Sans mandat de l’ONU, que Trump strangule financièrement dans l’indifférence des « grandes consciences » à la Badinter, Trump a décidé de faire la peau au peuple palestinien.
Applaudi par tout ce que le monde compte de fanatiques de la colonisation israélienne, l’ Imperator Trump propose un « plan de paix » qui est en réalité une liquidation pure et simple des aspirations inaliénables du peuple palestinien à vivre en sécurité et dans la paix dans un État souverain. En effet, Trump utilise ce qu’un commentateur a justement qualifié de « méthode Emmenthal » : tout le fromage pour l’État sioniste, tous les trous pour les Palestiniens ! Ceux-ci seraient expulsés de leur capitale, Jérusalem Al-Qods, de la vallée (fertile) du Jourdain, des territoires indûment colonisés par l’ultra-droite raciste israélienne. En « échange » de quoi les Palestiniens disposeraient d’un « État » croupion à trous, sans continuité territoriale réelle, largement composé de désert, totalement contrôlé par la puissance coloniale, sans frontières avec d’autres États arabes, et bien entendu non viable économiquement. Un État élargi pour Israël, un NON-État pour les Palestiniens, cela ne fera jamais DEUX États, M. Trump !
Aussitôt, le champion du monde en reptation atlantique, Sir Emmanuel Macron, a salué le plan Trump avec quelques bémols pour la forme. Surtout ne pas fâcher « Bibi » et le chef du camp euro-atlantique !
Plus que jamais, les anti-impérialistes qui rejettent l’ « imperium » de Washington sur le Proche-Orient, mais aussi sur l’Europe et sur la France, doivent agir ensemble pour les droits du peuple palestinien : laisser massacrer le droit du peuple palestinien à disposer de lui-même, laisser piétiner ce qui reste de la légalité internationale représentée par les votes de l’ONU condamnant la colonisation israélienne, c’est laisser détruire la souveraineté de tous les peuples, socle de la paix à l’échelle mondiale.
ONU : Les États-Unis mis au ban de la communauté internationale
Les États-Unis ont tombé complètement le masque en annonçant reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Cela en violation de l’ensemble des résolutions de l’ONU, démontrant ce qu’est leur politique guerrière et impérialiste.
À l’unanimité les quatorze membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, emmenés par la Russie et la Chine, ont voté une résolution lundi condamnant les États-Unis – et ce malgré les menaces de la représentante des USA Nikky Alley éructant contre “une insulte que nous n’oublierons pas” – une résolution évidemment censurée par un veto des USA.
Ce jeudi 21 décembre 2017 fera lui date comme le jour où, malgré les menaces des États-Unis contre le Monde, une écrasante majorité des pays a voté une résolution condamnant les États-Unis. Washington n’aura obtenu le soutien que … d’Israël et de quelques États africains ou îles du Pacifique en état de dépendance et contraints à ce genre de vote humiliant.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis – État voyou dont la violation du droit international est reconnue officiellement à l’ONU par le monde entier – sont condamnés par la communauté internationale aux Nations Unies. Ces dernières années, la communauté internationale a voté à la quasi unanimité la condamnation de Washington pour le blocus illégal, criminel et meurtrier menés par les États-Unis contre Cuba socialiste (lire ici).
Le nouveau plan “de paix” de Netanyahu directement inspiré de l’apartheid d’Afrique du Sud ?
Par Ali Abunimah, le 28 Juillet 2017
Des citoyens palestiniens d’Israël manifestent contre des démolitions de maisons à Arara, commune de la région de Wadi Ara, que Netanyahu veut transférer dans une entité palestinienne, Janvier 2017. (Keren Manor/ActiveStills)
Benjamin Netanyahu propose que les citoyens palestiniens d’Israël soient déchus de leur citoyenneté dans le cadre d’un accord de “paix” qui les placeraient dans une future entité palestinienne.
Le Premier Ministre israélien a récemment déclaré à des élus américains, selon un article paru dans Haaretz, que “les communautés arabes israéliennes pourraient être placées sous contrôle palestinien” dans le cadre d’un accord sur le statut final.
“En échange,” rapporte le journal basé à Tel-Aviv, “Israël annexerait des colonies de la Cisjordanie.”
Communément appelée “transfert,” cette proposition équivaudrait à un nettoyage ethnique. Ce n’est pas une idée nouvelle, mais le fait que Netanyahu l’aborde représente une étape supplémentaire pour le gouvernement israélien vers l’adoption formelle de pratiques considérées comme tabou par le passé par de nombreux Israéliens.
La zone que Netanyahu convoite – au moins dans un premier temps – est Wadi Ara, une région au Nord, incluant la principale ville, Umm al-Fahm.
Environ 1,5 million de Palestiniens ont la citoyenneté en Israël. Ils sont les survivants et les descendants de la Nakba, le nettoyage ethnique sioniste de la grande majorité de la population palestinienne de ce qui devint l’État d’Israël, avant et après qu’il soit établi en 1948.
L’idée que cela serait un “échange” est clairement absurde car, pour commencer, rien de ce que Netanyahu propose d’échanger n’est à Israël : les colons de la Cisjordanie vivent sur une terre volée aux Palestiniens en violation du droit international.
En outre, les droits des citoyens palestiniens d’Israël – qui, dans le cadre d’une telle mesure seraient privés du droit à déterminer leur propre sort sur leur terre de naissance – ne sont pas des cadeaux d’Israël, établi chez eux avec force et violence à leurs dépends.
Les soi-disant échanges de populations nous rappellent à un passé sombre; ils furent pratiqués avant l’ère moderne, lorsqu’il était admis que les monarques traitent les populations comme leurs propriétés.
Mais la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et autres standards entérinés après les atrocités de la deuxième guerre mondiale, donnèrent des droits aux individus et rendirent illégaux le déplacement forcé et la destitution arbitraire de citoyenneté et de nationalité.
Mais comme je l’explique dans mon livre de 2014 La bataille pour la justice en Palestine, l’affirmation d’Israël au “droit d’exister en tant qu’État juif” ne peut être réalisé sans la violation massive et constante des principes les plus fondamentaux des droits humains, égalité et antiracisme.
Logique d’apartheid
On peut la voir en suivant la logique de la proposition de Netanyahu. Il parle du transfert comme faisant partie de l’accord pour un “ statut final ”.
Mais quel genre de “paix” Netanyahu envisage-t-il ? Dans sa première rencontre à la Maison Blanche avec le Président des États-Unis Donald Trump en février, le dirigeant israélien ne s’est engagé explicitement dans aucune sorte de “solution à deux États.”
Il insista, cependant, que dans tout accord, les Palestiniens devraient reconnaître qu’Israël est un “État juif” et qu’il “doit maintenir un contrôle sécuritaire prépondérant sur la totalité de la zone à l’Ouest du Jourdain. ”
Donc en additionnant tous ces éléments , le plan de Netanyahu consisterait à « prendre » les Palestiniens en Israël, qui possèdent actuellement des droits en tant que citoyens – quoique limités par la loi et inférieurs aux Juifs – et à les déplacer là où ils n’auraient aucun droit, tout comme le reste des Palestiniens sous occupation militaire israélienne perpétuelle.
En Mars, un remarquable rapport de l’ONU conclu qu’ “Israël a établi un régime d’apartheid qui domine l’ensemble du peuple palestinien.”
“ La mission de préserver Israël en tant qu’État juif a inspiré, voire contraint, Israël à poursuivre plusieurs politiques raciales générales,” explique le rapport. Ceci comprend “l’ingénierie démographique dans le but de constituer et de maintenir une majorité juive écrasante en Israël”.
La dernière proposition de Netanyahu correspond précisément à ce modèle, et par conséquent confirme une nouvelle fois qu’Israël pratique un régime d’apartheid.
Le rapport de l’ONU note également qu’alors qu’Israël maintient un système démocratique formel pour les citoyens de l’État, il interdit à quiconque d’utiliser ce système pour défier l’organisation fondamentalement raciste du régime : “La loi israélienne interdit l’opposition palestinienne organisée à la domination juive, en la rendant illégale et même séditieuse.”
Netanyahu fermerait la porte à la simple menace que les citoyens palestiniens d’Israël utilisent leur vote pour défier cette domination en les dépouillant de leur citoyenneté.
Bantoustans
Le rapport de l’ONU, rapidement supprimé par le Secrétaire général de l’ONU à la demande de l’Amérique, souligne qu’il ne compare pas directement Israël à l’Afrique du Sud.
Il mesure plutôt Israël à la définition du crime d’apartheid dans le droit international, qui est inclue au statut fondateur de la Cour Pénale Internationale.
La proposition de Netanyahu suit pourtant de près le précédent créé par l’apartheid de l’Afrique du Sud.
Alors que le régime raciste était soumis à une pression accrue pour mettre fin à la suprématie blanche à la fin du 20ème siècle, il créa un système de “bantoustans” – théoriquement des États indépendants gouvernés par les Noirs.
Si les Noirs voulaient voter, le gouvernement d’apartheid les invitait à prendre la citoyenneté de l’un de ces bantoustans – bandes de terres pauvres, étendues à travers des régions isolées de l’Afrique du Sud.
Mais l’ “indépendance” de ces États – reconnus par aucun pays – était une complète imposture. Ils étaient des dictatures de pacotilles menées par des collaborateurs du régime raciste blanc.
Les bantoustans étaient un mécanisme qui servait à supprimer les Noirs physiquement – en les encourageant ou en les forçant à y migrer – et politiquement d’Afrique du Sud, sans leur donner de véritables droits.
Il est très difficile de trouver des différences avec ce que Netanyahu – qui a clairement déclaré son aversion envers le vote des citoyens palestiniens d’Israël – est en train de proposer.
Il existe cependant une différence clé : contrairement à l’Afrique du Sud dont les bantoustans rencontraient un rejet universel, nombreux sont ceux dans la soi-disant communauté internationale, dont Barack Obama quand il était président, qui ont adopté avec enthousiasme la conception raciste et ségrégationniste d’Israël avec le slogan “deux États pour deux peuples.”
Garantir la suprématie
L’idée de découpage racial des circonscriptions électorales a rencontré un certain succès auprès des plus fervents admirateurs d’Israël.
Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’État des États-Unis, qui possède une longue liste de crimes de guerre à son actif, dont le meurtre de millions de personnes en Asie du Sud-est, a conseillé à Israël en 2004 de “transférer du territoire des populations arabes significatives du Nord d’Israël afin d’améliorer l’équilibre démographique.”
Ces dernières années, il existe deux principaux adeptes israéliens de l’idée d’un nettoyage ethnique accru des Palestiniens, annoncé comme des “échanges de terres.”
Avigdor Lieberman, colon de Cisjordanie , actuellement le Ministre de la Défense israélien, défend depuis longtemps cette approche.
Il y a une dizaine d’années, Lieberman a déclaré qu’il soutiendrait une “solution à deux États” tant que celle-ci apporterait une vraie ségrégation en se débarrassant des citoyens palestiniens d’Israël.
“Le principe maître doit être un échange de territoires et de populations,” a-t-il dit. “Ce n’est pas que nous sommes contre la solution de deux États pour deux peuples,” a ajouté Lieberman. “Au contraire, nous la soutenons : deux États pour deux peuples, et non un État et demi pour un peuple, et une moitié d’État pour l’autre.”
Du point de vue de Lieberman, le risque d’une solution à deux États sans transfert serait qu’Israël finirait par être un “demi État” – autrement dit que les Juifs ne pourraient pas garantir leur domination dans une entité avec plus d’un million et demi de citoyens non-Juifs qui attendent des droits démocratiques et civiques égaux.
Lieberman a récemment réaffirmé dans un post sur Facebook que l’État juif devrait en définitive être nettoyé ethniquement de la quasi totalité des Palestiniens.
“Il n’y a pas de raison pour que Sheikh Raed Salah, Ayman Odeh, Basel Ghattas ou Haneen Zoabi continuent d’être citoyens israéliens,” a-t-il déclaré en référence à d’éminents politiciens palestiniens, trois d’entre eux à l’époque membres du parlement israélien, la Knesset.
Une troisième Nakba?
L’autre adepte clé est Tzipi Livni, l’ancienne Ministre des Affaires Etrangères, soi-disant “pacifiste”, qui est recherchée pour interrogatoire, dans le cadre des enquêtes sur les crimes de guerre, par les procureurs de plusieurs pays.
En 2007, Livni a déclaré : “l’État palestinien à établir ne sera pas une solution seulement pour les Palestiniens qui vivent en Judée et Samarie [la Cisjordanie]. Il est dessiné pour apporter une solution nationale complète – pour ceux vivant en Judée et Samarie, ceux dans les camps de réfugiés, et même pour les citoyens [arabes] d’Israël.”
Faisant partie du gouvernement d’Ehud Olmert la même année, Livni a officiellement soumit l’idée de transfert aux négociateurs palestiniens, expliquant : “Notre idée est de se référer à deux États pour deux peuples. Ou deux États-nations, Palestine et Israël, vivant côte à côte, en paix et en sécurité, chaque État constituant la patrie de son peuple et la réalisation des aspirations nationales et l’autodétermination.”
Puisqu’aucun dirigeant israélien n’a jamais sérieusement proposé de donner à un État palestinien les mêmes droits et la même souveraineté qu’Israël exige pour lui-même, ces déclarations sont des appels à peine déguisés à la perpétuation du processus historique sioniste de déposséder les Palestiniens et d’appeler cela la “paix.”
Il ya quelques jours, le Ministre israélien Tzachi Hanegbi a même menacé les Palestiniens d’une “troisième Nakba” – en référence au nettoyage ethnique israélien des Palestiniens en 1948 et 1967.
Certains se demandent si la dernière proposition de Netanyahu est ce à quoi il faisait référence.
Traduction: Lauriane G. pour l’Agence Média Palestine