Juin 2019, le régime Macron commande, par la main de Castaner, 10 000 grenades de désencerclement. Elle s’ajoute aux 1280 fusils LBD40 et 450 LBD semi-automatiques, sans oublier les 5 millions de cartouches pour fusils mitrailleurs d’assaut achetés par le Ministère de l’Intérieur. Budget de la dépense ? plus de 11 millions d’euros pour les cartouches, 2 millions d’euros pour les grenades… Au total, il y en aurait pour près de 20 millions d’euros rien que pour 2019 !
C’est beaucoup. C’est énorme, surtout lorsqu’on s’aperçoit, maintenant, que ce même régime Macron n’a pas renouvelé le stock de masques FFP2 et chirurgicaux qui sont pourtant indispensables pour protéger les soignants et stopper l’épidémie de Coronavirus, Covid-19.
À la suite de l’épidémie de grippe H5N1 et suite au SRAS, l’EPRUS, établissement public chargé de maintenir les stocks stratégiques, s’était approvisionné à près de 1 milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2. Le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, dans son plan pandémie de janvier 2006, évalue en effet à 2 millions le nombre de masques FFP2 nécessaires aux soignants chaque jour en cas d’épidémie.
Problème, le maintien du stock coûte quelques millions d’euros chaque année, les masques ayant une durée de vie de 5 ans. Alors pour répondre aux diktats de l’Union Européenne, il est demandé de « mutualiser les stocks » et « faire baisser les dépenses de santé« . Entre 2010 et 2014, les dotations de l’EPRUS de l’INVS et l’INPES diminuent de 54 millions d’euros. Une baisse d’un quart de leur budget.
De 281 millions d’euros en 2007, le budget de l’EPRUS diminue à 25 millions d’euros en 2015 !
En 2015 la responsabilité de la gestion des masques est transférée aux hôpitaux, sans le sou, qui doivent gérer et maintenir le stock. Hypocrisie, alors que les établissements publics de soins ne peuvent déjà plus boucler leur budget de fonctionnement. Recommandée par les Républicains et mise en place par la ministre de la Santé du gouvernement PS, Marisol Touraine, auquel participe Macron comme ministre du Budget et donc donneur d’ordre, en 2015, la gestion des éléments du stock stratégique contre les pandémies ne sont plus stockés… mais font l’objet de « réservation de capacité de production »… Une stratégie austéritaire et ultra libérale criminelle.
Le résultat est connu. Le 26 janvier 2020, il apparaît qu’il n’y a aucun stock de masques FFP2. Les lignes de production en France ont été fermées et délocalisées. Celles en Chine sont à l’arrêt, et le monde entier commande des masques. Il n’y a que 4 usines en France fabriquant des masques, incapables de fabriquer plus de 1 million de masques par jour.
Quant aux masques chirurgicaux, il n’y en a que 145 millions. 5 fois moins que ce qu’il faudrait. Le régime Macron décide alors d’expliquer aux Français que les masques ne servent à rien… Tout l’inverse de ce qui était prévu par le plan pandémie !
Moralité : pour un budget inférieur aux achats de LBD40 et grenades lacrymogènes, chaque Français aurait pu avoir des masques de protection. Le cours de l’épidémie en aurait sans doute était changé. Chacun peut ici juger des priorités très claires du régime Macron-UE- MEDEF. De fait, c’est bien lui qui avait lancé ces policiers pour matraquer et gazer Gilets jaunes, syndicalistes et soignants des urgences et EHPAD en grève pour dénoncer l’absence de moyens de l’Hôpital public. Des moyens concernant aussi ces achats de stocks. Pourtant si le Coronavirus se combat avec des infirmières, des masques, des respirateurs, des lits d’hôpital, les flashballs et matraques ne sont là d’aucune utilité ! Ils ne servent qu’au régime capitaliste à attaquer le peuple, pour pouvoir toujours plus exploiter les travailleurs. Pour les capitalistes, nos vies valent moins que leurs profits.
JBC pour www.initiative-communiste.Fr
les explications détaillées de nos confrères de Bastamag :