw1NqBdU5
— David Dufresne (@davduf) January 7, 2020
Les violences policières frappent partout et tous
Rien que ces derniers jours, ce sont plusieurs affaires de violences policières qui ont fait scandale. Des violences qui n’interviennent d’ailleurs pas dans le cas d’opération de répression du mouvement social ou dans des opérations de police dans les quartiers populaires, mais qui frappent désormais partout et tous.
Violences policières contre des supporters du Nîmes Olympic
Autre affaire récente qui a provoqué à juste titre un vague d’émotion. Celle des violences contre un groupe de suporters de football de Nimes, faisant un déplacement pour un match contre l’Olympique de Marseille. Il ne s’agit pas ici d’un contrôle qui aurait dégénéré, mais bien d’une action sur ordre de l’autorité préfectorale. Et les témoignages sont glaçants. Pères de famille matraqués, grenades lacrymogènes jetées sur des familles voire dans un bus, blocage rocambolesque des autobus sur un autoroute au mépris de la sécurité… La justification de l’intervention par le ministère de l’Intérieur ? Les supporters auraient été 400 alors que le préfet avait décidé de n’autoriser que le déplacement de 300 personnes. Au-delà du fait que l’on peut se demander au nom de quoi la liberté constitutionnelle d’aller et venir -en dehors de toute décision judiciaire – est supprimée par un simple trait de plume d’un préfet, dans un dangereux précédent, qu’est-ce qui peut motiver un tel déchaînement de violence face à des gens qui, rappelons-le, ne faisaient que prendre le bus pour assister à une rencontre sportive et encourager leur équipe ? De fait, depuis des années déjà, la répression contre les supporters de football, dont le tort est d’être essentiellement d’extraction populaire, est un laboratoire à l’avant-garde du déploiement des mesures liberticides. À l’image de ces interdictions de stade ou de déplacement sans décision judiciaire, prémices des assignations à résidence ou des interdictions de manifester…
RETOUR SUR NÎMES … 🤬
— Soutien au Nîmes Olympique (@SoutienNo) December 21, 2019
Après maintes négociations qui auront duré plus de deux heures, rien n’y fait ..! Les autorités de Police refusent de nous laisser passer. Ils nous ont bloqué sur l’aire d’autoroute de Lançon de Provence depuis 17h48
1/4 | (Voir sous le tweet la suite) pic.twitter.com/HyUimZAJcI
Tout ça à cause de vous @Prefet13 ! Les autorités qui courent vers un bus pour gazer le chauffeur avec des enfants et des femmes dedans ! Vous n’avez pas honte bordel ??? 🤬🤬🤬 pic.twitter.com/FcogGpreqL
— Soutien au Nîmes Olympique (@SoutienNo) December 21, 2019
Regardez la peur des enfants au début de la vidéo, et la grenade lacrymogène qui passe juste à côté d’eux ! Bordel @nimesolympique , RÉAGISSEZ !
— Soutien au Nîmes Olympique (@SoutienNo) December 22, 2019
1/2 pic.twitter.com/t9Y63kzTrK
Tu balances une grenade de désencerclement tranquille dans un bus. Bande de merde. #omno #nimes #ligue1 pic.twitter.com/25zwOMrRQa
— totor_svlc (@totortotocalcio) December 22, 2019
Violences Policières : une jeune femme tabassée dans un contrôle de police dans le Val de Marne
Certains pourraient être tentés d’adhérer au discours présentant la mort de Cédric Chouillat comme un tragique épiphénomène, marginal et qui ne serait pas le résultat d’un système. C’est oublier que cette mort, terrible, n’est pas un fait isolé. Il suffit de consulter les réseaux sociaux pour retrouver des témoignages de violences ahurissantes lors de contrôle de police. Par exemple, rien que ces derniers jours, le cas d’Oriana qui témoigne de son tabassage lors d’un contrôle de police.
Info Loopsider – « Alors que j’étais menottée, ils m’ont tabassée » :
— David Perrotin (@davidperrotin) December 24, 2019
Interpellée pour conduite en état d’ivresse le 16 décembre, Oriana, 30 ans, accuse des policiers du commissariat de Créteil de l’avoir tabassée. Elle a 7 jours d’ITT. L’IGPN est saisie. pic.twitter.com/p8sdswGuUn
Ou encore celles de ce motard donc la caméra permanente a filmé l’arrestation violente… jusqu’à ce que les policiers (cagoulés et sans matricule d’identification en violation donc de la réglementation) détruisent sa caméra pour tenter d’effacer les preuves de leurs actes…