La situation au soir du 26 mars est inquiétante en France. Le nombre de malades du COVID-19 augmentent dans les hôpitaux. Et pour nombre de régions les lits en réanimation sont pleins.
On fait le point en chiffres sur l’épidémie de coronavirus.
Remarque liminaire importante pour la lecture de ces chiffres : il ne s’agit que de statistiques officielles. Qui peuvent ne décrire que très imparfaitement la situation lorsque les tests de dépistage ne sont pas systématiques, et lorsque les décès ne sont pas tous enregistrés. C’est le cas en France où peu de tests sont réalisés. Et où les décès survenus dans les maisons de retraites ne sont pas enregistrés.
Le point sur les chiffres :
- nombre total de cas déclarés : 472 790
- nombre de morts : 21 313
- nombre de guéris : 121 180
Après une soixantaine de jours, la Chine n’enregistre plus de nouveau cas liés à une transmission locale, mais uniquement des cas importés de l’étranger. C’est un point important qui démontre que l’épidémie peut être maîtrisée et stoppée.
Le tableau suivant synthétise les principaux chiffres pour plusieurs pays européens, la Chine, la Corée du Sud et les États-Unis au 25 mars 2020
Italie | Espagne | France | Allemagne | Royaume Uni | Etats-Unis | Corée du Sud | Chine | |
Nombre de cas (1) | 74386 | 49515 | 25233 | 37323 | 9529 | 65778 | 9137 | 67801 |
Nombre de morts (2) | 7503 | 3647 | 1331 | 206 | 465 | 942 | 126 | 3163 |
létalité apparente (2)/(1) | 10,1% | 7,4% | 5,3% | 0,6% | 4,9% | 1,4% | 1,4% | 4,7% |
L’Union Européenne, avec environ 220 000 cas confirmés officiellement et près de 12000 morts en à peine un mois, déplore désormais bien plus de morts que la Chine (3287) sur la totalité de la durée de l’épidémie. En deux fois moins de temps, pour une population trois fois plus petite, le nombre de morts est trois fois plus élevé ! Le même virus a donc tué 18 fois plus dans la très riche Union Européenne capitaliste que dans la Chine Socialiste. Il est vrai qu’il y a une quinzaine de jours, la Commission européenne se moquait de l’épidémie, ordonnait de maintenir à tout prix la circulation des marchandises et de ses hommes d’affaires, ainsi que du tourisme.
L’épidémie frappe à la même vitesse partout en Europe
Le graphique suivante montre que l’épidémie est maintenant bien installée dans toute l’Europe. Elle commence également à frapper les États-Unis.
Évidemment la progression de l’épidémie n’est pas la même dans tous les pays. Mais en ramenant ces courbes au même point de départ, par exemple en considérant arbitrairement une origine des courbes au premier jours où 1000 cas ont été déclarés, on peut observer que la vitesse de l’épidémie est globalement la même. Avec une multiplication par un facteur de l’ordre 1,3 chaque jour.
La représentation selon une échelle logarithmique adaptée à cette progression géométrique permet de comparer plus finement les vitesses de propagation selon les pays :
Il apparaît de façon très inquiétante que la même dynamique est à l’œuvre dans tous les pays capitalistes occidentaux, à l’exception des pays scandinaves. On n’observe à ce jour aucun freinage de l’épidémie en Europe. En Italie, en Espagne, l’épidémie se poursuit à la même vitesse, et à un rythme à peine moins élevé mais similaire en France et en Allemagne. La vitesse est encore plus rapide aux États-Unis, où des mesures de confinement commencent à être mises en place.
Plus inquiétant, la dynamique est la même s’agissant du nombre de morts que pour le nombre de cas:
De fait, il n’y a guère qu’en Asie, avec la Chine, et par exemple la Corée du Sud et le Japon que l’épidémie est maîtrisée. On observera que ce sont des pays ayant mis en œuvre des politiques de détection massive (tests, prises de températures) et de protection systématique avec le port de masques par toute la population.
Ces masques et ces tests qui font cruellement défaut dans notre pays. Désindustrialisé par des décennies de construction européenne et de ses délocalisations massives. Mais également une France qui a perdu plus de 20% de ses lits et hôpitaux en 20 ans en raison des restrictions budgétaires imposées par …. l’Union Européenne et l’Euro.
La situation détaillée en France
Nombre de tests : 2000 tests par jour
La semaine du 22 mars, environ 60 000 tests ont été pratiqués à l’hôpital dont plus de 20 se sont révélés positifs. Les laboratoires de ville réalisaient cette même semaine environ 1200 tests par jour. Soit un moyenne d’environ 2000 tests par jour.
À comparer aux 42 000 cas de coronavirus identifiés lors des consultations de médecine de ville cette semaine, soit près de 6000 cas enregistrés chaque jour. Cela signifie que, sans même compter les malades peu ou pas symptomatiques, il y a moins d’un test pour trois malades….
La répartition selon l’âge des patients malades du coronavirus hospitalisés, en réanimation ou décédés
D’après Santé Publique France, l’âge moyen des cas admis en réanimation est de 65 ans et les deux tiers présentent un facteur de risque de complication pour le COVID-19 (diabète 23% et maladie cardiaque 22%). Mais 1 sur 5 a moins de 65 ans et ne présente aucun facteur de risque.
L’âge moyen des personnes décédées du covid-19 est de 75 ans.
À fin de la semaine 11, c’est-à-dire au 15 mars 2020, malgré l’épidémie, il n’était pas encore enregistré de sur-mortalité. Cependant une vague importante de sur-mortalité était déjà détectée dans le Haut-Rhin. Il y a fort à redouter qu’une vague similaire ne se produire en Île de France cette semaine
Répartition géographique des cas
Plus du tiers des décès sont pour le moment survenus dans le Grand Est, où le principal foyer d’infection a démarré, ainsi que 24% en Île de France (légère sur-représentation) et 10% dans les Hauts-de-France, région comprenant l’Oise.
Les cartes publiées par Santé Publique France montrent bien la progression de l’épidémie depuis l’Oise et le Haut Rhin. Démontrant au demeurant qu’un confinement beaucoup plus précoce, où à tout le moins des mesures forte de limitation des déplacements auraient eu une efficacité certaine. Mais début mars, la doctrine du régime Macron était que la population devait être infectée en masse pour obtenir rapidement une immunité globale !
Il n’est pas impossible que l’exode massif de près de 17% des habitants du grand Paris pour échapper au confinement dans la capitale a contribué également à faire augmenter le nombre de cas dans certains départements de province.
JBC pour www.initiative-communiste.fr