Source: Le Monde
« Nous sommes disposés à parler de tout, mais pas à brader notre système politique et social ». C’est en substance la ligne qu’entend défendre Raul Castro vis-à-vis des Etats-Unis. Le président cubain a prononcé samedi 1er août un discours devant l’Assemblée nationale cubaine pendant lequel il a réitéré sa volonté de dialogue avec Washington sur tous les dossiers.
Raul Castro qui assume le pouvoir sur l’île depuis l’été 2006, a reconnu qu’il y avait eu « une atténuation de l’agression et de la rhétorique anticubaines de la part de l’administration » américaine depuis la prise de fonction de Barack Obama, en janvier 2009. Il a toutefois rappelé à son assistance que l’embargo était toujours en vigueur et que l’arrêt des restrictions pesant sur les Américano-Cubains n’était pas encore effectif.
Le président Barack Obama avait déclaré vouloir « refondre » les relations entre Washington et Cuba et a assoupli l’embargo américain, en vigueur depuis 1962, en autorisant les Américains d’origine cubaine à voyager à Cuba et à y envoyer librement de l’argent.
DES DÉPENSES « SIMPLEMENT INSOUTENABLES »
M. Castro a refusé les réformes demandées par la secrétaire État américaine Hillary Clinton en échange d’une amélioration des relations. « Je dois dire, avec tout le respect dû à Mme Clinton, qu’on ne m’a pas élu président pour rétablir le capitalisme à Cuba, pas plus que pour abandonner la révolution », a rétorqué le président cubain. « J’ai été élu pour défendre, maintenir et continuer de perfectionner le socialisme, et non pour le détruire », a-t-il ajouté, sous l’ovation des députés, dont la majeure partie sont membres du Parti communiste.
S’il n’entend pas renoncer au communisme, le président Castro a annoncé de mauvaises nouvelles économiques et une réduction du budget pour la deuxième fois de l’année. L’éducation et la santé, deux despiliers du système mis en place par son frère Fidel, seront les principaux secteurs concernés par ces coupes. M. Castro les a justifiées en évoquant des dépenses « simplement insoutenables » pour l’économie de l’île.