Le vieil adage raconte que « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures”. Et bien rien ne sentira autant le réchauffé qu’un nouveau « Grand débat » mené par des députés, ou ex-députés, de LREM pour discuter de l’après-épidémie et des réponses politiques à apporter aux faillites sanitaires, sociales et économiques de l’euro-mondialisation et de la casse des services publics à laquelle s’est attelée et s’attelle encore aujourd’hui la macronie européiste et capitaliste.
C’est pourtant ce que proposent 58 parlementaires de « différentes sensibilités politiques”, parmi lesquels on trouve Aurélien Taché de LREM, Paula Fortezza,ex-LREM qui trouva néanmoins place sur la liste de Cédric Villani aux municipales à Paris, ainsi que Matthieu Orphelin, ex-LREM désormais membre du groupe parlementaire « Libertés et territoires » aux côtés d’européistes et euro-régionalistes en tous genres. Nos lecteurs et lectrices apprécieront le pluralisme politique et idéologique que nous proposent là les autoproclamés tenants du « Monde d’après » qui ressemble furieusement au défunt «Nouveau monde » …
Et ils ne seront pas en reste quant aux premières propositions avancées pour bâtir ce nouveau « Nouveau monde ». Reprenant à leur compte la posture de tournant idéologique que sur-jouait Emmanuel Macron dans son discours du 12 mars 2020, ceux-ci ne s’inscrivent en réalité que dans un seul axe : face au repli capitalo-protectionniste de Trump et aux conséquences du ralenti économique de la Chine sur l’euro-mondialisation, il faut se replier sur l’Europe et l’UE, et promouvoir une « souveraineté européenne » chère à leur maître Macron.
Ainsi sont proposés tous azimuts la relocalisation de l’industrie en Europe, une taxe carbone aux frontières de l’Europe, un « Green New Deal » européen ou encore un plan de relance par l’investissement abondé par une taxation européenne sur les transactions financières… Autant de formules creuses et de promesses mensongères maintes fois formulées par le passé par les euro-gouvernements, reprises par une macronie décidée à constituer à elle seule à la fois la majorité et l’opposition politiques, et même à dicter la ligne éditoriale aux médias aux ordres. Rien d’étonnant en régime capitaliste que ce comportement systémique face à une crise sanitaire, sociale et économique globale et tout autant systémique.
De cette crise globale et du comportement inconscient du gouvernement, naît une grande colère au sein du peuple français. L’Union européenne démontre l’intérêt unique de son existence : défendre les intérêts du grand capital, comme ceux du CAC 40, ainsi que les dogmes euro-capitalistes de la « concurrence libre et non faussée » et de la « totale liberté de circulation des biens, des capitaux et des hommes » (mais surtout de leur force de travail), qui ont prouvé leur désastreuse incapacité à mettre de manière pratique les peuples à l’abri du besoin et des catastrophes.
Le MEDEF et le gouvernement, plus enclins à sauver les profits du grand patronat que la santé de la population, appellent à « produire coûte que coûte », fermant les yeux sur les innombrables dérives de petits exécutants inconscients, du privé comme du public, qui obligent leurs salariés à travailler sans assurer la moindre mesure efficace de protection face au Covid-19, tout cela désormais dans le cadre de « l’État d’Urgence Sanitaire » qui, faute d’encourager la mobilisation des secteurs nécessaires pour combattre réellement l’épidémie virale, encourage plutôt l’exploitation capitaliste de travailleurs qui n’ont aucune raison de travailler actuellement.
Ce n’est donc pas une prise de
conscience collective des ravages de l’euro-mondialisation capitaliste que nous
propose le monde macroniste et son collectif #LeJourdApres, mais bien une tentative pour que Macron, confronté à
une chute de popularité sans précédent, reprenne la main politiquement, en
« incarnant » la volonté populaire désormais bien établie d’une France
qui se donne les moyens d’être à l’abri des catastrophes et de la misère, en
s’appuyant pour ce faire sur des services publics puissant, sur une industrie
relocalisée NATIONALEMENT et dont les secteurs clés et stratégiques seraient
réquisitionnés selon les besoins et nationaliser pour l’essentiel.
Les travailleurs et le peuple ne doivent pas se laisser berner par ce
qui n’est qu’une offensive macroniste vers le « saut fédéral européen » et vers
l’euro-dissolution de la France et de la République, de nos conquêtes sociales,
de nos services publics, de notre culture ou encore de notre langue sacrifiée
au profit du « tout globish anglais » du monde des affaires.
Face au Covid-19, à
Macron et au MEDEF, point de salut au sein de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du
capitalisme. Si nous voulons nous en sortir, il nous faut en sortir, et pour de
bon !