19 mars 2020
Les communistes doivent impérativement encourager la population et les travailleurs à suivre les directives de confinement et à appliquer les gestes barrières préconisés dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. C’est leur devoir, comme ce sera leur devoir de rechercher les responsabilités dans la lenteur criminelle des prises de décision à cet égard, cause de décès, de souffrances et d’angoisses, ce que viennent de révéler les sidérantes confessions d’Agnès Buzyn.
Mais notre devoir de communistes est aussi de veiller aux conséquences sociales désastreuses de la crise sanitaire actuelle. Profitant de la situation, un certain patronat peu scrupuleux utilise actuellement son pouvoir dans l’entreprise pour imposer aux salariés des dispositions destinées à protéger les profits et non à sauver des vies.
C’est ainsi que la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) explique que les conducteurs travaillent dans des conditions « déplorables » et « inhumaines » et que « les conducteurs ne peuvent plus manger, aller aux toilettes, se laver les mains ou se doucher » sur les aires d’autoroute ou dans les stations services. C’est ainsi que l’UD CGT de Corrèze a dû interpeler le Préfet du département pour attirer son attention sur le fait qu’un fabricant de bonbons exige que les travailleurs viennent exercer leur tâche quotidiennement – à n’en pas douter, les bonbons sont « indispensables » en cette période de crise sanitaire !
Le PRCF appelle à lutter contre tout licenciement et veiller au sort des travailleurs les plus fragilisés
Le PRCF appelle donc les communistes et les militants d’organisations syndicales de masse à s’opposer vigoureusement aux congés payés anticipés, parfaitement illégaux, lorsque ceux-ci seraient envisagés par les employeurs. Il appelle également à lutter contre tout licenciement, et à veiller au sort des salariés les plus fragilisés, à savoir les travailleurs en temps partiel, les salariés en intérim ou en contrats à durée déterminée dont l’invisibilité favorise le licenciement déguisé.
Le gouvernement et le Parlement doivent prendre d’urgence les dispositions nécessaires pour assurer le maintien du salaire pour l’ensemble des travailleurs en confinement et l’interdiction de leur licenciement. Les cas de recours au télétravail doivent être strictement limités à la durée de la crise et encadrés de manière réglementaire et juridique pour les entreprises dont l’interruption de l’activité salariée mettrait en cause la continuité du service public ou la satisfaction des besoins indispensables à la population. Cette forme de travail, qui introduit l’exploitation du travail salarié, notamment féminin, dans les foyers et la sphère privée ne peut en aucune manière trouver sa justification et l’assise juridique de sa pérennité à la faveur de cette crise sanitaire.
Le PRCF encourage donc chacun de nous à exiger de l’autorité publique l’interdiction de tout licenciement pendant la durée de la crise du coronavirus et la mise en place urgente de mesures visant au maintien du salaire sous réserve des aides adéquates pour les entreprises et plus particulièrement les PME et TPE. L’exonération des cotisations sociales versées par le patronat, notre salaire socialisé, pèserait une fois de plus sur les besoins de sécurité sociale éminemment importants en cette période de crise sanitaire.
Contrairement à la Confédération européenne des Syndicats (CES) aux abonnés absents au nom du « syndicalisme d’accompagnement » – même si son président Laurent Berger a dénoncé le fait que « des entreprises font pression sur les salariés pour être à leur poste » –, mais comme le préconise la Fédération Syndicale Mondiale FSM) dans un récent communiqué, battons-nous pour que l’épidémie ne soit pas utilisée par l’oligarchie capitaliste et certains patrons sans vergogne pour réduire les droits des travailleurs.
Le gouvernement ne peut se contenter d’annonces floues et changeantes. Passons aux actes !
Par ailleurs, ce n’est pas aux travailleurs de payer à nouveau le prix, comme en 2008, de la nouvelle crise systémique du Capitalisme. La spéculation, notamment en bourse dans cette économie plus que jamais financiarisé, combinée à la crise de production qui reste sous-jacente depuis maintenant plus de dix ans, a doublé la crise sanitaire d’une violente crise économique. Là encore la responsabilité est à l’exclusive celle des capitalistes. Ces même capitalistes qui ont détruit l’appareil de production à coups de délocalisations, de restructurations et de dumping anti-social. Oui, plus que jamais la nationalisation des outils de production s’impose. Mais pas pour nationaliser les pertes et privatiser ensuite les profits. Bien au contraire pour mettre les outils de production, l’industrie, au service des besoins populaires, sous le contrôle des travailleurs.
Betty Tambuscio pour la commission luttes du PRCF